Les Olympiques doivent reprendre le contrôle

Les Olympiques doivent d’abord embaucher un DG. Le DG aura ensuite le loisir de recruter son entraîneur, et l’entraîneur formera son équipe de soutien.

CHRONIQUE / Je persiste et je signe. Les comparaisons avec les dernières années du règne d’Alain Sear ne tiennent pas la route.


Les Olympiques de Gatineau traversent une période trouble, c’est vrai. La direction du club a commis quelques bourdes depuis la conclusion des récentes séries éliminatoires.

On pourrait même dire qu’elle s’est auto-pelure-de-bananisée.

Plus d’une fois, malheureusement.

La dernière erreur, c’est de se vautrer dans un silence relatif. Lorsque le directeur général par intérim Jean-François Fortin a claqué la porte, après avoir passé quelques jours en poste, le club a émis un très court communiqué. Depuis, devant les inquiétudes, plus rien.

On croit comprendre, entre les branches, qu’on travaille fort pour corriger la situation. En attendant, la semaine du repêchage débute. La reconstruction a visiblement débuté, avec la transaction qui enverra Antonin Verreault à Rouyn-Noranda.

On comprend que Maxime Joyal a complété cette transaction. Ça fait partie d’un mandat «à très court terme». Dans le cadre de ce mandat, échangera-t-il d’autres joueurs d’impact, cette semaine? Si oui, quel sera l’objectif ultime? On ne sait pas. On a offert au club de s’expliquer. On a demandé à la direction de faire le point sur toutes les décisions qui ont été prises, depuis quelques semaines. On nous a répondu que ce ne serait pas possible, pour l’instant.

On est quand même loin des années où les Olympiques jouaient devant des foules inférieures à moins de 500 personnes, au Centre Guertin. Elle est bien révolue, cette époque où tout semblait tenir en place avec du duct tape.

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Les Olympiques sont ailleurs, au sens propre comme au sens figuré.

On a compris quand on a mis le pied au Centre Slush Puppie pour la première fois. On a compris quand l’équipe nous a permis de visiter les quartiers généraux des joueurs. Tout de suite, on a pu constater qu’au moment de préparer le déménagement dans leur domicile des prochaines décennies, ils ont pris soin de concevoir un environnement où les joueurs seraient bien traités.

Et ça ne s’est pas arrêté là. Dans les trois dernières années, lorsque Louis Robitaille a fait d’autres demandes, pour le bien être de son club, on l’a écouté. On lui a donné presque tout ce dont il avait besoin.

Dans les succès à long terme d’une organisation, ce sont des petits détails qui font une grosse différence. Les équipes qui traitent bien leurs joueurs n’ont pas de mal à attirer et à retenir de bons joueurs.

Le succès d’un club de hockey junior ne dépend évidemment pas que de ça. C’est un peu plus complexe.

Pour faire simple, on pourrait dire qu’il existe, au sein de l’organigramme, deux postes stratégiques de première importance: celui de directeur des opérations et celui de directeur général.

Le conseil d’administration a fait le bon choix en confiant le premier poste à Dan Brunet. Pour que les Olympiques fracassent un record d’assistance vieux de cinq décennies, l’hiver dernier, il a fallu que M. Brunet et que son équipe travaillent fort pour construire des liens plus forts avec les fans en général, et avec la communauté d’affaires en particulier.

M. Brunet a eu droit à un sérieux coup de pouce. Les gens qui travaillent dans le monde du marketing sportif ont la tâche un peu plus facile quand ils essaient de «vendre» une équipe gagnante. Les salles combles sont surtout survenues en fin de saison, quand les Olympiques surfaient sur une séquence victorieuse qui ne voulait plus finir.

Ce ne sera pas toujours le cas.

Ce ne sera visiblement pas le cas la saison prochaine. Zach Dean, Riley Kidney, Olivier Nadeau et Cole Cormier sont déjà partis. Antonin Verreault aussi. D’autres pourraient faire leurs valises dans les prochains jours.

Le hockey junior, c’est cyclique. Pour faciliter la vie des spécialistes du marketing et des ventes, mieux vaut raccourcir les cycles de reconstruction et étirer, le plus longtemps possible, les séjours au sommet.

C’est là que le recrutement d’un bon directeur général fera toute la différence.

Jusqu’à présent, les Olympiques ont travaillé à l’envers. Quand ils ont finalement décidé de laisser partir Louis Robitaille, ils ont confié la direction générale de façon intérimaire à son ancien bras droit, sans réaliser qu’il n’était pas l’homme de la situation.

Durant la courte période où il a dirigé l’équipe, sans même détenir la permanence, Jean-François Fortin parlait de l’embauche prochaine d’un entraîneur-chef.

Les Olympiques ont maintenant l’opportunité de recommencer à faire les choses dans la séquence traditionnelle. Ils doivent d’abord embaucher un DG. Dans un monde idéal, le type choisi serait un homme qui connaît bien la LHJMQ et ses intervenants. Il aurait fait le souhait de s’investir dans le hockey junior et d’y faire carrière.

Le DG aura ensuite le loisir de recruter son entraîneur, et l’entraîneur formera son équipe de soutien.

Il faut que ça se passe dans cet ordre.