Aérogare: l’aboutissement de plusieurs années de turbulences

Après les reports et les dépassements de coûts, l'heure était aux sourires, lundi matin, pour la première pelletée de terre qui marque le début des travaux d'agrandissement à l'aérogare de Trois-Rivières. On voit sur la photo Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor et députée de Champlain, Jean Boulet, ministre du Travail et député de Trois-Rivières, Mario De Tilly, directeur général d'IDE, Simon Allaire, député de Maskinongé, et Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières.

«La première fois qu’on a annoncé ces travaux-là, je pense que c’était à la radio AM […].» L’animateur s’était un peu moqué de nous en disant que c’était le projet que tout le monde annonçait, mais que personne ne faisait. Aujourd’hui [...], ils sont déjà commencés les travaux», a raconté, tout sourire, le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, lundi matin, alors qu’on procédait à la première pelletée de terre marquant le début du chantier de l’agrandissement de l’aérogare, un projet de 20 millions$.


Sans mauvais jeux de mots, on peut dire que ces travaux ont été précédés par des années de turbulences marquées par de multiples reports et des coûts qui ont pratiquement doublé.

«On a vécu différentes étapes qui auraient pu à maintes reprises nous faire abandonner le projet. Mais on y tenait, on l’a fait et on a eu la chance d’avoir des gens avec nous», a souligné M. Lamarche.



Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières.

Mais ces difficultés semblaient bien loin derrière, lundi, alors de la machinerie s’affairait déjà sur le terrain et que les invités à cette inauguration ne tarissaient pas d’éloges envers ce projet.

«Trois-Rivières, c’est un milieu de vie. Ce que nous annonçons ce matin, c’est assurer une pérennité à un bâtiment, c’est assurer l’accroissement d’une valeur foncière pour Trois-Rivières et toute la région. C’est une qualité de vie additionnelle parce qu’il n’y a pas que l’économie, il y a le tourisme et c’est aussi un lieu de rencontre», a mentionné Jean Boulet, député de Trois-Rivières et ministre du Travail.

«Là c’est vrai, on le voit, les travaux sont commencés», a lancé Simon Allaire, député de Maskinongé. «Quel beau projet! Je vois des entreprises de partout. [...] Ça va profiter à tout le monde. On vient dire aujourd’hui à l’ensemble de la Mauricie, mais aussi à l’ensemble du Québec, que Trois-Rivières continue de se positionner comme une chaîne importante dans tout le secteur de l’aéronautique», a-t-il ajouté.

«Je pense qu’à l’instar de l’Amphithéâtre, du nouveau Colisée et de la rue des Forges, l’aérogare est une carte de visite et un souvenir incroyable que les gens qui vont venir nous voir vont ramener avec eux», a affirmé le maire.



Pour M. Boulet, ce projet s’inscrit dans la mise en place de la Vallée de la transition énergétique. «Dans la chaîne régionale, c’est un atout, c’est une pièce qu’on ne peut pas contourner du casse-tête économique qui va nous mener vers la décarbonation du Québec.»

Maintenant que la réfection de l’aérogare est sur les rails, quel sera le prochain grand projet pour la Ville de Trois-Rivières? Le maire ne cache pas que le train à grande fréquence est dans sa mire. «Le train, il est toujours dans la lunette d’approche. On ne le lâchera pas non plus. J’en ai d’autres projets dans ma manche, mais dans les connus, le train c’est le prochain effectivement.»

Un bâtiment vétuste

Les travaux consistent à rénover la vieille aérogare durement affectée par les effets du temps. Avec un taux de vétusté de 51% [l’idéal est de ne pas dépasser les 15%], ce bâtiment construit en 1963 est l’un des plus mal en point de la Ville. Comme elle fait partie du patrimoine bâti de Trois-Rivières, l’architecture de l’aérogare sera conservée. Elle va abriter une salle d’attente multifonctionnelle pouvait accueillir jusqu’à 200 personnes.

Il s'agit d'un projet de 20 millions$ auquel les deux piliers de gouvernement ainsi que la Ville de Trois-Rivières ont contribué.

Un nouveau bâtiment va être construit à ses côtés. Il va comprendre un restaurant, un espace d’entreposage et des bureaux administratifs. Pour cette construction, la Ville compte obtenir une certification pour les bâtiments durables de type LEED.

La vieille aérogare sera revampée et un nouveau bâtiment sera construit.

Les travaux vont s’échelonner jusqu’à la fin de 2025. Cet agrandissement permettra à l’aéroport de Trois-Rivières de poursuivre sa croissance. «On avait des besoins au niveau des bureaux administratifs parce que l’équipe a grandi depuis le construction de l’aérogare. Ça va nous permettre aussi de développer de nouveaux marchés et d’accueillir de nouveaux clients. On n’avait pas de salle d’attente, donc pour nous c’était difficile de faire du démarchage pour aller accueillir de nouveaux clients, pour bonifier notre offre et augmenter nos revenus», explique Pierre-Luc Clément, directeur de l’aéroport de Trois-Rivières. Les compagnies minières qui oeuvrent dans le nord du Québec font partie de la clientèle visée.

 Pierre-Luc Clément, directeur de l'aéroport.

Le projet est passé de 11,2 millions$ à 20 millions$ en quelques années. Il a fallu que la Ville de Trois-Rivières reprenne son pèlerinage auprès des deux paliers de gouvernement pour qu’ils bonifient leur contribution. Celle du fédéral s’élève à 7 millions$ par l’intermédiaire de Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) tandis que celle du provincial est de 6 millions$, provenant principalement du Programme d’aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires régionales (PAQIAR). La Ville de Trois-Rivières injecte donc 7 millions$.

«Oui, les coûts sont importants. Si on le fait plus tard, ils vont l’être encore plus. […] Et puis, ça n’aurait pas été avantageux de le faire plus tard. L’état de vétusté nous amène à la limite de ce que peut nous donner l’aérogare à ce moment-ci», a souligné M. Lamarche.