Bonheur au travail : le Québec glisse au classement

Les Québécois ne sont plus les plus heureux au travail au pays. La province a perdu en septembre sa première position, glissant au troisième rang, derrière les provinces de l’Atlantique et la Colombie-Britannique.


Après quatre mois consécutifs en tête, le Québec a vu son Indice de bonheur au travail* baisser à 6,8 sur 10, soit 0,2 point derrière les provinces de l’Atlantique.

De façon générale, cet indice est en légère diminution un peu partout au pays. La moyenne canadienne se situe à 6,9/10, comparativement à 7/10 en août.

Selon cet indice, 44 % des travailleurs au pays se sont dits satisfaits de leur rôle et de leurs responsabilités professionnelles au moment de répondre à l’étude, au début septembre. L’étude démontre aussi que l’équilibre travail-vie personnelle et la reconnaissance continuent d’être les indicateurs secondaires les plus élevés.

Les seuls travailleurs qui ont connu une augmentation de leur satisfaction au travail pour ce mois sont les milléniaux et ceux habitant les provinces maritimes.

Le retour à la routine et au stress

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette légère baisse, selon ADP Canada, qui collecte les données de façon mensuelle.

« Alors que l’été touche à sa fin, il n’est pas surprenant de voir le score national de bonheur au travail baisser. Avec le retour des enfants à l’école, l’inflation toujours en hausse et la fin de la période des vacances, les travailleurs sont souvent plus occupés à ce moment de l’année et peuvent être confrontés à des facteurs de stress financiers supplémentaires », a déclaré Shawna Gee, directrice du marketing d’ADP Canada.

La pénurie de main-d’œuvre qui se poursuit, voire même qui s’accentue dans certaines entreprises, pourrait également expliquer cette baisse. « Le manque de personnel peut engendrer une surcharge de travail pour les employés et les gestionnaires », soutient pour sa part Daniel Lafrenière, consultant en expérience employé.

Sans oublier le climat d’incertitude économique qui peut faire craindre la perte de revenus ou d’un emploi.

Faire le point

L’automne est un moment propice pour faire le point avec les équipes de travail. D’après Mme Gee, cela peut être une opportunité pour « réévaluer les schémas actuels pour les prochains mois, ainsi que pour l’année à venir. »

Or, selon M. Lafrenière, le bonheur au travail devrait être mesuré régulièrement, peu importe la conjoncture économique. « C’est une communication qui doit se faire en continu, à l’année », insiste-t-il.

Il importe de prendre le temps de clarifier les attentes envers chacun des employés et de bien définir les objectifs dans leur globalité. Être à l’écoute de leurs besoins, de leur mieux-être et les impliquer dans les décisions sont quelques-unes des astuces qui permettront de relever l’indice de bonheur au travail.

Selon l'expert en expérience-client (CX) et consultant en expérience employé Daniel Lafrenière, le bonheur au travail est une donnée qui varie d'une personne à l'autre, d'un moment à l'autre.

Une variable propre à chacun

Qu’est-ce que le bonheur au travail? Pour certains, il réside dans la flexibilité au quotidien alors que pour d’autres, c’est plutôt d’avoir un horaire régulier. Les uns préfèrent le télétravail, les autres s’épanouissent dans un milieu stimulant.

« Le bonheur au travail est une variable qui change d’une personne à l’autre, d’un moment à l’autre et d’une entreprise à l’autre », renchérit M. Lafrenière.

Lors de ses rencontres en entreprise, le consultant a pu constater que la combinaison de certains besoins des employés peut contribuer à augmenter globalement le niveau de bonheur au travail. Parmi ceux-ci, il note un fort sentiment d’appartenance à l’organisation, le sentiment d’être valorisé et de faire un travail utile ainsi que le fait de côtoyer des collègues de confiance, notamment.

Il rappelle que de prendre soin des employés est la base, pour que, à leur tour, ils prennent soin de l’organisation et de la clientèle.

*L’enquête a été menée au cours de la première semaine de septembre auprès de plus de 1 200 adultes canadiens employés sélectionnés au hasard (y compris des employés et des travailleurs indépendants), lors d’un sondage en ligne de Maru Voice Canada afin d’évaluer une série de facteurs liés au lieu de travail, sur une échelle de 1 à 10.