Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie était à Trois-Rivières lundi matin afin de discuter de croissance économique, de transition énergétique et d’émergence des technologies propres en compagnie de Groupé Mauricie Rive-Sud. Plus de 80 personnes du milieu des affaires et du secteur municipal étaient sur place pour entendre le ministre Champagne à propos de l’explosion du nombre de projets industriels annoncés pour Bécancour et pour Shawinigan, ce qui ajoutera au défi des PME de la région dans le recrutement et la rétention d’employés.
Selon lui, la région a tout intérêt à se faire valoir auprès de citoyens d’autres secteurs de l’Amérique du Nord.
«Je dis à la blague que ce n’est pas tout le monde qui se lève le matin en pensant au Canada, de surcroît à la Mauricie. Mais avec Groupé, on s’est donné une organisation qui peut faire cette promotion, qu’on n’est plus à dire pourquoi la Mauricie, mais comment et quand : comment attirer des gens, comment attirer des jeunes, comment attirer des employés, comment attirer de nouveaux entrepreneurs. L’idée est d’utiliser ça comme moteur socio-économique pour l’ensemble de la région, donc faire un genre de tournée dans des villes clés en Amérique du Nord pour parler de ce qu’on fait chez nous. Quand on est rendu que les gens parlent de Bécancour à Tokyo, ça va bien!»
— François-Philippe Champagne
Le coprésident de Groupé Mauricie Rive-Sud, Stéphane Champoux, croit que François-Philippe Champagne a raison concernant la nécessité pour la région de mieux se faire connaître.
«C’est une très bonne idée. Ce n’est pas encore clair comment on peut le faire à travers Groupé, mais il va falloir faire quelque chose, c’est évident.»
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En tant que président de Mécanitec, un groupe d’entreprises au service de l’industrie lourde, M. Champoux est bien placé pour parler du défi de la main-d’oeuvre. Trouver des employés compétents n’est pas une mince tâche et une tournée de recrutement en territoire nord-américain pourrait être une façon de relever ce défi. Mais pour y parvenir, il faudra mieux se vendre en tant que région remplie de différents fournisseurs de produits et services, estime-t-il.
«On est talentueux, sauf qu’on a toujours été trop modestes. C’est probablement pour ça que les gens nous connaissent moins. On vient de l’industrie lourde. On n’a pas eu cette culture de montrer qui on était, car on avait quelques clients et tout le monde était heureux. On est rendus à se faire connaître, à être performants. Des projets aussi larges et vastes que ça pour la région, ce sera un tremblement de terre. Pour nos PME, ça va nous obliger à accélérer tous en même temps.»
— Stéphane Champoux
François-Philippe Champagne rappelle que la région mise sur deux ports, un aéroport, des maisons d’enseignement et dorénavant sur d’importants investissements industriels en plus d’une qualité de vie enviable. Voilà des arguments de vente pour attirer des gens. Mais l’arrivée massive de travailleurs provenant de l’extérieur entraîne d’autres défis, le premier sur la liste étant l’accès à du logement.
«On peut voir ça comme un problème ou une opportunité : l’aménagement urbain, l’aspect socioculturel, ce qu’on veut devenir pour les 20, 30 prochaines années. On a la chance de se donner une vision sur les prochaines décennies. La région sera ce qu’on veut qu’elle soit dans les 20, 30, 50 prochaines années. C’est un renouveau industriel. C’est à nous d’inventer ça : quel genre de quartier on veut bâtir, quel genre d’habitation, quel genre d’institution d’enseignement on veut avoir, quel genre de qualité de vie on veut se donner. Je le vois dans un plan et une vision plus large que seulement les investissements. Ça nous permet de rêver et de voir grand.»
Acceptabilité sociale
L’annonce de grands projets, comme celui d’une production d’hydrogène vert de quatre milliards de dollars annoncé à Shawinigan par TES Canada, peut susciter des craintes auprès d’une partie de la population. Les promoteurs disent vouloir réaliser leur projet en misant sur l’acceptabilité sociale, un concept sur lequel François-Philippe Champagne annonce qu’il ne fera pas de compris.
Mais les élus et les acteurs économiques ont la responsabilité de bien informer les citoyens sur la nature exacte des projets.
«L’acceptabilité sociale, c’est la priorité numéro 1. Je suis content de voir que, dans les projets annoncés, les acteurs du milieu se concernent pour expliquer aux gens les opportunités qui sont attachées à ces grands projets. On a un devoir de bien expliquer et de rassurer la population sur la vision qu’on s’est donnée sur la Vallée de la transition énergétique verte. Mais il faut aussi se donner une chance de gagner. C’est facile de parler de résistance. Mais on peut aussi parler de victoire. On est au début d’une nouvelle ère industrielle qu’on est en train de bâtir. Il y a le aujourd’hui et le demain qu’on doit considérer. On est au cœur de la transition énergétique. On a la chance d’y contribuer.