
Noël du pauvre: pleins feux sur la générosité
Vers 23 h, vendredi, plus de 527 800 $ avaient déjà été recueillis par ces bénévoles. Un résultat qui ne surprend pas le président d’honneur du 61e Noël du pauvre, Dominic Fugère.
«La campagne va bien, se réjouit celui qui est aussi directeur général du Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R). J’ai passé une partie de la journée sur un barrage routier, avec des bénévoles et des employés du Grand Prix. La réponse des gens est très positive, on sent un élan de générosité vraiment dans la région. Ça fait du bien à voir. C’est bon pour les gens qui donnent, mais aussi pour ceux qui reçoivent. Il y avait des sourires partout, les gens étaient contents qu’on soit là.»
Au-delà de l’argent recueilli, qui permettra à des familles défavorisées de passer un temps des Fêtes malgré leur faible revenu, le Noël du Pauvre est une véritable fête. Surtout pour ses artisans, qui ont travaillé d’arrache-pied pour faire de la soirée une réussite.
«Il y a toute une équipe derrière le Noël du Pauvre: 2000 bénévoles, mais aussi toute l’équipe de Radio-Canada, qui a travaillé extrêmement fort au cours des dernières semaines et des derniers mois.

Le travail est presque tout fait, les gens se placent sur leur ‘‘x’’ et font ce qu’ils ont à faire», explique Nancy Sabourin, chef des services français de Radio-Canada Mauricie et Centre-du-Québec.
Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, est bien placé pour témoigner du travail effectué au cours des deux derniers jours pour préparer la salle Thompson en vue du téléthon, puisque l’hôtel de ville est situé immédiatement à côté.
«De voir toute l’effervescence et le bouillonnement, avec le montage, de voir le nombre de bénévoles s’impliquer, de voir tous les gens mettre l’épaule à la roue, ça, c’est impressionnant. Quand on regarde à la télévision, on ne voit pas tous les gens autour», témoigne-t-il.
Le premier magistrat a par ailleurs travaillé en écoutant les Petits chanteurs de Trois-Rivières, vendredi après-midi. «Ils sont venus répéter à l’hôtel de ville, explique-t-il. Ce n’est pas désagréable à entendre!»
Une tradition régionale
Après 61 ans d’existence, on peut dire que Le Noël du Pauvre a acquis le statut de tradition dans la région. Une tradition chère aux yeux du président d’honneur de cette édition.

«En tant que petit gars de la région, ça a toujours fait partie de ma vie. C’était une journée où on regardait la télé en soupant et où on pouvait se coucher très tard en regardant l’émission. Ce qui est le fun avec Le Noël du Pauvre, c’est que les dons sont redistribués dans la communauté. Mais aussi, pendant le téléthon, on voit des gens de chez nous, de notre village, alors c’est vraiment une belle fête qu’on se fait tout le monde ensemble. C’est vraiment représentatif du temps des Fêtes: on se retrouve entre nous pour s’amuser et pour s’aider», souligne Dominic Fugère.
Ce dernier a d’ailleurs remis 11 000 $ au téléthon au nom du GP3R, des fonds recueillis lors de deux activités de financement.
Cette tradition, le nouveau maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, la porte aussi dans son cœur. Il se rappelle d’ailleurs avoir été témoin de la pauvreté dans laquelle vivaient plusieurs de ses camarades de classe de l’époque.
«Je viens d’un milieu, à l’école Saint-Paul, où les gens recevaient plus qu’ils en donnaient. Mais on organisait quand même des collectes à l’époque. Quand je suis arrivé au secondaire, au Séminaire, chaque classe avait aussi son activité de financement pour Le Noël du Pauvre. Et chez nous, on écoutait évidemment le téléthon à la télévision», raconte-t-il.

La Ville de Trois-Rivières a d’ailleurs elle-même contribué au téléthon, en remettant un montant de 1000 $.
Générosité des artistes
On ne peut non plus passer sous silence la générosité des artistes qui se sont succédé sur les planches de la salle J.-A.-Thompson, vendredi soir. Alors que certains donnent de l’argent pour les plus démunis, les chanteurs, chanteuses, musiciens et musiciennes qui prennent part au téléthon partagent avec eux leur talent, gratuitement.

«Quand on les sollicite, s’ils ne viennent pas, c’est parce qu’ils ont d’autres engagements ailleurs, sinon, c’est toujours oui, car la cause, ils l’ont à cœur, et l’organisation, ils la connaissent, ils la respectent. On a vraiment une bonne réputation dans la région, celle d’une gang de coeur», assure Mme Sabourin.
«On attend d’eux qu’ils viennent donner le plus beau spectacle de l’année à Trois-Rivières, gratuitement, aux gens dans la salle. Il y a beaucoup de gens (qui sont là) qui ne pourraient pas venir à la salle Thompson, qui n’auraient pas les moyens de se payer un billet de spectacle, et c’est aussi pour eux qu’on fait ça», rappelle-t-elle.