
«On s’en va vers une privatisation», dénonce l’APTS [VIDÉO]
En comparaison, le secteur public paie 3829 $ par mois pour le premier échelon et 6858 $ pour le 18e échelon, souligne-t-elle.
«On utilise la MOI (main-d’oeuvre indépendante) au lieu de venir analyser et corriger les problèmes», déplore-t-elle. «On entendait beaucoup parler de ça avec les infirmières, mais maintenant, c’est dans le psychosocial. C’est partout. On est en train d’offrir des postes à la Protection de la jeunesse via des agences avec des conditions complètement différentes.»
«Il y a énormément d’inquiétude de notre part de la façon dont c’est géré, du comment on s’en va vers une privatisation», fulmine Mme Poirier.
Or, au bout du compte, c’est le réseau public, donc les payeurs de taxes, qui vont payer cette facture, prévient-elle.
Pendant ce temps, les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars et aucune offre concrète n’a été faite par le gouvernement depuis le mois de juin, déplore l’APTS qui représente les technologistes médicaux, les techniciens de laboratoire diplômés, les responsables de l’analyse d’échantillons, les technologues en imagerie médicale, en médecine nucléaire, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale.
Des manifestants membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux ont donc déposé, jeudi matin, un SOS formé d’une série de feux de détresse devant le bureau de circonscription de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, à Trois-Rivières.
Par ce geste, l’APTS voulait signifier que ses membres sont «brûlés et épuisés», explique Andrée Poirier. «Mme LeBel doit entendre les cris de détresse du personnel et donner les mandats nécessaires à ses personnes négociatrices pour mettre en place d’importantes mesures d’attraction et de rétention.»
André Poirier croit que «c’est enrageant, ce recours à la main-d’oeuvre indépendante. Ça vampirise notre réseau public, car il y a de meilleures conditions dans le privé. C’est le public qui paie pour le privé. C’est une mauvaise utilisation des fonds publics», estime-t-elle. «Si l’on avait de meilleures conditions dans le réseau public, on aurait beaucoup moins recours à cette main-d’oeuvre-là. Au bout du compte, c’est la facture du réseau de la santé qui augmente et les déficits des CISSS», prévient-elle «et quand on a des déficits dans les CISSS, on coupe; on repart en austérité; on coupe des services», résume-t-elle. Au bout du compte, «c’est la population qui en souffre énormément».