Cette usine est située dans l’ancienne Lucyporc qui a fusionné ses activités avec le géant Olymel en 2015. Après le transfert des employés de Lucyporc en avril 2019 vers l’abattoir dirigé jadis par la famille Trahan, les activités avaient disparu dans la bâtisse du chemin du Canton Sud. Elles ont toutefois repris en octobre 2021 sous le nom de Viandes Robitaille, résultat d’un partenariat entre le Groupe Robitaille et Olymel.
«Chez Viandes Robitaille, on fait de la découpe pour la gamme Nagano. Ce sont des coupes spécifiques japonaises à la main, ce qui demande un travail plus grand que la coupe de commodité comme les gras de coupes, les os. La décision très pénible de fermer l’usine vient de la réduction de la demande de produits du porc en exportation. On a juste à regarder le cours du yen. La capacité des Japonais à payer un bon prix est plus difficile. C’est une usine qui se portait bien, mais les équipements ont 30 ans et malheureusement, le contexte global nous a forcés à faire ce choix.»
— Carl Robitaille, directeur général de l'usine
Cette relance, qui a passé sous le radar médiatique, a été effectuée en raison d’un marché alors favorable et d’une volonté d’augmenter la capacité de désossage.
«Ce qu’on faisait chez Viandes Robitaille était fait chez Olymel, mais pas avec la même sophistication. On donnait une valeur ajoutée. On peut produire un flan standard, mais aussi un flan japonais qui demande un travail quatre à cinq fois plus grand. Les spécifications n’étaient pas les mêmes», ajoute M. Robitaille.
Selon ce dernier, la direction du Groupe Robitaille accompagne les quelque 60 travailleurs de production dans leur recherche d’un nouvel emploi. Olymel fait évidemment partie des options qui s’offrent à ces travailleurs, une information confirmée par Richard Vigneault, porte-parole du géant alimentaire.
«Du point de vue de la main-d’œuvre et des opérations, Olymel de Yamachiche est en mesure de pleinement servir le marché japonais avec des produits Olymel et Oly-Robi. Les employés d’Oly-Robi de l’ancienne usine pourront, compte tenu de leur expérience, faire application pour un poste dans le secteur des viandes chez Olymel.»
Certaines informations laissaient entendre qu’Olymel avait perdu de la clientèle dans le marché japonais. Richard Vigneault a un autre son de cloche à apporter.
«On ne peut parler de perte de clients, mais d’un marché qui s’est globalement resserré et qui a été affecté par la crise mondiale du porc et d’autres facteurs. Les volumes peuvent fluctuer d’une période à une autre.»
Quelque 1045 personnes composent l’effectif d’Olymel à Yamachiche. Selon M. Vigneault, une cinquantaine de travailleurs étrangers temporaires de l’usine d’Olymel de Vallée-Jonction devraient s’ajouter à l’équipe de l’usine de Yamachiche, ceux-ci ayant manifesté leur intérêt d’y être relocalisés à la suite de la fermeture définitive de l’usine de Vallée-Jonction le 22 décembre.
La bâtisse abritant l’usine de Viandes Robitaille à Yamachiche sera vraisemblablement mise en vente.