Graffitis anti-LGBTQ+: «On ne lâchera pas la sensibilisation et l’éducation»

Les actes de vandalisme à l'école Les Terrasses à Trois-Rivières font réagir.

Des graffitis anti-LGBTQ+ tracés sur une fenêtre et une porte d’une école primaire. Que faire devant cette désolante démonstration que les préjugés persistent? Le Groupe régional d’intervention sociale (GRIS) Mauricie/Centre-du-Québec va poursuivre ce qu’il fait de mieux : sensibiliser et éduquer.


L’organisme rencontre près de 3000 jeunes annuellement surtout dans les écoles secondaires de la région. Les bénévoles -dûment formés - partagent leur vécu et répondent aux questions. «L’idée, c’est d’identifier le préjugé derrière la question et d’essayer de le faire tomber en partageant notre vécu personnel. On va servir de modèle positif, on va amener des réponses», raconte François Vanier, directeur général de l’organisme. Par leur témoignage, ces bénévoles espèrent contribuer à ce que ces jeunes puissent évoluer dans un milieu ouvert et inclusif.

M. Vanier trouve inquiétants les actes de vandalisme qui ont été perpétrés à l’école primaire Les Terrasses à Trois-Rivières, la fin de semaine dernière. Les vandales ont inscrit des messages anti-LGBTQ+ et ils ont recouvert de peinture noire des bandes aux couleurs de l’arc-en-ciel qui se veulent un rappel de l’enseigne multicolore de l’école.

«Je trouve ça vraiment dommage et inquiétant parce qu’on sent, avec tout ce qui se passe, avec les manifestations, qu’il y a comme une espèce de montée de la haine envers les communautés LGBTQ+. C’est très triste de voir qu’on commence à être touché ici en Mauricie. C’est quelque chose à ne pas négliger, c’est certain. On demeure vigilant et on ne lâchera pas la sensibilisation et l’éducation.»

Il ne faut pas hésiter à dénoncer des gestes, des propos homophobes ou transphobes, insiste M. Vanier. «Il ne faut pas banaliser, il ne faut pas mettre ça à l’écart. Il faut intervenir absolument.»

Le Groupe régional d’intervention sociale (GRIS) Mauricie/Centre-du-Québec est un organisme communautaire à but non lucratif.

L’intolérance envers les communautés LGBTQ+ s’accentue chez nos voisins du sud. Les manifestations de la semaine dernière dans plusieurs villes du pays dont Montréal sur l’identité de genre inquiètent également. Des propos haineux ont été entendus. Le directeur général du GRIS ne peut pas s’imaginer que les droits des communautés LGBTQ+ connaissent un recul dans la Belle Province. «Je pense qu’au Québec particulièrement, ce sont des propos qui n’ont pas leur place. On a une trop belle avancée sur les droits, sur l’ouverture, sur l’inclusion.»

Les toilettes mixtes et l’embauche d’une enseignante non binaire ont aussi suscité de vives réactions. Le gouvernement compte mettre en place un comité de sages pour étudier la question de l’identité de genre et faire des recommandations. M. Vanier n’est pas contre, mais il se demande qui seront ces sages. «Je pense que ce qui va être important, c’est de s’assurer d’avoir les bonnes personnes aux bons endroits.»

Il rappelle qu’il existe déjà un Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie sur lequel siègent plusieurs experts. Il y a aussi une chaire de recherche sur les jeunes trans et non binaires. «J’espère que le ministre va s’assurer d’aller consulter cette chaire de recherche et qu’il va faire de la place aux jeunes trans et non binaires sur ce comité. Mettez dans l’équation, s’il vous plaît, les jeunes dont c’est la réalité et pas uniquement des adultes ou des professionnels qui vont décider pour les enfants.»