Liratoutâge veut s’enraciner en Estrie

Lecture aînés

Godelieve De Koninck est en mission. Celle de propager les vertus de la lecture aux personnes âgées par le biais de son projet, Liratoutâge. Chaque semaine, l’amoureuse de la langue française et son armée de bénévoles permettent à plus d’un millier d’aînés vivant en milieux d’hébergement de voyager, de s’émerveiller en leur lisant un bouquin. L’initiative est en voie d’être déployée partout au Québec. Pour ce faire, il faut d’abord l’implanter en Estrie.


L’aventure a commencé en 2008, alors que Godelieve De Koninck cherchait une résidence pour aînés pour sa mère quasi centenaire.

«Je me promenais dans les corridors et je trouvais que plusieurs personnes semblaient s’ennuyer. Je dirais même qu’elles attendaient quelque chose. Comme ancienne enseignante ayant une formation d’orthopédagogue, j’ai eu l’idée de leur faire la lecture. Une idée qui a fait beaucoup de chemin», lance la dynamique octogénaire.

Les balbutiements de Liratoutâge ont eu lieu au CHSLD Louis-Hébert, à Québec. La dame de coeur a alors lu à des personnes non-voyantes. Son initiative a fait des petits, si bien qu’un réseau s’est tissé, sans cesse grandissant.

«Dix ans plus tard, seulement dans la région de Québec, j’avais une soixantaine d’établissements et autant de bénévoles. L’engouement pour ce projet est incroyable», indique la fondatrice de Liratoutâge.

Envol

Grâce au soutien financier du gouvernement provincial, Liratoutâge a pu prendre son envol à travers le Québec. «On va aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie, en Montérégie, à Montréal. Un peu partout. Mais en Estrie, on n’a personne. Et on veut que ça change», fait valoir Mme De Koninck.

La fondatrice de Liratoutâge, Godelieve De Koninck.

Chaque semaine, les bénévoles se déplacent pour rencontrer de petits groupes dans des CHSLD et des résidences pour aînés.

«Ils lisent durant environ 45 minutes à une heure à des gens qui ont des troubles cognitifs, des problèmes de vision. C’est tellement apprécié. Je n’ai rien contre les quilles et le bingo, mais la lecture, c’est autre chose, indique Mme De Koninck. Ça permet de rêver, de rire, d’apprendre. Il n’y a pas de limite.»

Ces rendez-vous deviennent rapidement incontournables dans la routine des participants, dit-elle, soulignant la simplicité de la démarche.

«On ne lit pas un roman de 400 pages. On respecte les capacités de chaque individu, puis on choisit des sujets qui intéressent les résidents. Ça ouvre aussi la porte au partage d’expériences. Ça fait vraiment du bien.»

À ce jour, Liratoutâge a été implanté dans 225 établissements. La cible a été fixée à 500 d’ici 2025. «Mon rêve, c’est que ce soit partout au Québec», lance la passionnée de lecture.

Pour de plus amples renseignements à propos de l’initiative, pour devenir bénévole ou pour implanter le service dans un établissement, consulter le site Internet du projet.