Robby Petiquay acquitté d’agression sexuelle: «Son témoignage est constant, précis et plausible»

Robby Petiquay avait tout nié en bloc lorsqu’il s’était amené à la barre.

Accusé d’avoir commis une agression sexuelle en mars 2022, Robby Petiquay a été acquitté. Le tribunal a cru la version de l’accusé qui avait tout nié en bloc et estime qu’aucun élément suffisant ne permet d’écarter son témoignage.


«Son témoignage est constant, précis et plausible», a affirmé le juge Matthieu Poliquin.

«Un accusé est présumé innocent et cette présomption ne se renverse que par une preuve hors de tout doute raisonnable», a-t-il ajouté.

Le juge a tout de même pris soin d’affirmer que cela ne signifiait pas que la plaignante avait menti pour autant. C’est plutôt l’identification de l’accusé qui était au cœur du litige dans cette affaire selon le juge.

La plaignante, dont on doit taire l’identité, avait affirmé avoir été agressée sexuellement alors qu’elle avait dormi chez l’accusé et qu’elle était fortement intoxiquée par l’alcool.

Elle s’était couchée dans une chambre où un rideau était installé comme porte. La jeune femme avait raconté que l’agression avait duré une dizaine de minutes et s’était terminée lorsque quelqu’un avait tenté d’entrer dans la chambre.

Elle avait affirmé lors de son témoignage avoir reconnu l’accusé qu’elle considérait comme son grand frère par sa silhouette et son visage alors qu’il tentait de retenir le rideau qui faisait usage de porte.

«La question en litige n’est pas de savoir si les gestes décrits par la plaignante constituent une agression sexuelle, mais bien de déterminer si l’auteur de ces gestes est l’accusé», a souligné le juge qui a rappelé que la présomption d’innocence était la pierre angulaire du système de justice.

La preuve d’identification exige des précautions particulières, a-t-il noté.

Rappelons que Robby Petiquay avait tout nié en bloc lorsqu’il s’était amené à la barre. Il avait affirmé que cette soirée-là, il était resté à part des autres gens présents après être revenu du travail. Il avait raconté avoir regardé une partie de hockey à la télévision avant d’aller se coucher avant tout le monde.

Pour le juge, la version de l’accusé n’est pas invraisemblable. Pour le tribunal, rien ne permet de remettre en doute la version de l’accusé. Il a souligné que le témoignage de l’accusé était constant et précis et que sa version n’avait pas été ébranlée par le contre-interrogatoire.

Dans son jugement, le magistrat a relevé divers éléments qui pouvaient corroborer la version disculpatoire de Robby Petiquay; des pas entendus, à la porte du sous-sol qui s’ouvre en passant par la couleur turquoise des boxeurs du présumé agresseur. Au procès, Robby Petiquay avait affirmé avoir que des boxeurs gris ou noirs.

«Cet élément, s’il peut sembler banal à première vue, ne l’est toutefois pas dans ce dossier», a indiqué le juge.

Sans être un facteur déterminant, le tribunal estime que cet élément s’ajoute aux autres qui appuient la négation de l’accusé.

Pour le tribunal, il n’est pas impossible, mais «il apparaît peu probable» que l’accusé soit sorti par la porte du rez-de-chaussée en pleine nuit, au mois de mars, vêtu d’un simple boxer pour revenir par la porte du sous-sol afin d’entrer dans la chambre pour agresser la jeune femme.

Le tribunal a également mentionné que plusieurs éléments affectaient la preuve d’identification de l’accusé, notamment, l’état d’ébriété avancé de la plaignante dans la nuit des événements et le manque de précision sur l’individu qu’elle a décrit simplement comme grand et large.

Pour le tribunal, cette silhouette n’est pas «exclusive» à l’accusé qui fait 6 pieds et un pouce et pèse environ 280 livres. Le juge Poliquin a affirmé qu’aucune preuve n’avait été présentée concernant la taille et la stature des autres individus présents cette soirée-là.

«Le Tribunal ne peut exclure qu’ils ne correspondraient pas à la description générale peu précise de la silhouette», a-t-il dit.

Le juge Matthieu Poliquin a acquitté Robby Petiquay.

«Nous sommes extrêmement déçus. Comment ne pas l’être quand notre théorie de cause, qui humblement était très bonne selon nous, n’a pas été retenue par le juge? Nous étudierons dans les prochaines semaines la décision rendue aujourd’hui pour voir si des erreurs de droit déterminantes s’y trouvent», a commenté procureur du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Éric Thériault.

Rappelons que Robby Petiquay est cet individu reconnu coupable de voies de fait causant des lésions corporelles en lien avec une mêlée générale survenue en 2019 au Colisée Denis-Morel.

En 2019, au terme d’un autre procès, Robby Petiquay avait été acquitté d’une accusation d’agression sexuelle.

En 2022, il avait également été acquitté alors qu’on lui reprochait d’avoir commis une agression sexuelle entre juin 2007 et septembre 2008