Décès du pilote d’hélicoptère Sylvain Desmarais: une pale du rotor principal s’est désintégrée

Le pilote Sylvain Desmarais est décédé en novembre 2022 à Lefebvre.

Lors de l’accident mortel du pilote Sylvain Desmarais, le 29 novembre 2022 à Lefebvre, l’une des pales du rotor principal de son hélicoptère de construction amateur s’est désintégrée.


C’est l’une des conclusions du rapport du coroner Yvon Garneau qui a enquêté sur le décès tragique de l’homme de 64 ans.

Citant un rapport du Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada, Me Garneau remarque que « l’examen technique des fragments de la pale ainsi que la vidéo du début de la séquence de l’accident ont permis de déterminer qu’il y avait eu séparation du joint entre le bord d’attaque et le revêtement, ce qui avait entraîné la séparation complète des revêtements, puis la perte de maîtrise de l’aéronef par le pilote ».

« À la suite d’un examen approfondi, il a été déterminé que les revêtements eux-mêmes ne présentaient aucun dommage préexistant, bien que l’adhésif de jointure de ces revêtements présentait des zones importantes de défaillance. Selon l’hypothèse la plus probable, les défaillances de l’adhésif, présentes à la fois sur les revêtements supérieur et inférieur près du bord d’attaque de l’extrémité du rotor, auraient permis aux revêtements de se détacher de la poutre principale sous l’effet des charges aérodynamiques élevées. Une perte ultérieure de rigidité en torsion a entraîné la déformation du longeron de la pale, provoquant ainsi le détachement complet des revêtements supérieur et inférieur. »

Rappelons que l’accident est survenu sur l’heure du midi, alors que M. Desmarais pilotait son hélicoptère au-dessus d’un champ privé adjacent à son garage. Seul à bord de l’appareil, il avait l’intention de faire un vol local selon les règles de vol à vue, précise le coroner dans son rapport. Sa fille, Vicky Desmarais, filmait l’événement.

L’appareil est descendu à la verticale en se disloquant en partie pour finalement percuter violemment le sol.

—  Yvon Garneau

« En premier lieu, il a mis l’appareil en vol stationnaire près du sol pour ensuite prendre de l’altitude en longeant le champ vers le sud-est. Ensuite, il a fait un demi-tour, pas très loin du lieu de décollage, afin de revenir sur son point de départ, puis, à 154 pieds au-dessus du sol en amorçant une descente, des morceaux de l’aéronef ont été projetés. L’appareil est descendu à la verticale en se disloquant en partie pour finalement percuter violemment le sol, soit dans un fossé délimitant un champ à proximité du point de départ », raconte le coroner.

« Sa fille vient rapidement à son secours, elle qui tournait une vidéo sur l’expérience en vol effectué par son père. Les pompiers, ambulanciers paramédicaux et policiers sont tous arrivés rapidement. Malgré les tentatives de manœuvres de réanimation, malheureusement, M. Desmarais avait rendu son dernier souffle. Il était attaché à la ceinture de sécurité qui le retenait dans la carlingue renversée sur le côté. Il a été extirpé de la carcasse par le premier policier arrivé sur les lieux. »

Pilote chevronné

Un transport par ambulance a été effectué vers les urgences de l’Hôpital Sainte-Croix à Drummondville. M. Desmarais est ensuite déclaré décédé par un médecin de l’établissement à 14 h 40, ce jour-là.

Le coroner note que M. Desmarais n’avait pas de problème de santé et n’était aucunement suicidaire. On le connaissait comme un pilote chevronné.

« Le 29 novembre, le moteur a été vérifié selon les règles de l’art et les bonnes pratiques en vigueur, avant le vol de plaisance que voulait effectuer M. Desmarais. Aucune inspection par Transports Canada n’avait été faite après son acquisition en 2018, car elle n’est toujours pas exigée pour ce type d’utilisation divulgué par son propriétaire », écrit-il dans son rapport.

« Pour sa part, la SQ a exclu toute intervention d’un tiers ou tout délit criminel en relation avec ce décès. Les conditions météorologiques étaient propices pour ce genre de vol selon les règles de vol à vue et ne sont pas en cause pour expliquer l’accident. »

Il s’est produit, ce jour-là, un malheureux accident comme il est déjà arrivé ailleurs dans le monde, souligne-t-il.

« M. Sylvain Desmarais est décédé d’un polytraumatisme thoracique par compression et d’un possible traumatisme craniocérébral sévère lors de l’écrasement de l’hélicoptère de type artisanal qu’il pilotait le 29 novembre 2022 », conclut-il, sans faire de recommandation.

« Il s’agit d’une mort accidentelle. »