DÉCHETS ÉLECTRONIQUES | « C’est un peu le Far West »

Le recyclage des objets électroniques nécessite souvent du transport sur de longues distances.

À la lumière de l’enquête menée par les Coops de l’information, les partis d’opposition à l’Assemblée nationale réclament plus d’efforts du gouvernement Legault pour mieux développer la filière du recyclage des appareils électroniques au Québec.


Sur nos médias lundi matin, les Coops de l’information révélaient que les déchets électroniques comme les ordinateurs, disques durs, téléphones cellulaires, routeurs et autres appareils électroniques jetés aux bons endroits au Québec peuvent voyager sur de très longues distances avant d’être recyclés.

Un écran d’ordinateur déposé dans un magasin Bureau en gros de Gatineau a fini sa course pas loin de Chicago, au bout d’un trajet de 1600 km.



« Cette enquête démontre la nécessité d’un système de traçabilité pour les déchets électroniques », a commenté le député Joël Arseneau, lundi. Il est porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques.

« Si les consommateurs se voient imposer des écofrais, ils sont en droit de s’attendre à ce que la filière fonctionne, que toutes les composantes soient effectivement revalorisées ou recyclées, et qu’on le fasse principalement au Québec. »

—  Joël Arseneau, du Parti québécois

Il rappelle au passage qu’il faut agir en amont et que le PQ a déposé un projet de loi antigaspillage qui instaure notamment le droit à la réparation.« L’autorégulation a ses limites, constate l’élu péquiste. C’est un peu le Far West. Le gouvernement doit imposer davantage de transparence et réclamer des données fiables sur cette filière de recyclage. »

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a déposé son propre projet de « loi protégeant les consommateurs contre l’obsolescence programmée et favorisant la durabilité, la réparabilité et l’entretien des biens », le 1er juin.

L’étape de l’étude détaillée du projet de loi 29 en commission parlementaire a été complétée la semaine dernière.



Améliorer la communication

Au Parti libéral du Québec (PLQ), on « souhaite voir une augmentation d’entreprises d’ici encourageant la récupération, comme c’est le cas avec le projet pilote à Thetford Mines. Il faut comprendre que les matières doivent parcourir ces distances afin d’être récupérées adéquatement auprès de spécialistes dans le domaine ».

Désirée McGraw, porte-parole du PLQ en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, dit de plus « prend[re] acte que certains consommateurs ne connaissent pas nécessairement le processus de recyclage et de récupération, principalement pour les fameux “serpuariens” ».

« Le service de communication pourrait être certainement amélioré pour que le message soit entendu par un plus grand nombre de Québécois », indique Mme McGraw.

Des efforts perdus

« Les gens font des efforts dans leur petit quotidien, ils font des gestes individuels. Mais si les gouvernements ne suivent pas avec des gestes structurants et qui changent le système, ces gestes-là plafonnent et n’atteignent pas vraiment les objectifs », a pour sa part analysé le chef parlementaire de Québec solidaire (QS) et porte-parole de son parti en matière de lutte contre les changements climatiques, Gabriel Nadeau-Dubois.

« C’est bien beau de demander aux gens de recycler, mais il faut que les gouvernements fassent leur travail et mettent en place un système qui va nous permettre d’être vraiment efficaces », a souligné M. Nadeau-Dubois.