Un nouveau président élu aux Communes mardi

La Chambre des communes élira mardi son président en pleine session parlementaire, un événement rare qui survient à la suite de la démission d’Anthony Rota pour avoir mené les élus à ovationner un ancien combattant nazi.

La Chambre des communes élira mardi son président en pleine session parlementaire, un événement rare qui survient à la suite de la démission d’Anthony Rota pour avoir mené les élus à ovationner un ancien combattant nazi.


Tous les députés, à l’exclusion des chefs de partis reconnus et des ministres, peuvent occuper le poste de président. Les règles sont écrites de sorte qu’ils sont tous présumés être candidats. Dans le cas présent, les députés qui ne sont pas intéressés devaient le signaler au greffier de la Chambre par écrit au plus tard à 18h lundi.

C’est généralement un député du parti au pouvoir qui devient président de la Chambre. Il est d’ailleurs attendu que les députés appuient des candidats en fonction de leur affiliation politique, bien que le président se doive d’être non partisan. Cependant, plusieurs éléments, notamment le fait que le gouvernement soit minoritaire, pourraient brouiller les cartes.

Trois candidats ont déjà dirigé les travaux de la Chambre: le conservateur Chris d’Entremont qui est actuellement vice-président, ainsi que la libérale Alexandra Mendès et la néo-démocrate Carol Hughes, toutes deux vice-présidentes adjointes.

Les autres députés ayant signalé leur candidature sont les libéraux Greg Fergus, Peter Schiefke, Stéphane Lauzon et Sean Casey, et la cheffe du Parti vert du Canada, Elizabeth May.

Plusieurs députés interrogés quant à leur intérêt à se porter candidat au poste de président ont mentionné que le fait qu’ils ne maîtrisent pas ou mal le français constitue l’un des principaux motifs de leur décision.

Le président de la Chambre des communes a pour tâche d’arbitrer les délibérations, d’interpréter les règles, de maintenir l’ordre et de défendre les droits et les privilèges des députés. La fonction s’accompagne d’une augmentation de salaire et d’une résidence officielle connue sous le nom de La Ferme, à Kingsmere, en Outaouais.

Processus électoral

Le processus électoral débutera mardi à 10 h. Il s’agit du premier élément à l’ordre du jour. Il a priorité sur toutes les autres affaires et aucune motion d’ajournement ou de toute autre nature ne sera acceptée durant le scrutin, en vertu du règlement de la Chambre des communes.

C’est le doyen de la Chambre des communes, le bloquiste Louis Plamondon, qui supervisera l’élection. M. Plamondon est devenu président intérimaire après l’ajournement des travaux de mardi, moment où la démission de M. Rota entrait en vigueur. Il occupera cette fonction jusqu’à l’élection du nouveau président.

Les candidats à la présidence prendront tour à tour la parole pendant un maximum de cinq minutes. Une pause d’une demi-heure est prévue à la fin du dernier discours.

Les députés procéderont ensuite à l’élection au scrutin secret en classant les candidats par ordre de préférence. Pour l’emporter, un candidat doit obtenir la majorité des voix.

Le nouveau président entrera immédiatement en fonction. La tradition veut qu’il soit traîné de force au fauteuil par des collègues députés en faisant semblant de résister. Le rituel vise à rendre hommage aux présidents de la tradition parlementaire qui ont risqué l’exécution pour remplir leurs fonctions.