Alcool au volant à 0,05 : QS dénonce l’inertie du gouvernement Legault

Selon notre sondage, plus de 6 Québécois sur 10 se disent favorables à une diminution du taux d'alcool légal dans le sang d'un conducteur de 0,08 à 0,05.

Alors qu’une majorité de Québécois se montrent favorables à réduire le taux légal d’alcool dans le sang de 0,08 à 0,05 pour les conducteurs, Québec solidaire déplore que la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, refuse de se pencher sur la question.


Un sondage réalisé par SOM pour Les Coops de l’information publié lundi révèle que plus de 6 Québécois sur 10, soit 61 % des répondants, voudraient voir le taux d’alcool permis dans le sang des automobilistes passer de 0,08 à 0,05

Le député porte-parole de Québec solidaire en matière de transports et de mobilité durable, Étienne Grandmont, n’a pas manqué de réagir à ce sondage dès lundi matin.

« Alcool au volant : je trouve déplorable que la ministre des Transports rejette, sans l’avoir étudiée, une mesure qui permettrait de réduire le nombre de morts et de blessés graves sur nos routes », a déclaré M. Grandmont, un élu de Québec sur le réseau social X.

Au Parti libéral du Québec, on croit aussi que le débat doit avoir lieu.

« Considérant que le Québec est la seule province au Canada qui n’a pas de sanction administrative à partir de 0,05, c’est un débat que nous devrons avoir avec l’ensemble de la société. Je vais toujours promouvoir la sécurité routière. L’alcool ou la drogue et la conduite automobile ne font pas bon ménage », a commenté André A. Morin, porte-parole libéral en matière de transports et de mobilité durable.

Le Parti québécois a pour sa part refusé de commenter.

Dans un rapport de coroner

En octobre, la ministre Guilbault avait rejeté la recommandation d’un coroner d’abaisser le seuil limite d’alcool dans le sang des automobilistes.

Dans un rapport rendu public le 10 octobre, le coroner Yvon Garneau recommandait aux autorités d’analyser la faisabilité d’abaisser le seuil limite d’alcool dans le sang des automobilistes de 0,08 milligramme d’alcool par 100 millilitres de sang à 0,05 mg/100 ml et d’amender le Code de la sécurité routière en conséquence.

Le cabinet de Mme Guilbault avait alors répondu qu’« une révision de la limite d’alcool permise au volant n’est pas envisagée par notre gouvernement ».

D’autres gestes forts

Lundi, l’équipe de la ministre Guilbault, qui est aussi vice-première ministre du Québec, a détaillé aux Coops les autres gestes posés en prévention et en sensibilisation par son gouvernement, « pour assurer la sécurité de tous les Québécois ».

« Bien qu’il n’y ait pas de régime de sanctions administratives au Québec dès que l’on dépasse 0,05, contrairement aux autres provinces et territoires au Canada, nous sommes plus sévères sur plusieurs mesures entourant l’alcool et drogue au volant.

  • Nous imposons la tolérance zéro alcool aux nouveaux et jeunes conducteurs. En cas d’infraction, la suspension de 90 jours, les quatre points d’inaptitudes et l’amende de 300 $ à 600 $ figurent parmi les sanctions les plus sévères au Canada;
  • Nous imposons un antidémarreur éthylométrique pour la vie dès la deuxième condamnation pour une infraction en lien avec la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue;
  • Nous imposons le programme de sensibilisation/réhabilitation le plus encadrant et le plus long (six à neuf mois) », énumère-t-on au cabinet Guilbault.