Roger Arpaïa avait été déclaré coupable en mai de plusieurs chefs d’accusation, notamment de contact sexuel, d’incitation à des contacts sexuels, d’agression sexuelle, d’avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à une enfant et d’agression sexuelle armée.
Les événements reprochés ont eu lieu à l’été 2018 à son chalet de Sainte-Ursule, tandis que la victime lui rendait visite pour s’assurer que tout allait bien pendant ses travaux de rénovation. Des agressions ont également été commises pendant un voyage en France à la fin de cet été-là, d’où l’accusé est originaire.
Le juge Simon Ricard a souligné une culpabilité morale élevée et une responsabilité entière, rappelant des «décisions répétées et réfléchies du délinquant».
Ce dernier avait par ailleurs demandé à ce que personne n’entre ou ne sorte de la salle de cour pendant la lecture de sa décision, ce qui est une mesure d’exception. Un homme particulièrement expressif face à la nature de ce qui a été relaté a toutefois été expulsé.
Arpaïa a notamment été trouvé coupable d’avoir poussé la victime à regarder de la pornographie, en plus d’avoir utilisé un vibrateur sur la jeune fille de neuf ans.
«Ce dernier sait très bien que ce qu’il fait est répréhensible et criminel», a mentionné le juge, indiquant que l’accusé avait mis du ruban à gommer sur la caméra de la tablette électronique.
Selon la victime, c’était pour que la police ne les voie pas faire. L’homme avait par ailleurs dit à la jeune fille que tous les deux se retrouveraient en prison, si ça se savait.
Courageuse
Cette dernière a souffert de pensées suicidaires après les événements, a subi de grandes crises de colère, et a également dû retourner chercher de l’aide pendant le procès.
«Le processus judiciaire, oui, a duré quelques années, dû à des circonstances exceptionnelles, mais c’est une jeune fille extrêmement courageuse que j’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises. Elle est extrêmement résiliente», a mentionné la procureure de la Couronne, Catherine Lacoursière.
Outre la détention préventive, il reste à Arpaïa un peu plus de quatre ans et dix mois à purger. Cette peine s’inscrit dans une tendance à la hausse en ce qui concerne les crimes sexuels commis sur des enfants, selon la procureure de la Couronne.
«C’est une sentence qui rencontre les critères qui sont prévus au code criminel, et qui réitère à quel point les infractions en matière sexuelle sur des enfants sont graves.»
D’ailleurs, le juge Simon Ricard a rappelé que la peine maximale pour contacts sexuels a été rehaussée de 10 à 14 ans dans les dernières années.
La poursuite demandait cinq à sept ans dans ce dossier tandis que la défense demandait deux à trois ans.
Roger Arpaïa, qui a la double citoyenneté, sera notamment inscrit au Registre des délinquants sexuels pour vingt ans et devra fournir un échantillon d’ADN.