Q La présidente sortante des jeunes libéraux, Laurence Lefebvre, a déclaré il y a quelque temps que les militants libéraux ne devaient pas être « gênés » d’être libéraux. Ça dit quand même quelque chose sur la situation.
R S’il y a une chose dont je ne suis pas gênée, c’est bien de me présenter pour le Parti libéral à l’heure actuelle. Aucun parti n’est parfait. Aucun politicien n’est parfait. Il faut aussi voir que le Parti libéral effectue actuellement une démarche de terrain.
Q Vous parlez du Comité de relance mis en place au printemps?
R Oui. Le but du comité n’est pas de renier les huit ou neuf valeurs libérales profondes. Mais de voir s’il y en a qu’on devrait ajouter. On est quand même en 2023. Nous sommes un parti de grandes réalisations. Je suis fière d’arriver à un moment où le parti prend un pas de recul. Un patron m’a déjà dit que, parfois, pour prendre un plus grand envol, ça prend un pas de recul.
J’ajouterais que la députée Marwah Rizqy incarne pour moi le Parti libéral des années à venir.
Q Si elle se lançait dans la course à la direction du PLQ, ce qui semble maintenant tout de même peu probable, vous militeriez pour elle?
R Assurément. Au même titre qu’elle milite aujourd’hui pour la candidate que je suis à cette élection.
Q Une précision : la présidente des jeunes libéraux ne parlait pas de vous — d’une gêne qui vous habiterait vous personnellement —, mais des sympathisants libéraux en général.
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R Je pense qu’à l’heure actuelle, il y a plus une gêne à être caquiste. Ce que j’entends sur le terrain, c’est que les gens qui ont voté pour la CAQ à la dernière élection ne sont pas très contents. Ceux qui ont voté pour la CAQ sont gênés de l’avoir endossée et de s’être fait prendre pour des valises.
Q J’ai de la difficulté à croire que vous ne vous dites pas à vous-même qu’au mieux, pendant cette campagne dans Jean-Talon, vous êtes en train de semer des graines dont vous récolterez peut-être les fruits, non pas ce 2 octobre, mais peut-être aux élections générales de 2026 — si vous êtes à nouveau candidate. Le parti aura alors un chef et aura sans doute revu et peaufiner ses axes, ses messages et son programme. Vous souriez en m’écoutant...
R Oui, je souris. Vous voulez que je vous dise qu’il y a une course à deux [entre la CAQ et le PQ]? Je ne pense pas qu’il y ait une course à deux, aucunement. Je pense qu’il y a une course à trois, à quatre. Les indécis ne veulent pas un 90e député de la CAQ après les promesses brisées de François Legault. Quant au vote stratégique pour contrer la CAQ, il ne serait pas « stratégique » s’il allait au PQ, puisque l’opposition officielle restera le Parti libéral, qui a 13 fois plus de temps de glace que lui pour brasser les choses, pour poser des questions à l’Assemblée nationale.
Q Vous avez employé le mot « valise ». Vous faisiez référence au troisième lien autoroutier abandonné?
R Au troisième lien, mais aussi à d’autres promesses brisées. Les « maternelles quatre ans »; ça a plus ou moins fonctionné. Les Maisons des aînés; on n’a pas d’employés pour y aller.
Q Peut-on reprocher à un gouvernement d’avoir de l’ambition?
R On peut avoir beaucoup d’ambition, mais est-ce qu’on l’a organisé cette ambition?
Q Quels projets portez-vous devant les électeurs pendant cette élection?
R J’explique que je veux être une représentante forte.
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Sur les projets, il y a deux choses qui me tiennent à coeur. Il y a le parc du Bois-de-Coulonge. Je vois la situation post-Mosaïculture. J’aimerais qu’on fasse de ce parc quelque chose qui soit pensé par les gens de Jean-Talon. D’ailleurs, ce lieu n’est pas assez connu des gens. Il mérite d’être amélioré de plusieurs façons. On pourrait en faire un lieu culturel. Il pourrait y avoir des classes extérieures pour les écoles à proximité.
L’autre projet, plus du côté de Sainte-Foy que de Sillery, concerne un organisme comme Ressource Espace Familles, qui travaille extrêmement fort. Des gens vont y chercher de la nourriture pour leur famille aux deux semaines. Ils se promènent avec deux semaines d’épicerie en autobus, à pied. Il faut des bénévoles ayant une voiture. Une aide comme celle-là ferait une différence concrète pour des familles.
Q Faut-il fixer un plafond au prix du tramway?
R C’est un projet de la Ville de Québec. L’important sera d’avoir une transparence non seulement sur le coût final, mais aussi sur ce qui aura amené les coûts à la hausse. Je pense également qu’on devrait avoir une discussion sur la mobilité de manière globale plutôt que de prendre les projets en silo.
Q Comme Québec solidaire, le Parti libéral a choisi de placer de la publicité sur Meta-Facebook pour cette partielle dans Jean-Talon.
R Quatre-vingts ou quatre-vingt-dix pour cent des gens de Jean-Talon sont sur Facebook et les médias sociaux. Il faut pouvoir les rejoindre pour leur donner accès à la démocratie dans une période d’élection partielle. D’ailleurs, pour chaque dollar investi sur Meta, le parti verse un dollar dans un média traditionnel ou un média local.
Sur une note personnelle, je suis une entrepreneure dans le domaine du numérique. J’aurais trouvé qu’il existe un décalage dans le fait de ne pas avoir de visibilité, de ne pas faire la promotion de ma candidature dans un média numérique, alors que je l’utilise au quotidien.
Q Le mot de la fin vous appartient.
R J’aimerais que les électeurs entendent mon message que ce n’est pas une course à deux. Jean-Talon a toujours été un comté libéral. Les libéraux ne sont pas partis de la circonscription. C’est plus une course à quatre qu’à deux. Certainement pas à deux.
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