« C’est quelque chose qu’on va regarder. François Bonnardel [ministre de la Sécurité publique] est en train de regarder ça », a lancé le premier ministre en point de presse à l’aéroport de Sept-Îles sur l’heure du midi, signalant au passage que la majorité des gens évacués ont pu trouver refuge chez des parents ou des amis, limitant ainsi les dépenses qu’ils ont dû encourir pour se loger durant l’évacuation.
M. Legault a aussi reconnu que devant la répétition des catastrophes naturelles, comme ces incendies forestiers qui embrasent le Québec ou les inondations à Baie-Saint-Paul le mois dernier, les gouvernements devront investir d’importantes sommes pour lutter contre les effets des changements climatiques.
« Il y a une tendance de fond où il faut se poser des questions. Est-ce qu’on a besoin d’appareils [avions-citernes] supplémentaires? Certains datent de 40 ans. Est-ce qu’on a besoin de plus de personnel? Il va falloir se poser ce genre de questions, comment on protège nos municipalités au Québec », a-t-il lancé avec en toile de fond un avion-citerne cloué au sol pour y subir des réparations.
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« Oui, on peut dire que les changements climatiques entraînent la nécessité d’investir dans ce qu’on appelle l’adaptation aux changements climatiques. Ce sont des choses sur lesquelles on se penche actuellement », a-t-il enchaîné.
Accompagné de la ministre Kateri Champagne Jourdain, du maire de Sept-Îles Steeve Beaupré et du chef de la communauté innue d’Uashat mak Mani-Utenam , Mike McKenzie, le premier ministre s’est dit « très très content de voir la pluie », qui donne du répit dans la région de Sept-Îles et qui permet le retour à la maison des 6 000 personnes évacuées. C’est toutefois loin d’être le cas ailleurs au Québec.
François Legault a fait valoir que quatre avions-citernes sont en Abitibi afin de combattre les feux qui font toujours rage là-bas. « On suit de très près la situation à Lebel-sur-Quévillon et Normétal. » Le premier ministre s’est aussi dit « inquiet » pour la communauté crie de Chisasibi et pour des installations hydroélectriques d’Hydro-Québec à une centaine de kilomètres au nord de Baie-Comeau, deux endroits où la Société de protection des forêts contre les incendies (SOPFEU) redouble d’ardeur pour éviter le pire.
Le feu trop intense à Clova
Quant à la situation à Clova, en Haute-Mauricie, elle demeure toujours périlleuse. Le feu menace de très près la petite localité de 40 habitants et le brasier est actuellement trop intense pour y expédier des CL-415 de façon sécuritaire. « Il faut être honnête avec les gens de Clova. Présentement, on ne peut pas envoyer d’avions là-bas », a affirmé M. Legault. « La SOPFEU nous dit que le feu est trop intense pour envoyer des avions, mais on nous dit aussi que les maisons ne sont pas affectées. »
Une trentaine de patients de la Côte-Nord à Québec
Les hôpitaux de Québec auront finalement reçu un peu plus d’une trentaine de patients en provenance de la Côte-Nord en raison des incendies de forêt. Quelque 36 cas ont été transférés dans les établissements de la Capitale-Nationale en raison de l’évacuation de l’hôpital de Sept-Îles, où le feu s’est fait menaçant au cours de la fin de semaine.
L’arrivée des patients nord-côtiers n’a toutefois pas perturbé les opérations des hôpitaux de la capitale, assure la porte-parole du CIUSSS, Mariane Lajoie. Si on a dû ouvrir quelques lits et mobiliser des ressources pour les accueillir, tout s’est fait dans l’ordre.
« Dans cette situation désolante, heureusement, la mobilisation des équipes est excellente [...] La continuité des activités est complète dans les organisations santé de la région. »
— Mariane Lajoie, porte-parole du CIUSSS de la Capitale-Nationale
Même si la situation semble être en voie de se stabiliser sur la Côte-Nord, le CIUSSS de la Capitale-Nationale souligne rester paré en cas de nouveaux transferts.
« Le Comité tactique de la mission santé de sécurité civile de la région de la Capitale-Nationale est en partenariat très étroit avec le MSSS, le MSP et leurs homologues des autres régions de la province, autant celle touchée par les feux de forêt que celles des autres régions qui reçoivent des sinistrés», note Mme Lajoie. (Avec la collaboration de Simon Carmichael)