
Les chauffeurs de taxi ne décolèrent pas: une grève rotative s’est tenue à Trois-Rivières
«Je suis révolté», a lancé Gilles Pelletier, un chauffeur de taxi de Montréal depuis 40 ans. «On va perdre nos jobs, nos permis et nos fonds de pension au profit de multinationales. Leur argent s’en va dans les paradis fiscaux. Ils s’enrichissent sur notre dos. Bonnardel ne comprend rien aux taxis. Qui pensez-vous transportent les personnes handicapées, les gens dans les cliniques, dans les hôpitaux? C’est pas Uber! Le gouvernement s’en prend toujours aux petits», a continué M. Pelletier. Le chauffeur de taxi de Montréal prenait part à la manifestation avec des collègues de la métropole par solidarité envers leurs confrères de Taxi Coop qui étaient nombreux à exprimer leur mécontentement et surtout leurs craintes face aux conséquences du projet de loi 17. «On veut défendre nos droits. On veut sensibiliser les gens à cette injustice. C’est une expropriation. Moi, personnellement, c’est 100 000 $ que je perds avec cette décision. On veut continuer à opérer nos taxis. Mais ce projet-là va littéralement nous mettre à la rue», déplore Martin Paré, membre de Taxi Coop. «L’impact [du projet de loi], c’est qu’on va tout perdre», ajoute Dave Collins, qui est propriétaire de deux taxis.

En Mauricie, ce sont les chauffeurs de Taxi Coop qui prenaient part à cette grève rotative qui s’est tenue de 9 h à 11 h, et au cours de laquelle les services essentiels à la population ont été maintenus comme le transport adapté et médical. Ce mouvement de mobilisation se tenait simultanément dans une quinzaine d’autres villes du Québec. Il se poursuivra dans les prochains jours dans d’autres régions. En fait, la grève touchera pratiquement toutes les régions du Québec, à l’exception de Montréal. Taxi Élite de Trois-Rivières a été sollicitée pour prendre part à la grève de jeudi. Une décision devrait être prise, mercredi soir, à savoir si elle emboîtera le pas ou non.
Claude Mercier, président de Taxi Coop de la Mauricie, qui compte 70 voitures, était satisfait de la réponse de ses membres à cet appel à la solidarité dont l’objectif est notamment d’inciter le ministère des Transports, François Bonnardel, à se montrer plus ouvert à leurs revendications. «On nous dépossède de nos permis de taxi. On veut faire comprendre au gouvernement qu’il doit changer de position. On espère que le gouvernement va entendre, on espère que le gouvernement va écouter», explique-t-il.
Les chauffeurs de taxi n’ont pas pu rencontrer le ministre Boulet, mardi matin, parce qu’il se trouvait à l’extérieur de la région. Ils espèrent que ce ne sera que partie remise. Ils ont aussi l’intention de rencontrer la ministre Sonia LeBel. «On veut des réponses sur le projet de loi, mais il n’y a pas beaucoup d’ouverture de la part du gouvernement», affirme M. Mercier. Jusqu’à maintenant, les chauffeurs de taxi ont reçu une fin de non-recevoir, selon lui. «Le gouvernement n’écoute pas et il agit vraiment à sa tête», déplore-t-il.
Avec La presse canadienne