Les 67 noyades non officielles présumées se sont produites lors de 52 événements distincts. L’un d’eux est le drame survenu à Portneuf-sur-Mer, sur la Côte-Nord, au début du mois de juin, lorsque quatre enfants et un adulte se sont noyés pendant une sortie de pêche aux capelans. L’autre drame est celui survenu à Akwesasne, à la fin du mois de mars, quand huit migrants ont été retrouvés dans les eaux froides du fleuve Saint-Laurent.
Deux autres événements ont également fait deux victimes. Il s’agit d’abord des deux pompiers qui sont tombés dans les eaux de la rivière du Gouffre, à Saint-Urbain, lors des inondations survenues au mois de mai, et des deux touristes qui ont été emportés par le glissement de terrain à Rivière-Éternité, au mois de juillet.
« Ç'a gonflé de beaucoup les données sur les noyades. Chaque année, il y a des noyades multiples, une ou deux, mais pas comme cette année », explique M. Hawkins, précisant que le nombre d’événements à être survenus au Québec est sensiblement le même que par les années précédentes.
Ce que remarque M. Hawkins, c’est que les noyades multiples ne se sont pas produites lors d’activités récréatives, excluant celle sur la Côte-Nord. Deux événements sont survenus en raison de catastrophes naturelles, tandis que les migrants ne se trouvaient pas sur l’eau pour une activité de plaisance.
La moyenne annuelle des 10 dernières années s’élève à 80 noyades. En 2022, 61 noyades non officielles présumées ont été recensées, comparativement à 81 en 2021, après 121, 77 et 84 en 2020, 2019 et 2018. Notons que les données de 2021 à aujourd’hui sont toujours non officielles, car elles n’ont pas été validées auprès du Bureau du coroner, précise la Société de sauvetage.
Raynald Hawkins, qui, en 2026, cumulera 40 années d’implication pour cette cause, réussit tout de même à voir un certain élément positif, même si chaque noyade est une noyade de trop. Au début, il comptabilisait quelque 200 noyades par année et aujourd’hui, on se retrouve avec une moyenne annuelle de 80, et ce, même si on comptabilise maintenant 750 000 piscines résidentielles, 1,2 million de plaisanciers, 3000 lieux baignables au Québec et des parcs aquatiques.
« Il y a une plus grande accessibilité à l’eau et de plus en plus d’usagers », constate-t-il.
L’année 2020 est toutefois une exception avec 121 noyades en raison de la pandémie, rappelle-t-il. « Tout le monde était au Québec, il a fait extrêmement beau, chaud, et les gens étaient près, sur ou dans l’eau. »
Chasseurs, attention !
On pourrait penser qu’avec la fin de la période estivale vient la fin de la période des noyades. Pas tout à fait, prévient M. Hawkins, car la période de la chasse, qui bat son plein, peut être propice aux événements malheureux.
D’abord, ce ne sont pas tous les chasseurs qui portent leur veste de flottaison ou qui en ont une en leur possession, car ils n’ont pas tous l’intention d’aller dans l’eau.
« Souvent, les chasseurs surchargent leur embarcation qui peut supporter un poids X, que ce soit par le nombre de personnes ou avec le poids de l’animal », mentionne le directeur général de la Société de sauvetage, expliquant que certains chasseurs passent par l’eau pour se rendre sur un territoire de chasse donné, une île par exemple, ou qu’ils peuvent se retrouver dans un cours d’eau en pourchassant une bête. Il a même déjà vu des chasseurs embarquer un VTT dans une chaloupe.
« Le facteur de l’eau froide peut être déterminant, provoquant un choc lors de l’immersion dans l’eau, ou tout simplement le choc d’être tombé à l’eau. »