Bagarres dans la LHJMQ: Mario Cecchini serre la vis

En conférence de presse d'avant-repêchage, le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, a annoncé de nouveaux règlements en ce qui concerne les bagarres.

Trois mois après son arrivée à la barre de la LHJMQ, Mario Cecchini devait s’attaquer à un premier dossier d’envergure, celui des bagarres. À la demande de la ministre Isabelle Charest, les propriétaires des 18 formations du junior majeur ont donné comme mandat au nouveau commissaire de serrer la vis en imposant des suspensions plus sévères dès la saison prochaine. Une annonce réalisée au tout premier point de presse d’avant-repêchage de Mario Cecchini.


En vue de la prochaine saison, il y aura l’ajout d’une pénalité d’extrême inconduite de partie pour tout joueur étant engagé dans une bagarre ainsi qu’un match de suspension automatique pour avoir été déclaré l’instigateur d’une bagarre.

La LHJMQ ajoute également un minimum de deux parties automatiques de suspension pour tout joueur étant déclaré agresseur.



Sous la pression du gouvernement provincial, la Ligue de hockey junior majeur du Québec a donc adopté vendredi matin ces nouvelles sanctions relatives à l’interdiction des bagarres.

Le vote effectué à Sherbrooke lors des assises de la LHJMQ a été unanime à l’Assemblée des membres.

«Nous pensons que cette nouvelle série de sanctions va encore décourager davantage les patineurs de la LHJMQ à s’engager dans un combat, a affirmé Mario Cecchini. Il s’agit d’un autre pas important du circuit pour donner un environnement sécuritaire à nos joueurs. Je tiens cependant à souligner le progrès fait dans la dernière décennie alors que le nombre de bagarres a chuté à 0,14 par match. Il fallait assister à 11parties en moyenne avant de voir une bagarre.»

Selon le commissaire, cette saison, 23 cas d’instigateur et sept cas d’agresseur ont été observés, des chiffres qui baisseront de façon considérable, croit le commissaire.



«Je salue le leadership et le travail effectué par la LHJMQ pour mettre fin aux bagarres. Je vais poursuivre le travail avec mes homologues des autres provinces pour continuer dans cette direction», a écrit pour sa part la ministre déléguée aux Sports du Québec, Isabelle Charest, sur son compte Twitter en réaction à la nouvelle.

Rappelons que la ministre souhaitait un match de suspension pour tous les joueurs impliqués dans une bagarre, ce qui n’a pas été adopté par les propriétaires.

«On a eu des rencontres et la ministre appuie notre décision, clarifie le commissaire. Je suis assez confiant de voir mes collègues, les autres commissaires de la Ligue canadienne de hockey, trouver eux aussi des solutions pour 2024-2025.»

Mario Cecchini ne va pas jusqu’à croire que ces mesures feront en sorte d’abolir toutes les bagarres.

«En 2005-2006, on avait 700 batailles en 600 matchs environ. On est rendus à 86. C’est très important de le rappeler. On est allés de l’avant dans le passé, la preuve est là. Et aujourd’hui, le jeune joueur accorde beaucoup d’importance à son temps de jeu et s’il se bat et est immédiatement expulsé du match, il va y penser plus d’une fois. Et s’il est l’instigateur et qu’il est suspendu un match, ou même deux dans le cas d’un agresseur en répondant à une grosse mise en échec de l’adversaire, je crois que le jeune changera son attitude. Je souhaite que les 86 batailles se transforment en très peu de batailles», ajoute le commissaire.

«On pourrait établir tous les règlements du monde et il y en aura encore qui ne le respectera pas, poursuit-il. On enlève le permis de conduire à quelqu’un s’il perd tous ses points et il y en a plusieurs qui le perdent quand même. On est conscients que dans le feu de l’action, il y aura encore des batailles, mais que nos nouvelles règles amèneront une réflexion supplémentaire.»



La LHJMQ a annoncé l’ajout d’une pénalité d’extrême inconduite de partie pour tout joueur étant engagé dans une bagarre ainsi qu’un match de suspension automatique pour avoir été déclaré l’instigateur d’une bagarre. Il y aura également un minimum de deux parties automatiques de suspension pour tout joueur étant déclaré agresseur.

Les coups salauds

Avec la diminution des bagarres, la LHJMQ souhaite éviter les coups salauds et les répliques à l’aide d’un coup de bâton ou d’une mise en échec.

«Ce sont des choses qui me dérangent. Ça fait partie du jeu, mais de moins en moins. On sera sévères là-dessus. Notre responsable des arbitres sera clair avec les joueurs, les entraîneurs et les directeurs généraux: on ne laissera pas passer d’autres choses que les bagarres, qui peuvent même être plus dangereuses que la bataille elle-même, en réplique aux coups salauds. Il n’est pas question que ça joue du bâton davantage. On surveillera tout ça de près.»

D’autres sujets à l’ordre du jour

Lors de l’Assemblée des membres, les bagarres n’étaient pas le seul point à l’ordre du jour. Les outils offerts aux arbitres aussi.

Des modifications seront donc apportées dans le travail des officiels, qui pourront désormais compter sur l’ajout de caméras au-dessus des lignes bleues pour les hors-jeu et d’une tablette au banc de punitions pour faciliter les révisions de différentes séquences ce jeu.

«Ces améliorations aideront les officiels à rendre des décisions encore plus justes durant nos parties.»

Notons d’ailleurs que les changements apportés dans l’actionnariat chez l’Armada de Blainville-Boisbriand, et peut-être même chez le Titan d’Acadie-Bathurst, n’entraînent pas de déménagement à court ou moyen terme.

«Il n’y a pas de franchises en ce moment qui ont demandé un déménagement ou qui ont l’intention de déménager leur club ailleurs. Ces changements sont fréquents dans le monde des affaires. Ca ne met pas en cause la santé de nos organisations», a confié le commissaire.

Un accueil chaleureux

Le Palais des sports de Sherbrooke est fin prêt pour le repêchage de la LHJMQ samedi matin à 10h et déjà, Mario Cecchini se dit merveilleusement surpris par la qualité de l’accueil.



«C’est fantastique, ce que l’on ressent. La soirée du gala du Temple de la renommée a été un réel succès. En Estrie et à Sherbrooke, tout est facile quand on travaille sur un événement. Les choses vont bien, les installations sont magnifiques, comme le Palais et le Théâtre Granada. La soirée d’intronisation était le point culminant de mon arrivée à la LHJMQ, après les séries et la Coupe Memorial. C’était émouvant d’entendre Stéphane Richer dire que son rêve de petit gars n’était pas de jouer dans la LNH, mais dans la LHJMQ, parce qu’il assistait aux pratiques des Olympiques. On accueille des ados et ils sortent de la LHJMQ en étant des hommes. Il y a de belles choses dans le junior majeur!»

Le commissaire n’a toutefois pas dévoilé l’identité du prochain hôte du repêchage, en 2024. L’option de revenir à Sherbrooke est envisagée, mais peu probable, selon le Phœnix de Sherbrooke.