Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, avait indiqué plus tôt qu’un sommet pourrait avoir lieu la semaine prochaine dans un lieu qui a été décidé «en principe».
M. Ouchakov a écarté la possibilité que le président ukrainien Volodymyr Zelensky se joigne au sommet, une possibilité que M. Trump était prêt à envisager, selon la Maison-Blanche.
«Nous proposons, dans un premier temps, de nous concentrer sur la préparation d’une rencontre bilatérale avec Trump, et nous considérons qu’il est primordial que cette rencontre soit fructueuse et productive», a plaidé M. Ouchakov.
M. Poutine a fait cette annonce au Kremlin après sa rencontre avec le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.
La Maison-Blanche n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat jeudi, et l’impact de cette annonce sur l’échéance fixée à vendredi par M. Trump pour que la Russie cesse les massacres, sous peine de lourdes sanctions économiques, restait incertain.
Interrogé à savoir quel pays avait amorcé les pourparlers en vue d’une rencontre, M. Poutine a répondu que cela importait peu et que «les deux parties ont exprimé leur intérêt».
Évoquant une éventuelle implication de M. Zelensky dans de futures négociations, M. Poutine a affirmé avoir indiqué à plusieurs reprises qu’il n’y était pas opposé, ajoutant: «C’est une possibilité, mais certaines conditions doivent être réunies» pour que cela se concrétise.
Une rencontre entre MM. Trump et Poutine constituerait le premier sommet américano-russe depuis 2021, année où l’ancien président Joe Biden avait rencontré M. Poutine à Genève. Ce serait une étape importante dans les efforts de M. Trump pour mettre fin à la guerre, même si rien ne garantit qu’elle mettra fin aux combats.
L’objectif actuel est de tenir ce sommet la semaine prochaine, a fait savoir M. Ouchakov, qui a tout de même rappelé que l’organisation d’un tel événement prend du temps.
Des mois d’efforts menés par les États-Unis n’ont abouti à aucun progrès pour mettre fin à l’invasion russe de son voisin.
Les responsables occidentaux ont accusé à plusieurs reprises M. Poutine de chercher à gagner du temps dans les négociations de paix afin de permettre aux forces russes de s’emparer de nouveaux territoires ukrainiens.
M. Zelensky a mentionné qu’il prévoyait des appels avec des dirigeants européens jeudi pour discuter des derniers développements, dans un contexte d’activité diplomatique intense.
Les pays européens doivent également participer à la recherche d’une solution à la guerre sur leur propre continent, a-t-il écrit sur Telegram.
«L’Ukraine n’a pas peur des rencontres et attend la même approche audacieuse de la part de la Russie. Il est temps de mettre fin à la guerre», a-t-il tranché.
Un cessez-le-feu et des garanties de sécurité à long terme sont des priorités dans d’éventuelles négociations avec la Russie, a-t-il précisé sur les réseaux sociaux.
Il a souligné que les frappes russes contre les civils n’ont pas diminué, même si M. Trump a appelé publiquement M. Poutine à cesser de viser des civils.
Une attaque russe menée mercredi dans la région du Dniepr a fait quatre morts et huit blessés, a-t-il rapporté.
Par ailleurs, un nouveau sondage Gallup publié jeudi a révélé que les Ukrainiens sont de plus en plus favorables à un accord mettant fin à la lutte contre l’invasion russe.
L’enthousiasme pour un accord négocié marque un revirement radical par rapport à 2022, année du début de la guerre, où Gallup avait constaté qu’environ trois quarts des Ukrainiens souhaitaient continuer à se battre jusqu’à la victoire.
Aujourd’hui, seul un quart d’entre eux partagent cet avis, le soutien à la poursuite de la guerre diminuant régulièrement dans toutes les régions et tous les groupes démographiques.
Ces résultats sont basés sur un échantillon de 1000 personnes âgées de 15 ans et plus vivant en Ukraine. Certains territoires sous contrôle russe, représentant environ 10 % de la population, ont été exclus des sondages menés après 2022 en raison de l’impossibilité d’y accéder.
Depuis le début de la guerre à grande échelle, les bombardements incessants de la Russie sur les zones urbaines situées derrière la ligne de front ont tué plus de 12 000 civils ukrainiens, selon les Nations unies.
Sur la ligne de front de 1000 kilomètres, où des dizaines de milliers de soldats des deux camps ont trouvé la mort, l’armée russe, plus importante, conquiert lentement de nouveaux territoires.
Ce sondage a été publié à la veille de l’ultimatum imposé par M. Trump à la Russie pour qu’elle mette fin aux massacres, sous peine de sanctions économiques sévères.
Selon le nouveau sondage Gallup, réalisé au début du mois de juillet, environ 7 Ukrainiens sur 10 estiment que leur pays devrait chercher à négocier un accord dès que possible.
Selon le sondage, la plupart des Ukrainiens ne s’attendent pas à une paix durable dans un avenir proche. Seul un quart d’entre eux estiment qu’il est «très» ou «assez» probable que les combats actifs prennent fin dans les 12 prochains mois.
À l’inverse, 7 répondants sur 10 pensent qu’il est «assez» ou «très» improbable que les combats actifs cessent au cours de l’année à venir.