Un repêchage unique pour les Ricard

Dominic Ricard et Isabelle Langevin vont accompagner leur fils Émile au repêchage de la LHJMQ samedi.

Dominic Ricard n’a pas assez de doigts pour compter le nombre de repêchages derrière sa cravate.


Il y a assisté comme entraîneur-chef dans le midget AAA. Puis comme pilote dans la LHJMQ. Ensuite, il a dirigé le trafic à la table des Voltigeurs à titre de directeur-gérant. Dans les dernières années, c’est comme conseiller de joueurs pour la firme CAA de Pat Brisson qu’il a accompagné des espoirs dans les gradins. Ça en fait des points de vue différents pour un tel événement!

Pourtant, le prochain à Sherbrooke en fin de semaine sera unique.



C’est que son fils, Émile, sera éligible à cet encan annuel des joueurs midgets. Alors même s’il représente Caleb Desnoyers et Émile Guité, qui devraient sortir 1 et 2 samedi matin, c’est avec Émile qu’il sera assis au Palais des Sports.

«Mon premier rôle, c’est celui de père. Ma famille a souvent payé le prix en raison de mes obligations, mais cette fois, le choix a été évident», témoignait l’homme de hockey en début de semaine. «On sera quand même assis dans la même section. Les trois gars, ce sont des chums. Mais pour quelques heures, je serai un papa d’abord et avant tout.»

Émile ne devrait pas moisir très longtemps lui non plus dans les estrades. La centrale du soutien au recrutement le place au 19e échelon des meilleurs espoirs disponibles. Il y a 20 choix en première ronde cette année… Des rumeurs l’envoient dans le club de son patelin, les Voltigeurs qui, aux dernières nouvelles, détiennent le 14e choix.

«J’ai eu un bon feeling avec les Voltigeurs en entrevue. Jouer dans ma ville, j’aimerais vraiment ça», explique l’adolescent de 15 ans, loin de se défiler. «Par contre, il y a aussi une belle expérience à acquérir dans une opportunité de jouer plus loin de la maison. Je n’ai rien contre. Je suis prêt à jouer pour n’importe quelle équipe. Celle qui va me repêcher, qui a un plan pour moi, sera la bonne», sourit-il.



L’attaquant a amassé 28 points, dont 13 buts, en 42 matchs avec les Cantonniers de Magog. Il a fait partie d’Équipe Québec aux Jeux du Canada. En séries, il montre une fiche de six points en autant de matchs. «Je suis un gars très intelligent sur la glace et qui s’implique sur 200 pieds. Je suis convaincu que je peux garder cette identité dans le junior, que je suis prêt à y jouer dès la saison prochaine», indique-t-il.

Dominic écoute son fils se décrire et il approuve de la tête. Bien sûr, ce n’est pas juste un papa, l’évaluation du talent fait partie de son identité. «J’essaie quand même de ne pas trop m’en mêler. J’ai dirigé Émile atome AA, M12 puis au M13, je me suis tassé. J’ai aussi demandé à André Ruel (son partenaire chez CAA) de le représenter. Quand on jase de hockey Émile et moi, je lui donne mon opinion, sans plus. Je veux le laisser tracer son chemin et pour l’aider, je me suis assuré qu’il était bien entouré.»

Ça n’empêchera pas que le papa sera fébrile samedi matin. «C’est une semaine spéciale, qui ramène bien des souvenirs, c’est sûr. Je le revois tout jeune, jouer avec le chandail de Sean Couturier sur le dos. J’ai géré beaucoup de situations dans ma carrière de hockey, mais celle-là est différente», rigole Dominic.

Chose certaine, c’est un papa fier de son fils qui se présentera à Sherbrooke. «Il y a deux ans, il n’était même pas dans le top 100 des joueurs de son groupe d’âge au Québec. Il n’avait pas fait le top 40 l’année suivante. Il a toujours cru en lui, sa passion est forte. Et sa progression en témoigne», explique celui qui dit ne pas avoir trop cherché à profiter de ses contacts pour deviner la nouvelle destination de son garçon.

«J’ai des discussions avec les équipes pour nos clients. Souvent, le dossier d’Émile vient naturellement s’ajouter, mais encore là, je garde ça simple. Il peut se passer tellement de choses dans un repêchage. Par contre, en tant que gars qui évalue le talent, je peux te dire que s’il se rend en fin de première ronde, ceux qui vont passer par-dessus vont être dans le champ gauche! Émile a beaucoup d’espace sous son plafond pour continuer à s’améliorer...»

La suite, samedi, autour de 10 h 30.