L’artiste-verrier, Sylvie Leblanc, n’en est pas à sa première expérience de médiation culturelle, loin de là. Depuis plus de 20 ans qu’elle roule sa bosse dans toutes sortes de groupes, principalement en milieu scolaire ou en service de garde. Parfois avec des enfant qui ont des besoins très spéciaux. Mais avec des adultes en perte cognitive, c’était la première fois.
«De mon côté, l’objectif est toujours de voir la personne en premier», indique Sylvie Leblanc. «Pour moi la maladie n’est jamais un frein à la création.» Le projet qu’elle a menée avec une vingtaine de personnes à raison de six rencontres hebdomadaires de quelques heures en fait la démonstration. Les techniques de peinture sur soie et de fusion de fibre de soie ont été un prétexte à l’expression créative des personnes qui vivent avec une une maladie comme l’Alzheimer.
Chaque œuvre de cette exposition a été élaboré à partir des couleurs et des textures qui ont pris vie sous de multiples paires de mains. De plus, avec un œil discret et attentionné, la jeune photographe de la relève Clothilde Leblanc - la fille de l’autre - a immortalisé certains de ces gestes, de ces regards, pour compléter l’exposition.
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À ces clichés imprimés sur du papier ou de la soie textile, la mère a ajouté des reliefs de fusion de soie, assortis de couleurs représentant les participants photographiés. Par exemple, au portrait de Carmen Houle, Sylvie Leblanc a ajouté des teintes de rouges, une couleur vers laquelle la dame a été attirée tout au long de l’expérience de création.
Pour l’artiste qui a conçu ce projet d’art collaboratif, le mot «Écho» qui coiffe l’exposition porte lui aussi plusieurs sens. «Ça réfère à l’écho qu’on a en soi-même quand on regarde ces gens en essayant d’éliminer les préjugés. C’est aussi l’écho qu’on peut avoir, pas juste en regardant ces gens-là mais face à nous-mêmes. Comment est-ce qu’on traite nos difficultés intérieures? Est-ce qu’on se juge sévèrement ou bien si on est capable de focusser sur nos capacités pour avancer et faire quelque chose de bien?», interroge-t-elle à travers ces créations.
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L’exposition dont le vernissage a eu lieu jeudi dernier sera présentée jusqu’au 10 juin, à l’église Saint-Sacrement dont Carpe Diem a fait l’acquisition. L’exposition Écho est ouverte aux visiteurs du lundi au vendredi de 8h30 à 16h30
Le projet a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Trois-Rivières dans le cadre de l’Entente de développement culturel de Trois-Rivières, ainsi qu’avec l’aide du Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy et de Culture Trois-Rivières grâce au programme Médiation culturelle et citoyenneté.