Le premier ministre Legault a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et participer au premier Sommet sur l’ambition climatique.
L’événement se tient ces jours-ci au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), à New York.
M. Legault participera entre autres mercredi à une table ronde avec les membres du Beyond Oil and Gas Alliance (BOGA), dont fait partie le Québec. La BOGA regroupe les États qui ont renoncé à l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures sur leurs territoires.
Aucune autre province canadienne n’a été invitée à cet évènement d’envergure.
« François Legault bénéficie des choix collectifs qu’on a faits au Québec au cours des dernières décennies », a déclaré M. Nadeau-Dubois, lundi, à Québec, en marge d’un point de presse tenu dans le cadre de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon.
« La génération de la Révolution tranquille nous a donné un legs formidable : Hydro-Québec. Et c’est à cause de ce legs historique que, c’est vrai, le Québec est en meilleure posture que bien d’autres pays dans le monde pour faire face à une transition énergétique. »
— Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire et co-porte-parole de Québec solidaire
Le Québec produit le moins de gaz à effet de serre (GES) par habitant en Amérique du Nord, alors que 99 % de son électricité provient de sources renouvelables, surtout de l’hydro-électricité.
Le meilleur des pires
Si QS et son chef dénoncent presque chaque jour l’inaction du premier ministre Legault et de son gouvernement de la Coalition avec Québec (CAQ) dans la lutte et à l’adaptation aux changements climatiques, est-ce à dire que l’ONU se trompe en l’invitant à son sommet?
« On a la responsabilité d’aller plus loin, d’être parmi les meilleurs au monde. François Legault dit souvent qu’on est parmi les meilleurs en Amérique du Nord. L’Amérique du Nord est l’un des pires continents en matière d’émissions de gaz à effet de serre! affirme M. Nadeau-Dubois.
« Moi, ce que je veux, c’est qu’on soit parmi les meilleurs au monde. Pour ça, ça prend un plan qui atteint nos cibles. Je comprends que François Legault va aller parler du Québec à l’ONU, mais le plan du Québec, en ce moment, ne permet pas d’atteindre nos cibles pour 2030. Encore moins pour 2050. »
Rappelons les cibles établies par le gouvernement de la CAQ :
- pour 2030, diminution de 37,5 % des émissions de GES par rapport au niveau de 1990;
- pour 2050, atteinte de la carboneutralité.
« C’est très bien d’aller faire des conférences à New York, mais il faut agir ici, pour atteindre nos cibles de réduction de gaz à effet de serre et agir en adaptation aux changements climatiques, a indiqué M. Nadeau-Dubois.
« Je ne sais pas si, à New York, M. Legault va parler de la rebuffade qu’il avait servie aux maires et mairesses quand ils ont demandé un pacte de vert, durant la dernière élection », a conclu le meneur solidaire.
LE QUÉBEC, PAS UN « LEADER » SELON GREENPEACE
Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin, affirme être surpris que le premier ministre québécois ait été invité à s’exprimer dans le cadre du Sommet sur l’ambition climatique.
« L’ensemble de l’œuvre et de son bilan ne fait clairement pas du Québec un leader climatique. [...] Les émissions augmentent dans les transports. Les émissions dans l’industrie, elles, ne sont pas en train de baisser non plus », soutient-il.
« On est plus à l’heure des belles parades et de pavoiser. On est à l’heure de proposer des mesures supplémentaires et c’est ce qu’on veut voir de M. Legault », lance Patrick Bonin.
« Si on regarde les émissions au Québec, elles ne sont pas en train d’être réduites drastiquement et rapidement. Le Québec n’est pas en voie d’atteindre sa cible de 2030 », poursuit-il.
M. Bonin reconnaît tout de même que le Québec a quelques bons coups à son actif en matière de lutte aux changements climatiques.
Il donne en exemple l’ajout de bornes pour les véhicules électriques ou encore la fin de l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière.
Il ajoute à cela le rejet du projet de GNL Québec au Saguenay ainsi que l’abandon du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis.
« Mais on est loin de la coupe aux lèvres à ce niveau-là, c’est certain », maintient-il.
Avec La Presse Canadienne