Peu après minuit, les produits provenant de plus de 60 pays et de l’Union européenne ont été soumis à des droits de douane de 10 % ou plus.
Les produits provenant de l’Union européenne, du Japon et de la Corée du Sud sont taxés à 15 %, tandis que les importations en provenance de Taïwan, du Vietnam et du Bangladesh sont taxées à 20 %. La Suisse a vu cette taxe atteindre les 39 %. Ce sont cependant le Brésil et l’Inde qui ont le plus écopé, avec une augmentation menant les droits de douane à 50 % pour ces deux pays du BRICS.
M. Trump attend également de l’Union européenne, du Japon et de la Corée du Sud qu’ils investissent des centaines de milliards de dollars aux États-Unis.
Selon le président républicain, les États-Unis vont percevoir «des centaines de milliards de dollars de droits de douane». M. Trump n’a toutefois pas pu fournir un nombre précis.
Malgré l’incertitude économique, la Maison-Blanche est convaincue que l’entrée en vigueur de ces droits de douane clarifiera la voie à suivre pour la première économie mondiale.
Maintenant que les entreprises comprennent la direction prise par les États-Unis, l’administration estime qu’elles peuvent accélérer leurs nouveaux investissements et relancer l’embauche de manière à rééquilibrer l’économie américaine en tant que puissance manufacturière.
Toutefois, jusqu’à présent, certains signes indiquent que les États-Unis se sont infligé eux-mêmes des blessures, les entreprises et les consommateurs se préparant à l’impact des nouvelles taxes.
Les données montrent que l’économie américaine a changé en avril avec la mise en place initiale des droits de douane par M. Trump, un événement qui a entraîné des turbulences sur les marchés.
Les rapports économiques montrent que les embauches ont commencé à stagner, que les pressions inflationnistes ont augmenté et que la valeur des logements sur les principaux marchés a commencé à baisser après avril.
De nombreux économistes estiment que le risque est que l’économie américaine s’érode progressivement plutôt que de s’effondrer instantanément.
M. Trump a présenté les droits de douane comme un moyen de réduire le déficit commercial des États-Unis avec le reste du monde.
Les importateurs ont cependant cherché à éviter ces taxes en important davantage de marchandises avant leur entrée en vigueur. En conséquence, le déséquilibre commercial de 582,7 milliards de dollars US pour le premier semestre de l’année était supérieur de 38 % à celui de 2024.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré jeudi que le Canada devrait maintenir ses droits de douane ciblés afin de faire pression sur les Américains pour qu’ils «rétablissent une véritable relation de libre-échange».
«Nous devons cibler nos contre-tarifs de manière ciblée, en maximisant l’impact sur les Américains tout en minimisant l’impact sur les Canadiens», a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse à Calgary.
Le premier ministre Mark Carney a indiqué aux journalistes plus tôt cette semaine qu’il pourrait lever certains droits de douane si cela aidait le Canada dans le conflit commercial en cours.
«Nous examinons ce que nous pouvons faire de plus efficace pour notre industrie. Dans certains cas, cela consistera à supprimer les tarifs», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Kelowna mardi.
L’approche du gouvernement libéral a divisé les premiers ministres provinciaux. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré qu’Ottawa devrait riposter vigoureusement en imposant des droits de douane de rétorsion. Pour sa part, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a appelé à un assouplissement de ces mesures.
M. Poillievre a critiqué M. Carney pour son incapacité à conclure un accord avant la date limite du 1er août fixée par le président Trump.
«Il a multiplié les concessions au président Trump. Il s’est plié en quatre pour le président et n’a jusqu’à présent rien obtenu en retour», a-t-il déclaré.
Le chef conservateur s’est engagé à présenter un projet de loi au Parlement cet automne pour abroger une liste de lois qui, selon lui, entravent la production et le développement. Pour ce faire, M. Poilievre devra d’abord remporter un siège à la Chambre des communes lors de l’élection partielle qui doit être tenue le 18 août.
— Avec des informations de l’Associated Press, ainsi que des journalistes de la Presse Canadienne Sarah Ritchie et Kelly Geraldine Malone