La récolte d’automne, un nouveau rite!

La plupart d’entre nous gardent de bons souvenirs de jeux en famille autour d’un tas de feuilles. Loin de moi l’idée d’éliminer cette tradition, mais il est plus que temps de créer un nouveau rite : la récolte d’automne

CHRONIQUE / Avec l’automne, les températures plus douces et les jours qui raccourcissent, les feuilles commencent à changer de couleur et à tomber des arbres. La plupart d’entre nous gardent de bons souvenirs de jeux en famille autour d’un tas de feuilles. Loin de moi l’idée d’éliminer cette tradition, mais il est plus que temps de créer un nouveau rite : la récolte d’automne. Et non, je ne fais pas référence ici à votre potager et à vos dernières cueillettes de la saison, mais plutôt à l’or brun du jardinier, les feuilles mortes.


Feuillicyclage

Plusieurs d’entre vous font déjà du feuillicyclage, et tondent leur pelouse et les feuilles qui y tombent comme si de rien n’était. Celles-ci disparaissent bientôt, se décomposant pour nourrir le même sol qui alimente vos arbres. En effet, le meilleur engrais pour une plante est son propre feuillage, qui est plein des minéraux nécessaires à sa croissance. Si vous récoltez vos feuilles, vous devrez remplacer tous ces nutriments que vous retirez de votre jardin par des engrais ou du compost. Tant de travail alors que vous pourriez laisser la nature faire son œuvre et profiter des dernières journées clémentes de l’année.

Pas si simple…

Je suis encore surpris de voir, chez les gens de mon entourage — de toute évidence, nul n’est prophète en son pays! —, des sacs remplis de feuilles alignés sur le bord de la rue, parfois même dans des sacs de plastique orange. (Quel scandale! Optez plutôt pour des sacs en papier pour résidus de jardinage!) Aujourd’hui, plusieurs jardiniers connaissent les bénéfices de conserver leurs feuilles d’automne. Pourquoi alors les mettent-ils encore à la rue? Est-ce vraiment plus simple de les ensacher que de les laisser sur place?

Un ami m’a dit qu’il y avait trop de feuilles sur son terrain et que, même s’il passait la tondeuse dessus pour les déchiqueter, elles ne se décomposaient pas assez vite et finissaient par recouvrir sa pelouse et l’étouffer. C’est le cas pour plusieurs d’entre vous, surtout ceux qui ont des arbres à feuilles épaisses comme des érables ou des chênes. Alors, on fait quoi avec tout ça?

Conserver les feuilles

Pas de problème, ramassez les feuilles que vous avez en trop, mais nul besoin de s’en débarrasser. Récoltez-les plutôt dans le sac de votre tondeuse, ou avec une souffleuse/déchiqueteuse/aspirateur, avant de les étendre dans vos plates-bandes où elles serviront de paillis pour vos vivaces et vos arbustes. Si vous utilisez un balai à feuilles, je suggère de les déchiqueter dans un bac à ordure à l’aide d’un coupe-herbe auparavant. Ce paillis alimentera votre jardin de matière organique, empêchera les graines de mauvaises herbes de germer, fera un habitat pour les insectes bénéfiques, gardera le sol plus humide en été et servira comme couche d’isolation contre les premiers gels de la saison. Pourquoi s’en passer?

Si vous avez des feuilles mortes en trop sur votre terrain, mettez-les de côté pour l’année suivante. Elles font un paillis incroyable pour le potager, car elles se décomposent vite.

Ou alors, mettez-les de côté pour l’année suivante. Les feuilles mortes font un paillis incroyable pour le potager, car elles se décomposent vite. Elles peuvent aussi servir lorsque vous faites de nouvelles plantations ou quand les feuilles de l’année précédente se seront décomposées. Pour ceux qui font du compost, les feuilles mortes sont la meilleure source de carbone à mélange avec vos restants de table.

Astuce : utilisez une section de broche à poule ou de clôture à neige pour créer un cylindre d’un mètre ou plus en largeur. Placez-le à un endroit peu visible et entreposez-y vos feuilles. D’autres préféreront utiliser des bacs à ordure lorsqu’ils ont moins de place.

Pour les très paresseux, il suffit d’utiliser une souffleuse ou un balai à feuilles pour envoyer toutes ces feuilles sous votre haie, ou dans le fond du terrain si vous habitez proche d’une zone boisée. Ni vu ni connu!

