La cérémonie était enrobée d’une joyeuse humeur de la part des responsables du fait peut-être du grand nombre de personnes qui y assistaient et du nombre élevé de participants au concours de cette année, avec 47 inscriptions enregistrées.
Autre motif de satisfaction, les écrivains de la relève provenaient de partout sur le territoire, de Victoriaville à La Tuque. La présidente de la SÉM et l’autre marraine Raphaëlle B. Adam se sont réjouies de constater que les efforts de la Société de prendre davantage racine au Centre-du-Québec ont porté fruit puisque la proportion de textes en provenance de la rive sud du fleuve a augmenté depuis l’année dernière pour passer de 30 % à 35 % du total.
Autre chiffre intéressant, celui qui témoigne d’une montée en puissance de la poésie. Retombée du Festival international de la poésie de Trois-Rivières? On ne saurait dire mais on a dénombré 23 textes de poésie contre 24 de prose.
Là où il n’y a pas photo, c’est dans la représentation des sexes: les femmes représentent 70,25 % des participantes de cette édition contre 29,75 % d’hommes. Si on complète le portrait de la participation à ce concours avec l’âge des participants, on constate que l’âge moyen est de 43,5 ans et que c’est dans la tranche d’âge des 61 ans et plus qu’on retrouve le plus de candidatures avec 15. On en compte 14 chez les 18 à 29 ans, 11 chez les 30-39, quatre dans le groupe des 40-50 et trois qui ont entre 50 et 60 ans.
Voilà pour les chiffres, parlons maintenant de lettres.
La mention du concours avec sa bourse de 500 $ a été remise à Céline Pousson pour son texte intitulé Une goutte de Chanel no. 5. Le jury composé de Lou Benedict, Louis-Serge Gill et Johanne Pothier a attribué le premier prix à Véronique Guyaz qui a ainsi reçu un chèque de 1000 $ et verra son texte intitulé Filiation publié dans l’édition de mai de la revue Le Sabord.
La gagnante a reçu l’honneur avec une réjouissante excitation et une histoire inspirante. «J’entre tout juste dans ce milieu de la littérature, a-t-elle raconté. Je viens du milieu de la santé et j’ai longtemps mis de côté l’idée d’écrire en me disant que ça ne peut pas être un métier. Pendant la pandémie, j’ai nourri une réflexion et décidé d’abandonner ma carrière au CIUSSS pour retourner aux études en littérature à l’UQTR.»
«J’ai découvert la poésie l’automne dernier et ç'a été un coup de foudre. Je me suis carrément immergée là-dedans. Le texte que j’ai présenté au concours est mon tout premier poème; je ne savais pas que j’avais du talent. J’y raconte une histoire qui est un peu triste mais qui finit bien.»
«Je reçois ce prix comme un très grand honneur. Je capote parce que c’est comme si on me confirmait du même coup que j’ai fait le bon choix de vie. Ç’a été un choix très difficile mais là je sens qu’on me donne une tape dans le dos qui me fait beaucoup de bien.»
Les deux marraines du concours ont tenu à dire aux autres participants que la persévérance est une vertu, en littérature comme ailleurs. Elles en voulaient pour preuve le fait que Raphaëlle B. Adam, une autrice accomplie, n’a remporté le prix Clément-Marchand qu’à sa seconde participation.