
Guillaume Vermette: le clown humanitaire au service de ses voisins [VIDÉO]
Guillaume Vermette a bien écouté les consignes du premier ministre Legault ces derniers jours, et il est sorti prendre des marches près de chez lui. Des marches qui n’ont toutefois rien de banal pour le voisinage.
«On nous a dit qu’on avait le droit d’aller prendre une marche. Personne ne m’a dit que je ne pouvais pas le faire sur mon monocycle avec un costume multicolore en jonglant avec des quilles», lance-t-il en riant.
Une fois par semaine, Guillaume Vermette parcourt donc les rues du quartier Sainte-Cécile, et va à la rencontre des gens à travers la fenêtre ou de l’autre côté du balcon. Il cherche surtout à amuser les enfants et les personnes seules, à amener une étincelle dans ces jours où l’anxiété, l’incertitude et l’ennui prennent déjà trop de place. Une présence de quelques minutes qui fait souvent toute la différence.
«Je suis allé l’autre jour devant la maison d’une petite fille de 11 ans. C’était son anniversaire mais tout avait été annulé, car elle ne pouvait pas recevoir d’amis à la maison et fêter. Juste de me voir faire mes tours, elle était tellement contente», se souvient-il, visiblement touché.
L’initiative s’inscrit dans ce que Guillaume Vermette a toujours prôné: l’entraide et le rire comme vecteur de guérison sociale. Si les camps de réfugiés de la Syrie peuvent paraître bien pire aux yeux de plusieurs que ce confinement que nous devons traverser dans un confort somme toute paisible, Guillaume Vermette vous répondra plutôt que l’argent et les biens n’ont rien à voir avec la facilité qu’aura un peuple à traverser une crise, peu importe laquelle.
«Les réfugiés ou encore les enfants que j’ai pu rencontrer par exemple en Afrique, eux, n’ont pas toujours besoin de mes services. C’est souvent moi qui apprends davantage d’eux que l’inverse. Par contre, j’ai souvent vu des gens bien plus en détresse dans des pays industrialisés», explique celui qui est également travailleur de rue pour l’organisme trifluvien Point de Rue, qui vient en aide aux itinérants et aux marginalisés.
«Ce qui est le plus dommageable, ce n’est pas le manque d’argent, mais bien la perte de sens. La perte de contact avec l’autre, l’isolement et la solitude, et c’est pourquoi j’ai peur pour la santé mentale de ma communauté ces jours-ci», confie-t-il.
Selon Guillaume Vermette, il est donc d’autant plus important de réussir à semer de l’espoir autour de soi, de maintenir le focus sur le positif et de garder sa tête et son corps occupés à travers des activités qui permettent de cultiver ce positivisme.
C’est d’ailleurs ce qu’il s’impose lui-même, alors que ses projets humanitaires ne pourront pas reprendre avant un temps que personne ne peut encore prédire. «C’est un drôle de sentiment, parce que je m’épanouis plus que jamais à la maison. C’est un peu comme un camp de réfugiés, mais au coin de ma rue», image-t-il en souriant.
Par ailleurs, la Caravane philanthrope, un projet qu’il a mis sur pied avec de nombreux artistes à travers le Québec en octobre dernier, s’affaire elle aussi à mettre un peu de lumière dans la vie des gens à travers les réseaux sociaux. «On a malheureusement dû canceller nos projets humanitaires pour le moment, mais on utilise notre page Facebook pour faire sourire les gens et briser l’isolement», ajoute Guillaume Vermette.