
Fébrilité et camaraderie aux Défis du Parc
Ils sont une vingtaine de membres de la petite famille, originaire de Trois-Rivières, à être venus soutenir les leurs, en ce dimanche matin, dernière journée de l’événement sportif qui anime le parc de la Mauricie à la fin de chaque été depuis maintenant 13 ans.
C’est la mère de Rosanne, Chantal Bellemare, qui a mis la famille au défi de participer au triathlon des Défis du Parc. Une première pour tout le monde. En plus du kilomètre de nage, l’épreuve comprend 30 kilomètres en vélo et se conclut par huit kilomètres de course à pied.

Non contente de voir sa famille se serrer les coudes autour de l’événement sportif, Mme Bellemare a parié avec son mari. Si elle réalise un meilleur temps que lui, le couple ira en voyage à Paris, pour magasiner. Si monsieur gagne, ce sera plutôt Boston, pour assister à un match de baseball. «Mon père est plus vite en vélo et en course», indique Rosanne, qui ne se risque toutefois pas à prédire l’issue de la gageure.
Plus loin sur la plage, Luc Arseneault, conseiller municipal à Saint-Boniface, est lui aussi animé d’une certaine fébrilité à l’approche du départ. L’adepte de vélo et habitué des Défis du Parc en est également à son premier triathlon. S’il dit avoir beaucoup nagé cette année, il appréhende néanmoins cette portion de l’épreuve. «C’est la première fois que je vais nager en groupe, tu peux manger des coups et je ne sais pas à quelle vitesse je vais par rapport aux autres», explique-t-il.
Ça et là, les quelque 600 participants se préparent en s’échauffant, en discutant stratégie avec leur voisin et en s’échangeant les encouragements. Le ciel se dégage finalement, alors qu’une bruine arrosait tout ce beau monde depuis le petit matin. Et sur le coup de 8 h 30, la première vague de participants — il y en aura cinq — s’élance enfin dans les eaux du lac Édouard. L’ambiance est survoltée.

Une édition pas comme les autres
Les travaux majeurs de réfection qui sévissent dans le parc national depuis le début de l’été, forçant la fermeture d’un important tronçon de route à l’entrée Saint-Mathieu-du-Parc, ont poussé l’organisation à réaménager l’événement.
En plus de déplacer l’ensemble des activités vers le secteur Saint-Jean-des-Piles, on a dû revoir à la baisse le nombre d’inscriptions qu’on pouvait accepter.
«On vise toujours la qualité et non la quantité», nuance toutefois Marie-Josée Gervais, directrice générale et fondatrice des Défis du Parc.
Si elle convient qu’on a dû faire une gestion plus serrée des inscriptions et revoir le tracé des parcours, Mme Gervais se réjouit de pouvoir s’appuyer sur une équipe animée par un esprit de famille. Elle souligne que celle-ci compte quelque 200 bénévoles, dont plusieurs assument beaucoup de responsabilités. «On carbure aux défis», commente-t-elle.
L’édition qui s’achevait dimanche aura à nouveau donné lieu à différentes activités visant à satisfaire une diversité de participants, et ce, malgré les contraintes liées au changement d’emplacement. «Le terrain de jeu au parc de la Mauricie est grand», insiste Marie-Josée Gervais.
Rappelons que l’événement s’ouvrait vendredi par une marche de 3 km, anciennement réservée aux aînés, mais désormais multigénérationnelle. Près d’une centaine de personnes auront pris part à ce coup d’envoi.

On présentait samedi les deux épreuves de la Cyclosportive, de 57 km et 114 km. Devenue un classique pour les adeptes du guidon, l’activité accueillait cette année quelque 1300 participants. Pour l’occasion, le cycliste Hugo Houle, de Sainte-Perpétue, récemment rentré du Tour de France, a pédalé pendant quelques heures aux côtés des participants, dans le cadre d’une séance entraînement.
Les Défis du Parc se concluaient dimanche par la présentation du triathlon, pour une deuxième année, de même que par une course à pied de 8 km, le long du lac Édouard, où 200 personnes étaient attendues. En tout, plus de 2300 personnes auront pris part à l’une ou l’autre des épreuves tenues au cours de l’événement.
Les Roses venues d’ailleurs
Si cela fait maintenant huit ans que les Roses participent aux Défis du Parc, afin d’encourager les femmes à s’adonner à l’activité physique, on a quelque peu internationalisé l’approche cette année.
Des ponts ont été dressés avec les «Roses des Pyrénées», une contrepartie française animée du même esprit de dépassement de soi, fait valoir la Dre Chantal Guimond, cofondatrice des Roses au Québec. «C’est Marie-Josée [Gervais] qui a eu l’idée. Elle allait faire de la promotion pour les Défis du Parc durant la Pyrénéenne, une grande randonnée là-bas», relate-t-elle, en soutenant que les liens se sont tissés naturellement.
Des Roses d’ici ont donc fait le voyage pour aller s’entraîner avec leurs consœurs. «Pour avoir supervisé les Roses depuis 2012, on s’est aperçu que dans le regard et dans le discours de chacune des Roses des Pyrénées il y avait une de nos petites Roses du Québec qui était dans leur cœur», témoigne la Dre Guimond.
Ce sont environ 200 Roses qui participaient au triathlon des Défis du Parc, dimanche matin, et qui accueillaient à leur tour une quinzaine de Roses des Pyrénées.

En marge de leur programme d’entraînement qui s’échelonne sur neuf mois, les Roses, dont l’âge varie de 18 à 68 ans, s’impliquent aussi auprès d’aînés, afin de les accompagner dans l’activité physique.
Pour la petite histoire...
Ce sera finalement vers Paris que les parents de Rosanne Giguère s’envoleront. Maman a fait 11 minutes de mieux que papa.
«Mais ils iront certainement à Boston aussi, pour souligner l’exploit de papa», laisse tomber la jeune femme, non sans fierté.