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Cinq bonnes raisons de marcher ou rouler le 28 mai

À pied, avec des béquilles, des prothèses, une marchette ou en fauteuil roulant, que vous soyez en situation de handicap ou pas, découvrez les cinq bonnes raisons de participer à La marche qui roule.

CHRONIQUE / Il y a trois ans déjà, une idée farfelue prenait forme dans la tête de mon merveilleux partenaire, dans la vie comme au travail, Alain Robert. Alin, pour les intimes. Un flash si peu conventionnel qu’il révélait par son caractère unique un besoin pourtant bien réel: créer une marche AVEC les personnes handicapées.


Ralenti par la pandémie et les dédales administratifs, le projet s’est enfin concrétisé en début d’année. Et voilà que dans exactement sept jours aura lieu la première édition de La marche qui roule où les personnes handicapées et leurs proches aidants sont invités à parcourir un trajet d’un peu moins de 2 km sur le circuit du Grand Prix de Trois-Rivières.

À pied, avec des béquilles, des prothèses, une marchette ou en fauteuil roulant, que vous soyez en situation de handicap ou pas, découvrez les cinq bonnes raisons de participer à La marche qui roule.

1- Pour bouger et/ou pour prendre l’air

Vivre avec un handicap, c’est généralement être limité au niveau de l’activité physique et un objectif modeste de 2 km peut alors être le défi ultime visé comme il peut être le début d’une nouvelle aventure à se dépasser.

Marcher est bon pour la santé. Le livre du physiothérapeute Denis Fortier, Lève-toi et marche, en fait l’éloge sur 176 pages. Mais ceux et celles qui ne peuvent plus compter sur leurs deux jambes doivent trouver une autre façon d’appliquer les bonnes habitudes à adopter. Propulser soi-même son fauteuil roulant sur une distance considérable est assurément un bon moyen de faire de l’exercice et ainsi prévenir de nombreuses maladies cardiovasculaires.

Évidemment, il y a les handicaps plus compliqués qui empêchent les gens de bouger. Qu’à cela ne tienne, simplement venir respirer le bon air peut aussi contribuer à une meilleure santé. Le dernier livre du Dr Fortier, Va prendre l’air ! confirme les bénéfices pour ces sédentaires… involontaires.

2- Pour briser l’isolement

Nombreuses sont les activités qui ne sont pas accessibles aux personnes handicapées. Si l’on n’est pas membre d’un organisme dédié au handicap, il est possible que les seuls confrères et consœurs qu’on ait côtoyés datent de la réadaptation en institut. Marcher ou rouler ensemble, c’est une occasion en or de faire de belles rencontres.

Les proches aidants et les personnes qui sont sensibles à la réalité des personnes handicapées sont aussi invités à participer à cette manifestation positive. Ces précieuses aides au quotidien trouveront sûrement leur compte à échanger avec leurs semblables.

Les participants pourront également rencontrer deux organismes à but non lucratif lors de l’événement:

La Fenêtre, centre d’immersion aux arts de Trois-Rivières pour les personnes en situation de handicap sera présent à l’intérieur de la Bâtisse industrielle. Ils tiendront la deuxième édition de Les trouvailles de la Fenêtre où des lots de toiles d’artistes connus et moins connus seront exposés pour les amateurs d’art et à vendre pour les collectionneurs intéressés par les aubaines.

Le Réseau Autonomie Santé sera, quant à lui, sur le site extérieur avec des boutures d’érable rouge afin d’amasser des fonds pour la folle aventure de La Diagonale des Fous inclusive. L’organisme de Victoriaville participe à des défis sportifs et d’aventure avec des personnes en situation de handicap.

3- Pour enrayer les préjugés

Alors qu’on était à la recherche de commanditaires pour mettre la marche sur pied, j’ai été happée par la réponse d’un commerçant. Il nous suggérait de solliciter des pharmacies parce que «les handicapés sont des gens malades» et que selon lui, ce type d’entreprise était plus approprié pour notre événement.

Ouf.

Oui, souvent, une maladie a précédé le handicap. Mais on peut tout aussi bien «tomber» handicapé à la suite d’un accident de voiture, d’un accident de travail ou lors d’une banale activité de la vie courante. La plupart des personnes vivant avec un handicap sont en pleine forme, ils sont juste un peu brisés. La réponse de ce monsieur nous a confirmé l’importance de tenir un événement comme La marche qui roule !

4- Pour donner une plus grande visibilité

Plus les personnes handicapées seront visibles, plus on pourra faire tomber les préjugés. Seize pour cent de la population vit actuellement avec un handicap, qu’il soit physique ou intellectuel, et pourtant, cette tranche de la population est peu représentée sur la place publique. Marcher et rouler tout sourire pour montrer qu’on existe et que malgré les difficultés, on avance tous ensemble me semble être une image très forte à partager.

5- Juste pour le trip de rouler sur un circuit de course

Toutes les raisons sont bonnes pour prendre symboliquement la rue le 28 mai à 10 h et lancer la «Semaine québécoise des personnes handicapées». Mais le plus important est la promesse de s’amuser. Quoi de plus sympathique que de se prendre pour des voitures de course et faire un tour de piste, victorieux?

En ce qui me concerne, le temps pour m’entraîner m’a manqué. Je suis loin d’être certaine de pouvoir marcher toute la distance. Mais la beauté de La marche qui roule est que justement, je pourrai finir le trajet dans mon fauteuil roulant!

Alors, on se voit dimanche prochain?

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Informations et inscription gratuite sur le site internet lesillusarts.com/la-marche-qui-roule