Chronique|

Les Lions à vendre?

Dean MacDonald dit qu'il n'est pas question de vendre les Lions ou de les déménager.

CHRONIQUE / Les Lions sont-ils à vendre?


C’est la rumeur qui court en ville depuis une bonne semaine.

J’ai beau avoir passé les derniers jours en Floride, elle s’est rendue à moi. Après plusieurs textos de différentes sources, j’ai fait des appels. La rumeur est forte, elle se promène autant dans les milieux sportifs que financiers.



Rendu là, j’ai tenté ma chance auprès de Dean MacDonald, propriétaire de la franchise. Il est à des milliers de kilomètres de Trois-Rivières, il a bien d’autres chats à fouetter. Pourtant, deux petites minutes après avoir laissé un message détaillé, mon portable sonnait…

«L’équipe sera à Trois-Rivières l’an prochain. Et non, elle n’est pas à vendre. Nous sommes heureux à Trois-Rivières.»

Ce fut rapide comme discussion.

La réponse a été tranchante. Pas la peine d’insister. Le big boss ne se mêle pas des opérations quotidiennes de l’équipe, mais c’est quand même lui qui signe les chèques. Or MacDonald a été clair comme de l’eau de roche…



Bien sûr, il n’est pas obligé de dire la vérité à un journaliste qui jette sa ligne à l’eau un lundi matin. J’ai quand même vérifié auprès des deux hommes d’affaires de la Mauricie réputés pour désirer, un jour, opérer une franchise de hockey. Ils n’ont pas eu d’appels. Et de toute façon, même s’il y avait eu un appel, ils auraient passé leur tour. Si des appels ont été faits ailleurs, on peut se douter que la réception a été similaire.

Car s’il y a une chose à retenir des deux premières saisons d’exploitation des Lions à Trois-Rivières, c’est que le défi pour rentabiliser les opérations est titanesque. L’entente avec la Ville est un fardeau énorme. Cataractes, Tigres, Voltigeurs ont droit à de l’aide de leur municipalité respective pour opérer leur franchise de hockey à proximité. À Trois-Rivières, le GP3R, le Festivoix, les Aigles sont largement subventionnés.

Les Lions, eux, doivent cracher 600 000 $ pour pouvoir utiliser le Colisée! Et le comble du ridicule, la Ville ne respecte même pas son engagement de doter le Colisée des équipements nécessaires à la présentation de spectacles dans son nouveau joyau.

Ce n’est pas le seul pépin des Lions. Il y a aussi la volatilité liée à la vocation d’être le club-école… d’un club-école. Pas évident de créer un sentiment d’appartenance avec tous ces changements dans l’alignement. Pas évident non plus de monter un club gagnant.

Et puis, il y a des ponts à rebâtir avec la communauté. Ce n’est pas un secret d’état, les Lions ont laissé moisir plusieurs factures chez leurs fournisseurs dans les derniers mois. Dont certains assez importants merci. Quand tu te retrouves dans l’impossibilité de commander de nouveaux patins pour tes joueurs, la situation commence à être compliquée pas mal! Et c’est le genre de «détail» qui fait le tour assez vite dans le bassin des joueurs où les Lions doivent piger pour regarnir leurs troupes…

Bref, le nouveau président de l’équipe aura du pain sur la planche.



L’image de marque est belle. Les fans ont répondu présents malgré les problèmes sur la glace, mais il y a un coup de barre à donner. À son arrivée, Dean MacDonald martelait que les Lions allaient être très présents dans la communauté. C’est timide jusqu’à maintenant de ce côté. Il y a des chantiers ouverts dans tous les rayons. Tenez, l’équipe s’est privée jusqu’à maintenant des revenus d’un moitié-moitié!

Marc Weightman a quitté depuis un mois, les Lions auraient tout intérêt à lui trouver un successeur rapidement. À ce sujet, Glen Stanford, le bras droit de MacDonald, prône la patience. «Ce n’est pas une tâche facile de trouver quelqu’un d’aussi qualifié et de crédible que Mark Weightman. Nous sommes entre deux saisons, on a un peu plus de temps pour prendre la bonne décision. Nous sommes à l’étape de dresser la liste des candidats potentiels. Nous n’avons encore rencontré personne. On a une préférence pour quelqu’un de la région, mais ce n’est pas un critère essentiel. On va embaucher la meilleure personne possible. D’ici là, l’équipe continue à travailler, à se préparer en vue de la prochaine saison.»

Tant mieux.

Mais plus vite il y aura un nouveau capitaine à bord, plus vite les rumeurs vont s’évaporer...