Attention! Ceux qui habitent dans les régions à risque pour les tiques et la maladie de Lyme, ne mettez pas de feuilles à l’orée des bois, car c’est un environnement propice à abriter ces acariens et leurs hôtes. Placez-les plutôt proprement dans des bacs en bois ou autres contenants ou envoyez-les plus loin dans les bois, à l’écart de vos espaces de vie extérieurs.

Tache goudronneuse

Certains auront entendu dire qu’il faut ramasser et se débarrasser des feuilles infectées par la tache goudronneuse, une maladie fongique qui se présente sous la forme de taches noires sur la partie supérieure des feuilles. Premièrement, il est très rare que cette maladie affecte la survie d’un arbre. Deuxièmement, pour éliminer cette infection, il faudrait que tout le monde ramasse absolument toutes les feuilles dans un secteur entier. Comme les spores de la tache goudronneuse se propagent par le vent, s’il y en a chez votre troisième voisin ou dans un parc, il y en aura aussi chez vous!

Une tache goudronneuse

Le combat est perdu d’avance! Vaut mieux baisser les bras et trouver autre chose à faire avec ces feuilles. Vous pourriez plutôt créer de nouvelles plates-bandes. Ça ferait plus d’espace pour mettre vos feuilles mortes!


ENTRETIEN HORTICOLE : À FAIRE CETTE SEMAINE

  • Ayez des toiles à portée de main pour recouvrir votre potager en cas d’un gel hâtif.
  • Lorsque vous fermez votre potager pour l’hiver, placez une couche de paillis sur le sol ou plantez un engrais vert pour réduire l’érosion.
  • Certains bulbes fraîchement plantés, comme ceux des tulipes et des crocus, font la joie des écureuils. Recouvrez-les de grillage à poule pour les protéger ou épandez un engrais à base de fumier de poule pour cacher leur odeur.
  • Videz et rentrez à l’intérieur les pots fragiles, comme ceux en terre cuite. L’action du gel peut les faire fendre.
  • En tondant ou en déchiquetant les feuilles mortes qui se retrouvent sur votre pelouse, elles se décomposeront et nourriront le sol. Mais, s’il y en a trop, ramassez-les car la pelouse a besoin d’aération et de lumière pour croître.

RÉPONSES À VOS QUESTIONS

Bestioles envahissantes

La chrysomèle de l’asclépiade se nourrit presque exclusivement de diverses variétés d’asclépiades.

Q Pouvez-vous identifier pour moi ces bestioles qui ont envahi ma plate-bande depuis quelques jours. J’aimerais savoir quoi faire pour m’en débarrasser avant qu’elles se répandent dans mes autres plates-bandes et chez mes voisines.

— Suzanne, Neuville

R Selon votre photo, il s’agit de la chrysomèle de l’asclépiade (Labidomera clivicollis) à cause de ses élytres orange ou jaunes tachetés de noir, et parce qu’elle semble être posée sur une asclépiade. Vous l’aurez deviné, c’est un coléoptère de la famille des chrysomèles (Chrysomelidae). Généralement, elles sont oligophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent d’un nombre limité d’aliments. C’est le cas de la chrysomèle de l’asclépiade, qui se nourrit presque exclusivement de diverses variétés d’asclépiades. Parfois, elle peut aussi manger les feuilles de plantes des genres Cynanchum ou Funastrum qui contiennent le même latex toxique que l’asclépiade.

Les asclépiades sont aussi des plantes sur lesquelles le papillon monarque pond ses œufs et dont se nourrit sa chenille. Étant donné que le monarque (Danaus plexippus) a un statut de conservation préoccupant, qui sera bientôt classé comme «en voie de disparition» dans la liste des espèces en péril du Canada, devrait-on intervenir pour éliminer cette chrysomèle? Quoiqu’il soit possible que la présence de la chrysomèle de l’asclépiade puisse influencer la survie du monarque, il semblerait que ce ne soit un problème que lorsque ses populations sont élevées. Pour l’instant, il n’y aurait pas de problème au Québec. D’ailleurs, il existe plusieurs autres insectes qui s’alimentent de l’asclépiade.

