La date butoir évoquée par M. Poilievre est celle qui marquera le premier anniversaire de M. Carney en tant que premier ministre du Canada.
Plus précisément, les conservateurs souhaitent voir une autoroute construite dans le Cercle de feu, une région de l’Ontario connue pour ses ressources minières.
M. Poilievre estime que M. Carney peut respecter cette échéance tout en honorant son obligation de consulter adéquatement les communautés autochtones.
À son avis, le premier ministre se traîne les pieds puisqu’aucun projet d’intérêt national n’a encore été approuvé avec la nouvelle loi C-5 visant à accélérer la réalisation de telles initiatives.
«(Il a eu) assez de réunions, assez de paroles. Maintenant il faut passer aux actes», a dit jeudi M. Poilievre en point de presse à Calgary.
Au même moment, le premier ministre rencontrait des leaders métis pour discuter de C-5. La loi adoptée sous bâillon en juin, avec l’appui des conservateurs, s’est attiré une foule de critiques de la part de représentants autochtones mécontents de ne pas avoir été consultés par le gouvernement durant l’élaboration de la pièce législative.
Pour l’heure, aucun projet n’a encore été sélectionné par le gouvernement comme étant d’intérêt national. Cette désignation permettra à chaque projet de voir le jour sans avoir à être conforme à de multiples lois, dont la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
Le chef conservateur, même s’il estime que C-5 est un pas dans la bonne direction, croit que des lois adoptées par les libéraux de Justin Trudeau au cours des dernières années sont «anti-développement» économique. Il a ainsi signalé l’intention de son parti de proposer sa propre législation à l’automne afin de reléguer aux oubliettes ces lois honnies par les troupes de M. Poilievre.
Du lot, on retrouve C-69, qui établit des normes environnementales pour des projets d’exploitation de ressources naturelles. Les conservateurs veulent aussi annuler l’interdiction d’objets de plastique à usage unique.
Le futur projet de loi conservateur visera à promouvoir «la souveraineté canadienne» puisqu’il a pour but de «légaliser le développement accéléré», a fait valoir M. Poilievre.
«Nous sommes dans une position où notre souveraineté est menacée par Donald Trump et les tarifs qu’il nous impose. Notre économie est faible et trop dépendante (envers) les Américains», a-t-il dit.
Questionné sur le fait que le gouvernement de la Colombie-Britannique s’oppose à ce qu’un nouvel oléoduc passe sur son territoire, M. Poilievre a répondu qu’il était impossible d’avoir un appui unanime à tout projet.
«C’est la vie. On ne peut pas plaire à tout le monde. Il faut bâtir des choses même s’il y a certains politiciens qui ne veulent pas. C’est une décision fédérale», a-t-il conclu.