
Contrôles routiers: dernière étape du déconfinement, selon un expert
Toute la littérature scientifique sur le déconfinement insiste sur l’importance de procéder de manière graduelle et avec la plus grande prudence, rappelle M. Sia. Selon lui, le déconfinement doit commencer par les régions les moins touchées par le virus, jusqu’au déconfinement de Montréal, de loin l’endroit où la COVID-19 a fait le plus de ravage dans la province. «À mon avis, ce n’est que lorsque la métropole sera déconfinée que les contrôles routiers entre les régions devraient être levés», dit-il.
Cette façon de procéder permet aux autorités d’évaluer l’évolution de la situation et d’intégrer les nouvelles façons de faire pour éviter la transmission communautaire.
«On commence par la région où le niveau d’atteinte est le plus faible parce que c’est là que le déconfinement sera le plus facile à maîtriser, ajoute-t-il. On apprend, on tire des leçons et ensuite on passe à une région plus atteinte, ou ce sera plus difficile, et quand c’est maîtrisé, on passe à la prochaine et ainsi de suite jusqu’à Montréal. Et quand le déconfinement aura été maîtrisé partout, avec de l’activité dans les écoles et les commerces, c’est là qu’on devrait lever les contrôles routiers, mais pas avant.»
Le cas de Gatineau
Drissa Sia reconnaît cependant que le cas de la frontière entre Gatineau et Ottawa est «vraiment particulier» et qu’il doit être considéré comme tel par la Direction de la santé publique. «Il doit y avoir une réelle coordination entre les deux villes et leurs autorités sanitaires pour enclencher le déconfinement, soutient le spécialiste en santé publique. Même si le processus de déconfinement a gagné toutes les régions du Québec et que les contrôles routiers entre les régions sont levés, celui à la frontière entre Gatineau et Ottawa devra être maintenu tant qu’Ottawa n’aura pas été déconfinée elle aussi. Agir autrement risquerait l’importation de cas d’Ottawa à Gatineau.»