Si vous désirez supprimer la chrysomèle de l’asclépiade de vos plates-bandes, le plus simple serait d’éliminer sa source de nourriture, l’asclépiade, mais alors vous causeriez du tort aux monarques qui sont en voie de disparition. L’usage d’un insecticide affecterait aussi le monarque ou sa larve et la majorité des insectes qui s’y trouvent, déséquilibrant potentiellement le fragile écosystème qui existe dans votre jardin. Si plusieurs plantes sont dévorées dans votre jardin, il est possible qu’un autre ravageur que la chrysomèle de l’asclépiade soit responsable, mais qu’elle soit la plus visible.

Pour ce qui est de vos voisins, s’ils n’ont pas d’asclépiades, ils n’auront pas de problème. Il est d’ailleurs peu probable qu’en éliminant cette chrysomèle de vos plates-bandes, ça l’empêche de se répandre. Elle se trouve fort probablement déjà dans votre environnement. Apprendre à vivre avec les insectes est beaucoup plus reposant que leur déclarer la guerre.


CALENDRIER HORTICOLE

Exposition annuelle du Groupe Bonsaï Québec

L’exposition annuelle publique et gratuite du Groupe Bonsaï Québec permet de présenter des œuvres de membres passionnés de partout au Québec. De nombreux arbres miniatures de grande qualité pourront être admirés par le public. L’expo aura lieu le 30 septembre de 10h à 20h et le 1er octobre de 10h à 16h à La Passerelle gérée par LaScène (815, Boul Lebourgneuf). Info : groupebonsaiquebec@gmail.com.

Jardins d’hiver et d’automne à Québec

La Société d’horticulture de Québec tiendra la conférence «Jardins d’hiver et d’automne : créez de l’intérêt!» de Nathalie Souchet le mardi 3 octobre, dès 19h30. La rencontre aura lieu au Centre communautaire Marchand, à Québec, situé au 2740, 2e Avenue Est. Cette activité, qui présentera la façon d’aménager et d’utiliser des végétaux pour agrémenter la saison froide et pour magnifier l’automne, sera gratuite pour les membres de la Société, puis coûtera 6 $ aux autres. Info : par téléphone au 418 871-1665 ou par courriel à societehorticulturequebec@hotmail.com.

Encan de plantes à Sainte-Foy

La Société d’horticulture de Sainte-Foy vous invite à son encan annuel au profit de l’organisme. Il s’agit d’un encan de plantes, de produits horticoles, de ketchups et de confitures maison apportés par les membres et les non-membres. L’événement ouvert à tous aura lieu le mardi 3 octobre, dès 19h30, au Centre de glaces Intact Assurance (999, avenue de Rochebelle, local 121), à Québec. L’entrée est gratuite. Info : par téléphone auprès de France Doyon au 418 658-9844, par courriel à fradoyon@hotmail.com, à shsf.ca ou à facebook.com/societe.horticulture.ste.foy

L’univers des prédateurs naturels à Sainte-Foy

La Société d’horticulture de Sainte-Foy présentera la conférence «Un pas dans l’univers des prédateurs naturels» par Séréna Bilodeau de l’entreprise Limoiland, le mardi 10 octobre 2023, dès 19h30, au Centre de glaces Intact Assurance (999, avenue de Rochebelle, local 121), à Québec. Dans cette rencontre, on présentera les principes de base de la lutte biologique pour chasser les indésirables du jardin. Coût : gratuit pour les membres de l’organisme, 8 $ pour les non-membres. Info : par téléphone auprès de France Doyon au 418 658-9844, par courriel à fradoyon@hotmail.com, à shsf.ca ou à facebook.com/societe.horticulture.ste.foy

Les graminées ornementales à Lévis

La Société d’horticulture et d’écologie de Saint-Nicolas présentera la conférence «Les graminées ornementales : spectaculaires plantes aux multiples qualités» de Julie Boudreau le mercredi 11 octobre 2023, dès 19h30. La rencontre aura lieu au Complexe aquatique multifonctionnel de Lévis, situé au 1065, route des Rivières. L’activité est gratuite pour les membres de la Société, puis coûte 7 $ aux non-membres et 5 $ aux étudiants ou membres d’une autre société horticole. On recommande de réserver. Info : par téléphone au 418 831-4837, par courriel à shestnicolas@gmail.com ou par Internet au shorticulture.wixsite.com/shestnicolas/activites-1