Zone d’innovation et GM-POSCO: «Un nouvel âge d’or économique»

C’est en grande pompe que le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé lundi la création officielle de la fameuse zone d’innovation en transition énergétique, qui comprend également Trois-Rivières et Shawinigan.

C’est en grande pompe et au cœur même de la filière batterie, soit au parc industriel de Bécancour, que le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé lundi la création officielle de la fameuse zone d’innovation en transition énergétique, qui comprend également Trois-Rivières et Shawinigan.


Une annonce attendue depuis longtemps et qui a été faite en présence de plusieurs ministres, dont Pierre Fitzgibbon au provincial et François-Philippe Champagne au fédéral.

«Quelle belle journée. Ce qu’on est en train de faire actuellement dans la région, c’est rien de moins qu’un nouvel âge d’or économique pour la région du Centre-du-Québec et de la Mauricie», a lancé M. Legault devant plusieurs centaines d’intervenants réunis sous un chapiteau, sur le site de la future usine de GM-POSCO.



Et c’est avec émotion que le responsable des zones d’innovation au sein du gouvernement, le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, a animé la conférence de presse.

Dans le cadre de la Vallée de la transition énergétique, l’investissement gouvernemental de 8 M$ permettra de réaliser sept projets d’infrastructures et de recherche.

Ceux-ci permettront d’accélérer le développement de la filière batterie et l’électrification des transports, de décarboner le secteur industrialoportuaire et d’optimiser la production et l’utilisation de l’hydrogène vert dans la chaîne industrielle.

L'annonce attendue depuis longtemps et qui a été faite en présence de plusieurs ministres

Du même souffle, M. Legault a confirmé un prêt d’environ 152 M$ pour la construction de l’usine de GM-POSCO qui produira des matériaux de batterie à Bécancour. Une création de 200 emplois découlera de ce projet estimé à plus de 600 M$.



«Une partie sera pardonnable, soit 134 M$, si et seulement si les emplois sont créés et maintenus pendant dix ans», a-t-il tenu à préciser.

Prévue pour 2025, l’usine d’Ultium CAM se spécialisera dans la production de matériaux actifs de cathodes. Celle-ci servira à fabriquer les batteries qui s’intègreront au programme Ultium de GM, lequel vise à produire un million de véhicules électriques par an à partir de 2025.

François Legault a confirmé un prêt d’environ 152 M$ pour la construction de l’usine de GM-POSCO qui produira des matériaux de batterie à Bécancour.

«Je suis vraiment fier que GM et POSCO Future M viennent s’installer chez nous, à Bécancour. C’est le premier pilier de notre Vallée de la transition énergétique et un ancrage de départ exceptionnel dans la filière batterie, qui envoie le signal que le Québec innove dans l’économie verte. Je suis convaincu qu’avec la production et les innovations qui vont se faire ici, on va contribuer à réduire les émissions de GES au Québec, mais aussi à l’international», a déclaré le premier ministre Legault.

Dans son allocution, celui-ci a rappelé que dans son livre «Le projet Saint-Laurent», il avait lancé l’idée de construire une telle vallée de l’innovation le long du Saint-Laurent, «un peu à l’image de la Silicon Valley en Californie».

«Ça veut dire mettre ensemble la recherche et la commercialisation de la recherche. On est dans une situation qui est à peu près parfaite, les universités, les grandes entreprises et un parc industriel», a-t-il souligné, rendant hommage au passage à Donald Martel pour avoir cru au potentiel de ce parc.

Confirmant une contribution fédérale de 147 M$ dans le projet de GM-POSCO, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, s’est dit heureux de célébrer «une étape importante pour bâtir l’écosystème des batteries au Québec».



Francois Philippe Champagne

«On peut être fier de notre Mauricie et de notre Centre-du-Québec. On se donne les moyens de nos ambitions»

—  François-Philippe Champagne

Selon le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, cette nouvelle zone d’innovation va permettre au Québec de se démarquer mondialement comme leader des technologies de décarbonation.

