Luck Mervil déclaré coupable d’agression sexuelle

Luck Mervil a été déclaré coupable d'agression sexuelle.

Le juge a rejeté la défense d’erreur sur la personne invoquée par Luck Mervil pour des faits remontant à l’an 2000. Le juge James Rondeau a rendu son verdict jeudi au palais de justice de Rimouski pour le déclarer coupable d’agression sexuelle.


Le tribunal a indiqué que le témoignage de l’ancienne vedette de Notre-Dame-de-Paris est peu fiable.

«Le tribunal ne croit pas le témoignage de l’accusé», a déclaré le juge Rondeau.

Le récit de la plaignante

Les faits reprochés à l’artiste remontent dans la nuit du 23 au 24 juin 2000 dans la ville de Rimouski.

Âgée de 19 ans à l’époque des faits, la victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, avait témoigné s’être rendue dans un établissement nocturne du centre-ville pour retrouver des amis.



Elle affirme avoir consommé deux shooters.

Accoudée au comptoir, elle dit avoir engagé une conversation anodine avec l’accusé, qu’elle a reconnu grâce à sa notoriété notamment acquise dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

«Il y avait peu de personnes noires dans le bar», avait-elle précisé pour expliquer cette identification.

Après avoir dansé et repris quelques gorgées de bière, la jeune femme avait raconté avoir ressenti des malaises soudains: nausées, vertiges et sensation imminente de perte de conscience.

Se dirigeant vers les toilettes pour vomir, elle avait affirmé que ses derniers souvenirs lucides s’arrêtaient à ce moment-là.

Réveil traumatisant

La plaignante avait décrit ensuite un blackout total jusqu’à son réveil dans une chambre d’hôtel, où elle avait dit avoir découvert l’accusé en train d’avoir des relations sexuelles avec elle sans son consentement.

Malgré ses refus répétés, l’homme avait répondu: «Ça fait une heure qu’on est en train de baiser!»

Désemparée et affaiblie, elle avait dit être tombée à genoux en vomissant sur le tapis de la suite de l’hôtel.

Version de la défense

Luck Mervil avait constamment nié ces accusations, plaidant une erreur d’identification.

L’artiste avait affirmé ne jamais sortir seul et toujours être accompagné de son équipe, notamment de son frère qui était disc-jockey dans son spectacle.

«Je ne me souviens pas d’être sorti dans un bar», avait-il déclaré, ajoutant ne pas reconnaître la plaignante et n’avoir aucun souvenir d’une quelconque rencontre ou relation sexuelle à Rimouski en juin 2000.

L’accusé avait expliqué être arrivé à Rimouski en début d’après-midi pour ses obligations professionnelles au volant d’une Mercedes décapotable prêtée par son comptable.

Il avait dit être arrivé avant son équipe pour des entrevues et pour préparer son spectacle. Ce détail correspond au témoignage de la plaignante concernant le véhicule de luxe.

Une notoriété qui complique la défense

Fort de sa célébrité découlant de son rôle de Clopin dans Notre-Dame de Paris, un spectacle ayant écoulé 7 millions d’albums selon ses dires, Luck Mervil reconnaissait être facilement identifiable.

Cette visibilité médiatique rendait peu crédible sa défense d’erreur sur la personne.

Le magistrat a finalement tranché en faveur de la version de la plaignante, estimant que les éléments présentés par la défense n’étaient pas suffisants pour créer un doute raisonnable.

Le verdict sera porté en appel

La peine sera prononcée ultérieurement. La défense a immédiatement fait savoir qu’elle porterait le verdict en appel.

«Nous avons pris connaissance de la décision du tribunal, a fait savoir Luck Mervil dans une déclaration envoyée à la presse. Pour le moment, nous nous concentrons sur les prochaines étapes juridiques et demandons que l’intimité de notre famille soit respectée. Aucun autre commentaire ne sera émis.»

Johanne Fournier, Collaboration spéciale

Johanne Fournier a commencé à pratiquer sa profession en 1986. Amoureuse des mots et des images, elle témoigne de la vie des gens du Bas-Saint-Laurent et des Îles-de-la-Madeleine. Elle a signé son premier texte dans Le Soleil en mai 2009.