On entend tellement de choses négatives à propos des CHSLD que ce n’est pas rassurant d’y faire entrer l’être cher, l’amour de sa vie. Des choses négatives, parfois à raison, qu’il faut s’empresser de corriger. Mais pour une chose négative combien de belles choses sont passées sous silence?
C’est la raison pour laquelle j’écris cet article, pour démystifier les préjugés et craintes envers ces établissements. Je ne peux pas parler pour les autres centres d’hébergement, mais au moins à Vigi Les Chutes, je pouvais me sentir en confiance lorsque je quittais mon épouse.
Nous avions notre rituel, j’allais la voir tous les jours, je passais tous les après-midis avec elle, nous écoutions de la musique, regardions des albums de photos, allions aux spectacles de musique offerts par le Centre, écoutions des spectacles à la tété, sortions à l’extérieur, etc. Plein de beaux moments de tendresse, de complicité, d’intimité et de fous rires.
Je pense avoir bien saisi le sens profond de cette phrase de St-Exupéry: «C’est le temps que tu perds pour ta rose qui rend ta rose si importante», le sens même de l’Amour.
Nous avons passé de beaux moments ensemble à ce centre d’hébergement, et cela c’est grâce à tout le personnel, de la direction, aux professionnels, aux infirmières et aux préposés, des gens de cœur, qualité essentielle pour accompagner des êtres en perte d’autonomie. Voici le petit mot que je leur ai laissé avant de quitter pour leur témoigner toute mon appréciation et admiration.
«À tout le personnel du Centre d’hébergement Vigi Les Chutes. Carmen et moi unissons nos voix pour vous dire mille mercis pour ces deux belles années passées en votre compagnie.
Il y a quelque chose de noble, de grand et sûrement d’enrichissant et de gratifiant dans ce rôle qui consiste à prendre soin des aînés en perte d’autonomie et de veiller à combler leurs besoins de base.
Et cela encore plus quand le tout est empreint de respect, de gentillesse, d’empathie et d’amour comme chacune et chacun de vous avez su faire.
Son sourire constant témoignant qu’elle était bien et heureuse restera sûrement gravé dans vos souvenirs. Et vous vous souviendrez également de certains de ses petits airs chantés.
Vous l’avez aimée et cela paraissait dans vos interventions.
Maintenant elle n’est plus là‚ mais il y a quelque chose de plus fort que la mort: c’est la présence du disparu dans la mémoire des vivants.
Continuez votre beau travail, plus que jamais le Québec a besoin de gens comme vous.
Nous vous aimons.»
Marc Bournival
Saint-Étienne-des-Grès
Président du Comité des résidents – Vigi Les Chutes