«La filière batterie au Québec est vraiment lancée. Cet investissement de GM et de POSCO Future M est historique. Grâce à ses ressources naturelles, ses talents et son énergie renouvelable, le Québec attire des géants de l’électrification. Nous allons faire d’autres annonces structurantes sous peu. C’est ici qu’on va fabriquer les composants de batterie les plus verts au monde.»

—  Pierre Fitzgibbon

«Chez GM Canada, nous sommes particulièrement fiers d’être de retour au Québec pour accroître les investissements et les emplois, conformément à la vision de la province pour l’avenir du transport», a renchéri la présidente et directrice générale de GM Canada, Mariassa West.

Pour sa part, le président d’Ultium CAM, C.G. Cha, a parlé d’un projet qui respecte l’échéancier. «Nous commencerons bientôt l’embauche et la formation d’employés permanents pour nos opérations qui débuteront en 2025», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, pour soutenir les entreprises installées dans la zone d’innovation, le gouvernement provincial attribue une somme de 5 M$ au Fonds de recherche du Québec-Nature et technologies.

Ce montant lui permettra d’appuyer les priorités de recherche définies dans la zone d’innovation et de mettre en place de nouvelles chaires de recherche axées sur l’innovation ainsi que des programmes de bourses et de subventions de recherche.

Le travail se fera en collaboration avec les membres d’un comité scientifique formé dans la zone et qui soutiendra les priorités de recherche. Ce comité scientifique sera mis sur pied pour fédérer les expertises dans le domaine du savoir et de l’innovation selon les axes prioritaires de la zone. L’UQTR jouera un rôle fédérateur dans ce comité, qui sera composé de 18 membres.

«Au cœur de cette synergie, l’UQTR a fédéré huit universités et trois centres collégiaux de transfert technologique au sein d’un consortium de recherche. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des expertises en lien avec les projets d’innovation des partenaires industriels et, par le fait même, de contribuer à accélérer la transition énergétique», a expliqué le recteur de l’UQTR, Christian Blanchette, partenaire avec les trois villes de la région.

Le travail se fera en collaboration avec les membres d’un comité scientifique formé dans la zone et qui soutiendra les priorités de recherche dont l'UQTR.

Le ministre régional, Jean Boulet, n’a pas manqué de mentionner que la Mauricie dispose d’infrastructures de recherche à la fine pointe de la technologie, notamment au sein de l’UQTR, évoquant le futur pavillon de recherche au centre-ville de Trois-Rivières.



De plus, une somme de 3 M$ sera accordée à l’organisme Vallée de la transition énergétique pour la gouvernance de la zone d’innovation.

Des investissements totalisant 317 000 $ serviront également à appuyer la réalisation de quatre études préliminaires portant sur des projets d’implantation d’infrastructures d’innovation visant à bonifier l’offre existante, soit , un centre d’innovation sur la batterie et l’électrification des transports à Shawinigan, un incubateur d’entreprises du secteur de l’électrification des transports au sein du Centre d’entrepreneuriat Alphonse Desjardins de Shawinigan, un centre de valorisation de la recherche sur la décarbonation industrielle et portuaire à Trois-Rivières et un centre d’innovation sur l’industrialisation des minéraux critiques et stratégiques et de l’hydrogène à Bécancour (centre de formation, centre d’optimisation des procédés).

«La Vallée de la transition énergétique sera un catalyseur de calibre mondial pour nous permettre de consolider la place de chef de file du Québec dans la filière batterie, l’électrification des transports, l’hydrogène et la décarbonation industrialo-portuaire», a soutenu le directeur général de la Vallée de la transition énergétique, Alain Lemieux.

Outre le projet d’Ultium CAM, la zone d’innovation peut aussi compter sur des entreprises déjà bien implantées, telles que Air Liquide (hydrogène), Vale (nickel), Nouveau Monde Graphite (graphite), FLO (bornes de recharge), Nemaska Lithium (hydroxyde de lithium) et BASF (composants de batteries).

«Des discussions sont en cours avec d’autres partenaires industriels qui souhaitent s’installer ou développer de nouveaux projets dans le parc industriel et portuaire de Bécancour», a-t-on conclu.