La pièce n’est pas très connue puisqu’elle n’a encore jamais été programmée hors de Montréal ou Québec mais son thème est très intrigant. Il y est question de la mort à venir puisqu’on y fait la rencontre de deux femmes de générations différentes atteintes d’un cancer dont elle ne pourront guérir. Deux réalités et deux attitudes bien distinctes mais une même confrontation à un implacable destin avec ce que cela comporte d’émotions non seulement pour la personne malade mais pour les gens appelés à cheminer avec elle.
Le propos peut sembler délicat mais Isabelle Bédard s’empresse d’atténuer quelque crainte que puisse nourrir un spectateur quant au sujet. «Quand j’ai trouvé cette pièce par hasard, ç'a été un grand coup de foudre. C’est un sujet grave mais ce n’est pas une pièce qui nous fait pleurer nos vies. Au contraire, et c’est là un grand mérite de Pascale Renaud-Hébert, c’est une pièce lumineuse dans laquelle énormément de gens vont se reconnaître. L’écriture est fine, délicate, pleine d’émotion et le sujet est présenté avec bienveillance, tendresse et beaucoup de doigté.»
«On y véhicule une large gamme d’émotions et c’est même drôle; il s’y trouve des moments de pur plaisir pour le spectateur. Bien sûr, il y a des moments tristes mais c’est surtout une pièce qui fait beaucoup de bien.»
«C’est vrai que c’est un sujet qui n’est pas toujours facile à aborder mais qui est aussi nécessaire : ça nous concerne tous intimement. On s ‘y retrouve confrontés à nos valeurs mais ça fait ressortir des notions d’humanisme et de bienveillance qui sont précieuses.»
L’auteure aborde la question de la fin de l’existence en présentant la richesse de cette portion de route qui est encore la vie malgré l’échéance en vue. «C’est très riche et il était essentiel qu’on soit juste dans l’interprétation. On a fait un énorme travail de table dès le mois d’août pour aller chercher chaque émotion de chaque réplique», relate la metteure en scène qui est assistée dans son travail par Florence Durand-Fernandez.
Ce support est d’autant plus important qu’Isabelle Bédard a choisi de jouer dans la pièce qu’elle a montée. «Le sujet m’a tellement touchée et c’est une si belle pièce que je n’ai pas résisté à l’envie de jouer ces émotions-là. Ça me parle beaucoup. C’est certainement un défi de cumuler les rôles d’interprète et de metteure en scène mais je me suis entourée de gens expérimentés dans l’équipe technique. On a aussi fait appel à la captation vidéo pour s’assurer que mon jeu convient à la metteure en scène.»
Elle sera accompagnée sur les planches Carolle Lafrance, Pierre Dionne, Danick Labbé, Thomas Beaucage et Pierre-Luc Marcouiller. Cette pièce qu’Isabelle Bédard présente comme une ode à l’amour dure 90 minutes est présentée sans entracte à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. Les sept représentations auront lieu les 9, 10 et 11 novembre à 19h30, le dimanche 12 à 14h et, la semaine suivante, le jeudi et le vendredi à 19h30 ainsi que le samedi à 16h. Les billets sont en vente sur le site www.culture3r.com.