Le sujet revient de temps en temps dans l’actualité.
Radio-Canada posait déjà la question suivante en septembre 2018 : pourquoi est-ce ainsi? Cette semaine, c’est Le Devoir qui rappelait l’existence de cette sous-traitance.
Chaque fois, on ne peut que répéter la même chose : c’est absurde!
Ces tests sont conçus par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France ou par France Éducation international (sans e), un organisme lié au ministère français de l’Éducation. La photo coiffant ce texte l’illustre.
« Le TCF-Québec [Test de connaissance du français pour le Québec] s’adresse à toute personne de 16 ans ou plus, quelle que soit sa nationalité ou sa langue maternelle, qui souhaite déposer un dossier d’immigration auprès du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec », annonce France Éducation international sur son site Internet. Un « TCF-Canada » existe aussi.
Ces tests sont en partie adaptés au français du Québec, mais ils demeurent encore beaucoup trop franco-français.
Ce n’est vraisemblablement pas pour cette raison que ceux qui les échouent ratent leur coup, cela dit.
Des tas de facteurs plus importants que l’origine des tests peuvent entrer en ligne de compte, comme le stress que plusieurs personnes ressentent lorsqu’elles passent un examen, le fait qu’elles soient introverties ou extraverties — quand ce n’est pas leur niveau de français lui-même, bien entendu.
Ce peut être les cours que ces candidats à l’immigration suivent qui les préparent plus ou moins bien aux examens.
Mais entendons-nous pour dire que ces tests ne contribuent pas à saisir ce qu’est le Québec.
« Ça fait dur pour un gouvernement nationaliste », a lancé le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.
Ça fait dur pour le Québec.
Talonnée par la députée Ruba Ghazal, la ministre de l’Immigration, de la Francophonie et de l’Intégration, Christine Fréchette, vient de promettre des changements. Mais jusqu’où?
« Il faudrait, à tout le moins, que les tests soient mieux adaptés au contexte québécois. Il y a des références au Québec qui ont déjà été introduites dans plusieurs de ces tests standardisés. On veut que ça se poursuive », a déclaré Mme Fréchette.
Son objectif n’est cependant pas clair. Pas arrêté en tout cas. La ministre promet de faire état « ultérieurement » des résultats d’analyses actuellement en cours et de « décisions » dans ce dossier.
Au gouvernement, on sait que l’accent québécois est peu présent dans les tests de compréhension orale. La Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France reconnaît elle-même qu’il est relativement absent.
C’est très bien de vouloir faire en sorte que les tests en question « incluent davantage de dimensions propres au Québec », mais pourquoi, « du coup », ne pas rapatrier tout ce volet de l’immigration — de la réalisation des tests écrits et oraux à leur correction et leur évaluation?
Quelque chose empêcherait-il le gouvernement du Québec de négocier ensuite une entente avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France et France Éducation international, s’il continue de voir un réel avantage à profiter du réseau de ces organisations qui disposent ensemble de points de service dans plus de 150 pays?
Ne perdons pas de vue le fait que les immigrants temporaires déjà au Québec et désireux d’obtenir un statut permanent passent ces tests.