Rappelons qu’il était porté disparu depuis le 26 novembre 2022. Ce sont des agents de la garde côtière qui l’auraient aperçu dans la baie de Beauport.
Après avoir été repêché, le corps a été transporté au port de Québec pour que la police de la Ville de Québec le prenne en charge. L’identification formelle du corps a été confiée à un enquêteur des crimes majeurs de la Sûreté du Québec.
Lors de l’observation et la fouille préliminaire des vêtements, il a pu être suspecté qu’il s’agissait d’Eduardo Malpica, disparu depuis novembre après une soirée au Café-Bar Zénob à Trois-Rivières.
Un pathologiste du Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale situé à Montréal en a fait l’expertise pour identifier formellement la dépouille.
C’est vendredi que l’expertise médico-légale a finalement pu conclure de l’identité du corps. «Cette expertise confirme également que le corps ne présente aucune trace de violence ni ne soutient de thèse criminelle ayant causé le décès», émet la Direction de la police de Trois-Rivières par communiqué.
Le bureau du coroner sera en charge d’une enquête pour déterminer les causes et circonstances du décès.
«Sous le choc»
La direction du service de police de Trois-Rivières a rendu la nouvelle publique dans un communiqué aux alentours de 18 heures, vendredi. Des personnes proches du disparu, dont les collègues d’Eduardo Malpica au Comité de solidarité de Trois-Rivières (CS3R), n’avaient pas encore été avisés de cette découverte qui vient mettre un terme à de longs mois d’angoisse pour faire place au deuil.
«On est tous sous le choc», a dit l’un d’eux, Richard Grenier, au téléphone. Pour cette raison, aucune réaction officielle ne sera émise avant samedi de la part de l’organisme à l’origine d’un réseau d’entraide qui a soutenu l’enquête et les recherches depuis les premières heures de la disparition du Trifluvien. «C’est trop précipité pour nous», a expliqué son collègue et ami.
Le fil des évènements du 26 novembre 2023 à aujourd’hui
La disparition d’Eduardo Malpica était survenue au terme d’une soirée au café-bar Zénob situé au centre-ville de Trois-Rivières, dans la nuit du 25 au 26 novembre dernier. Le père de famille avait d’abord pris part à un 5 à 7 avec des collègues du CS3R, selon ce que rapportait Le Nouvelliste dès les premières heures de sa disparition.
Dès le lendemain midi, une battue est organisée pour retrouver l’homme de 44 ans. Les recherches se concentrent alors au sud de la rue Hart, dans les environs du Flambeau et du Parc des Ursulines où des témoins l’auraient aperçu pour la dernière fois, apparemment désorienté, peu après deux heures du matin.
Le 29 novembre, les recherches se poursuivent dans les lieux publics de Trois-Rivières et près des berges du fleuve Saint-Laurent à l’aide de drones. La conjointe du disparu, Chloé Dugas, supplie alors les témoins de livrer toutes les informations pertinentes à la police.
VIDÉO D’ARCHIVES
Ce soir-là, une vigile d’espoir s’organise au centre-ville.
Rapidement, des témoignages concordent vers une fin de soirée qui aurait mal tourné, à la suite d’une altercation dans le bar et des menaces violentes portées à l’endroit d’Eduardo Malpica à l’extérieur. Ce dernier aurait quitté les lieux sans emporter ses effets personnels, notamment son téléphone et son manteau, alors que le mercure avoisinait –1 degré Celsius cette nuit-là.
Dans son entourage, on soupçonne une intoxication involontaire pour expliquer le comportement inhabituel d’un homme sans histoire, père d’un enfant de 4 ans, enseignant de sociologie au Collège Laflèche et engagé dans sa communauté.
Quelques jours plus tard, la direction de la police de Trois-Rivières qui mène l’enquête révèle qu’un témoin aurait vu M. Malpica le lendemain au Parc Victoria, soit une dizaine d’heures après sa disparition. L’homme disparu, d’origine péruvienne, habite avec sa famille dans le secteur Saint-Philippe. Un nouveau poste de commandement s’installe le 15 décembre au parc Victoria dans l’intention de recueillir les témoignages de personnes qui auraient pu rester silencieuses jusque-là.
Pendant ce temps, des critiques s’élèvent parmi les proches d’Eduardo Malpica concernant la conduite de l’enquête.
Au début de janvier, une nouvelle piste est explorée du côté de l’Ontario, mais celle-ci demeure sans suite.
Tout au long de l’enquête, Chloé Dugas a multiplié les appels à l’aide à la population pour retrouver son conjoint. En janvier, de passage sur le plateau de l’émission Le monde à l’envers, elle tentait le tout pout le tout: «J’espère que ça va permettre de faire une espèce de vague médiatique dans la région de Montréal ou ailleurs pour que le plus de personnes possible puissent être informées», confiait-elle.
«L’enquête est au point mort, on ne sait pas par où aller parce qu’on n’a pas de piste. On espère qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui a vu quelque chose et de pouvoir se lancer là-dessus. Là, on a quasiment l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin», ajoute Mme Dugas. «On est au même point, pratiquement, que si on était au jour 1 et ça fait maintenant 65 jours», avait-elle dit à l’animateur Stéphan Bureau, le 27 janvier.
Le 1er mai dernier, elle avait toutefois manifesté sa résignation devant les faibles chances retrouver le père de son fils vivant. «Eduardo doit être mort», avait-elle confié au Nouvelliste. Une escouade canine s’apprêtait alors à fouiller certains lieux d’intérêt, après la fonte des neiges, ce qui fut entrepris le 15 mai.
Le corps d’Eduardo Malpica a été repêché des eaux du fleuves Saint-Laurent mercredi, 31 mai, dans la région de Québec. Son identification scientifique a été confirmée le 2 juin, par la direction du service de police de Trois-Rivières.