Un tel palmarès, sans parler du nombre de victoires et de joueurs envoyés aux rangs professionnels, a de quoi faire saliver bien des équipes sportives au Québec et au Canada. Elles sont légion à n’avoir jamais pu vivre une seule conquête de championnat pendant la même période.
Les cycles des reconstructions font partie de la réalité du hockey junior, mais les partisans des Remparts ont été gâtés au fil des ans. Avec un peu de chance, les Diables rouges auraient pu boire quelques gorgées de champagne de plus, en 2003 et en 2015, les deux années où le tournoi de la Coupe Memorial a été présenté dans la cité de Champlain.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/2ZKUMOXEFVDAZIBC2P5RCOENIE.jpg)
Par fierté, par désir de vaincre et par respect des partisans de hockey de la capitale, le duo Tanguay-Roy s’est très rarement permis des vastes chantiers de construction comme c’est souvent le cas ailleurs au pays.
Cette orientation a fait peser un poids sur les épaules de chaque membre de l’organisation. Il leur fallait mieux repêcher qu’ailleurs, attirer de bons joueurs et accélérer leur développement pour ne pas décliner. Outre les Remparts, seuls les Olympiques de Gatineau ont pu se tailler une place en séries 26 fois de suite depuis 1997 dans la LHJMQ. C’est digne de mention.
Les gens de Québec ont reconnu ces valeureux efforts, en remplissant le défunt Colisée et l’actuel Centre Vidéotron à plusieurs reprises.
***
En quittant une semaine après avoir connu l’ivresse de la victoire tant convoitée, Patrick Roy et Jacques Tanguay avaient plusieurs raisons de sourire lors de la conférence de presse de mardi.
En paix avec sa décision, Jacques Tanguay, l’homme d’affaires derrière la renaissance des Remparts, disait n’avoir «aucune émotion négative» de laisser aller son bébé, qui a comblé le vide laissé par le départ des Nordiques au milieu des années 90. « La seule émotion que j’aie, c’est du bonheur », a résumé l’ex-président.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MOB5GMT7XJD5TLGZFA5LQIVCLI.jpg)
Son « chum » Patrick était de fort belle humeur lui aussi, lui qui n’avait pourtant jamais évoqué cette possibilité d’en finir de façon définitive avec le hockey junior québécois à la fin de l’hiver.
Roy n’a jamais caché le fait qu’il ait beaucoup donné depuis sa venue comme DG en 2003. « On n’est pas éternel, a expliqué la légende. Intérieurement, c’est sûr que ça me fait de la peine un peu. Je quitte des gens que j’aime, c’est ma gang, mais c’est tellement une belle fin que je ne peux pas demander mieux. »
Les sourires des deux hommes contrastaient avec les pleurs et les mines tristes de leurs collègues des différents départements de l’organisation. Comme bien des partisans de Québec, plusieurs employés de longue date sont peinés de les voir quitter, ayant l’impression que même d’intenses pressions n’auraient pu les faire changer d’idée.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/3RGPBVSXSZCJNEVVSWFL2LB2PQ.jpg)
Les deux hommes ont balayé du revers de la main les informations relayées par les médias de Québecor, lundi soir, à savoir que des « raisons nébuleuses » et des « divergences d’opinions » avec la haute direction du géant médiatique aient eu quelque chose à voir avec leurs décisions de quitter leurs fonctions respectives.
Même si on chuchote en coulisses que les visions différentes des parties aient parfois « compliqué » les relations avec l’entreprise propriétaire, l’élégance des réponses du duo démissionnaire a honoré tout le monde, mardi.
***
S’il y a un homme qui est bien placé pour parler de la décision de Patrick Roy, c’est son plus jeune fils Frédérick, lui-même un ancien membre de l’organisation.
Lorsqu’il a vu son père soulever sa deuxième Coupe Memorial en carrière, il y a une dizaine de jours, Roy était convaincu que l’ancien gardien en avait terminé avec le hockey junior…
« Je voyais qu’il avait tout donné, qu’il avait tout laissé sur la table », confie son fils Frédérick avec beaucoup de fierté.
« On ne sait jamais, peut-être qu’un jour, il y retournera, comme DG, on ne sait pas, mais pour l’instant, le junior, c’est terminé. Tu voyais qu’il avait besoin d’un petit break. Ça va lui faire du bien, un été de repos! »
— Frédérick Roy
À la blague, l’homme de 32 ans taquinait son père depuis quelques semaines, car plus l’enjeu des matchs des Remparts devenait grand, plus le visage du paternel rougissait. « Je lui ai dit : “Fais-tu de la haute pression mon homme?” » s’esclaffe l’ancien joueur devenu avocat.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/6YZEZNRXK5HLZDXKHGD6GDGMCI.jpg)
Frédérick Roy n’est nullement surpris de toute la passion mise par son père dans l’aventure du hockey junior à Québec, s’étant lui-même fait prendre au jeu lorsqu’il a porté l’uniforme beige et noir.
« C’est comme ça qu’on a été élevé, quand on commence quelque chose, on se donne à 100 % et c’est ce que mon père a fait. Il a mis son cœur et son âme là-dedans. La manière qu’il regarde les games de hockey à la maison, la façon qu’il en parle, tu vois que c’est un passionné. Il aime tellement ça rendre les autres meilleurs. »
***
La question qui brûle les lèvres de tous les partisans des Remparts, c’est maintenant de savoir qui va frapper en relève de Patrick Roy derrière le banc du club, l’an prochain. Simon Gagné, le candidat désigné par le tandem Roy-Tanguay, était présent à la conférence de presse, mais il n’a pas voulu rencontrer les médias, mardi.
Comme la haute direction de Québecor a refusé de dire si l’offre tenait toujours pour Gagné, on peut conclure que l’ancien numéro 12 ne sera pas le nouveau visage du hockey junior à Québec dans les prochaines années. « Il n’y aucun doute que Simon est prêt à prendre la relève », a pourtant répété Patrick Roy lors dudit point de presse.
Même s’il ne fait pas l’unanimité, bien des amateurs de la capitale rêvent de voir Serge Beausoleil, un natif de Québec, débarquer au Centre Vidéotron et succéder à Roy comme entraîneur-chef et directeur général.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/FJF7MHCOYNBKTIJPJCCILTJYZA.jpg)
Sa personnalité colorée, sa passion et son expérience en font un candidat de choix. L’ancien grand manitou de l’Océanic ne devrait pas être disponible encore très longtemps, si on se fie aux informations glanées ici et là.
En ce qui concerne la présidence du club, plusieurs membres de l’organisation estiment l’affaire classée. Ils voient Martin Tremblay, le chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor, frapper en relève de Tanguay.
Le flair, le réseau de contacts et la capacité du natif du Saguenay à piloter des dossiers importants au sein de l’entreprise d’envergure nationale en font un candidat de choix, lui qui a agi comme gouverneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand.
La vraie question, c’est de savoir qui va coacher…