Voilà ce que plaide le ministre du Travail, Jean Boulet, alors que certaines voix s’élèvent contre cette nouvelle législation.
Tout récemment, l’homme d’affaires, François Proulx, déplorait qu’il ne puisse plus faire travailler son fils de 12 ans, Thomas, au sein de son entreprise 1200 ° puisque son nombre d’employés dépasse la dizaine.
«Il ne faut pas penser que c’est du mur à mur. En bas de 14 ans, il y a huit paragraphes qui contiennent des exceptions, dans les OBNL à vocation sociale ou communautaire, les organismes sportifs, les entreprises familiales plus petites, en bas de dix, mais c’est des prolongements de la vie familiale», a commenté M. Boulet.
«Dans le domaine agricole, c’est la même affaire, c’est l’entretien des sols, la cueillette des petits fruits, prendre soin des animaux, c’est des travaux manuels légers. Il y a un consensus social, il faut protéger nos enfants et ça passe par là», a-t-il renchéri.
Celui-ci s’est plu à rapporter la position du Conseil du patronat du Québec et de son président et chef de la direction, Karl Blackburn, selon laquelle «la résolution ou les solutions à la pénurie de main-d’oeuvre ne devait pas reposer sur des enfants de 11, 12, 13 ans».
«Ce projet de loi là était devenu essentiel au niveau de la santé, sécurité, l’intégrité physique et psychologique. Il y a une augmentation de 640 % des accidents de travail dans les cinq dernières années chez les 14 ans et moins et un indice de décrochage et d’impact sur la persévérance scolaire. Il y a beaucoup de jeunes qui travaillent», plaide celui qui évoque des problèmes de détresse, d’anxiété, de fatigue et de perte de concentration.
«Le Réseau québécois pour la réussite éducative, l’Association des pédiatres, les directions de la santé publique, les associations patronales, les centrales syndicales, il y a un fort consensus. On fait des lois pour le bien commun. Je sais qu’il y a des impacts, mais je suis bien fier de cette loi-là qui a été adoptée à l’unanimité. Les répercussions, on va les gérer de façon graduelle», a ajouté le ministre régional.
Et, souligne-t-il, il y a une obligation de fréquentation scolaire jusqu’à 16 ans. «Il y a aussi dans les milieux de travail une obligation dans le projet de loi d’identifier les risques qui sont plus associés au travail des personnes de 16 ans et moins», précise M. Boulet.
Un œil sur Kruger-Wayagamack
En tant que ministre du Travail, il suit de près l’évolution du conflit à l’usine Kruger-Wayagamack alors que la grève déclenchée le 1er juin touche près de 250 travailleurs.
«Je fais confiance aux parties, je les invite à s’asseoir, à dialoguer, à embarquer dans un processus de recherche de solutions, à régler ça le plus rapidement possible pour le bénéfice non seulement des travailleurs, travailleuses, mais de leurs proches, leurs familles, de l’employeur et de notre économie régionale et nationale au Québec», a-t-il fait savoir.
«Je vais y aller par étape, je ne suis pas quelqu’un qui s’assoit sur ses deux mains. Je prends ça bien à cœur, bien au sérieux. Je vais y aller par étape, mais je devrais être un facilitateur interventionniste aussi», a indiqué le député de Trois-Rivières.
Hausse du salaire minimum
Par ailleurs, au terme de cette session parlementaire, M. Boulet se dit également fier de la «hausse historique» du salaire minimum. «Ça aussi, ça ne fait pas l’unanimité. J’aime tellement la politique pour l’opportunité que ça me confère de travailler, de construire des consensus et de travailler en collaboration», confie-t-il.
«De passer de 14,25 $ à 15,25 $, ça s’est fait dans le respect de la capacité de payer des PME et aussi en ayant constamment à cœur l’augmentation du pouvoir d’achat des personnes à plus faible revenu», tient à souligner le ministre.
Du même souffle, celui-ci se plaît à dire que «la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke nous place toujours en tête de liste en termes de revenus disponibles en raison de notre filet de sécurité sociale, de nos avantages pour le travail des femmes, notamment, avec le RQAP, les contributions réduites pour les CPE».
Autres éléments de fierté
«Je suis fier aussi de ce qu’on continue de faire pour moderniser le secteur de la construction. Il y a des besoins immenses au Québec en logement, santé, route, école, hôpitaux et on a besoin d’accroître notre offre de construction. Et que je puisse le faire encore une fois dans un processus de consultation qui permet au paritarisme de s’exprimer, entre les patrons et les syndicats, ça me rend fier», martèle M. Boulet.
Résidence Kermaria, Carpe Diem, zone d’innovation, L’Ouvrage, pavillon de la recherche, investissements en culture et soutien à l’action bénévole: voilà autant d’éléments qu’il a tenu à relever dans son bilan de comté.