Fatigué des nids-de-poule qui jonchaient l’entrée achalandée d’une station-service de Saint-Alphonse-de-Granby, en Estrie, le propriétaire d’une entreprise d’excavation et de paysagement a décidé de les boucher lui-même, gratuitement.

«Tout le monde était tanné et nous aussi», explique Jimmy Labonté.

«Les trous étaient là depuis l’an dernier et il y en avait un, énorme, de six pieds de long. Je ne comprenais pas pourquoi ce n’était pas réparé. Puis je me suis dit : pourquoi ne pas le faire? Ça sera bon pour tout le monde.»

Sa solution — «pas nécessairement durable», précise-t-il — a consisté à utiliser de l’asphalte recyclé chauffé. M. Labonté estime les frais encourus à environ 50 $, hormis les deux heures trente qu’il a passées à boucher les trous, vendredi dernier, en compagnie de son fils William.

«Je ne voulais pas réparer à gros budget, dit l’homme de 45 ans. Si ça dure le restant de l’année et que ça rend ça plus agréable pour tout le monde, je serai ben content.»

Remblayage bâclé

Mais à qui appartient cet espace? Le maire de l’endroit, Marcel Gaudreau, est formel : il appartient à une entreprise qui la loue au franchisé de la station-service et non à la Ville.

«Ma job, c’est de gérer les rues de la municipalité et non les stationnements des commerces», dit-il.

M. Gaudreau affirme que cette portion de terrain était jadis un fossé dont le remblayage, effectué il y a une quinzaine d’années, a été bâclé.

«Ça s’est fait sans structure, ils ont tout simplement mis du gravier et de l’asphalte par-dessus, dit-il. C’est pour ça que ça fait des trous tous les ans.»

Le maire de Saint-Alphonse-de-Granby dit avoir proposé une soumission d’environ 20 000 $ au propriétaire du terrain pour des travaux qui régleraient le problème, mais sans suite.