
Amorcer sa carrière en pleine pandémie
La pandémie de coronavirus a évidemment chamboulé la fin des études pour la plupart d’entre elles, qui ont dû terminer les cours à la maison et mettre une croix sur leur graduation avec les collègues de classe. «Nous sommes parties pour notre semaine de relâche, et on n’a jamais pu revoir notre monde. Ce n’était pas ça qu’on avait imaginé», confirme Sandrine Cantin, finissante au Cégep de Trois-Rivières.
Qu’à cela ne tienne, il importait de terminer la formation pour pouvoir aller sur le terrain et donner un coup de main, ce pour quoi elles ont étudié durant trois ans. Autant pour Sandrine que pour ses collègues de classe Laurie Blanchette et Kelly-Ann Lawrence, l’envie d’aller aider dans le réseau de la santé et travailler dans cette profession à laquelle elles ont rêvé depuis longtemps était bien plus forte que la crainte du coronavirus.
Pour Laurie Blanchette, la formation reçue depuis trois ans au Cégep de Trois-Rivières l’a bien préparée à ce qu’elle s’apprête à vivre et ce, même si personne n’aurait pu imaginer qu’une pandémie de coronavirus puisse frapper le globe au moment même où elle allait faire ses premiers pas dans le milieu de la santé.
«Depuis le début qu’on nous prépare. Par exemple, dès la première année, on reçoit un cours d’hygiène des mains. Ce sont des notions qui sont vitales aujourd’hui. Durant nos stages, nous avons eu la possibilité de mettre en pratique plusieurs notions apprises. On arrive avec une bonne base déjà pour se protéger et protéger les autres aussi», explique Laurie.
Kelly-Ann Lawrence estime quant à elle que cette arrivée sur le marché du travail en pleine pandémie n’en sera que plus formatrice. «On n’aura pas le choix d’apprendre rapidement, car les besoins sont grands. Mais j’avais déjà œuvré comme préposée aux bénéficiaires. C’est un rôle où l’on se retrouve très près des patients, des fois plus que peuvent l’être les infirmières en raison des soins à donner. Je connais déjà les règles d’hygiène. Je ne suis pas trop craintive», résume-t-elle.
Bien que la formation d’accueil ait débuté depuis quelques jours et qu’elle se poursuive au moins pour une autre semaine, les équipes en place attendent déjà les jeunes femmes avec beaucoup de hâte. «On n’est même pas encore arrivées sur les unités, mais déjà les gens nous le disent qu’ils ont hâte de nous voir. On sait qu’on est attendues, et ça fait du bien. On a le goût d’y aller», mentionne Laurie Blanchette.
Pour les trois collègues, la pandémie n’aura pas tellement changé leur regard sur cette profession pour laquelle elles se préparent depuis plusieurs années, si ce n’est que de rehausser la fierté qu’elles ressentent à enfin pouvoir faire leur entrée dans les équipes de soins. «Pour moi, ça a surtout renforcé le sentiment d’importance que j’avais quant au rôle de l’infirmière dans la société. On le voit plus que jamais à quel point notre présence est essentielle», fait savoir Sandrine Cantin.