Incertitude et division sur le Carrefour 40-55

Le Carrefour 40-55 continue d'alimenter les discussions au conseil municipal de Trois-Rivières.

À quand la présentation de la troisième mouture du parc industriel Carrefour 40-55? Le maire suppléant Daniel Cournoyer n’était pas en mesure de répondre à cette question mardi. Mais avec les absences qui s’additionnent autour de la table, certains s’inquiètent qu’un vote soit pris sans que tous les joueurs soient présents.


«J’espère que pour un vote historique comme celui du parc industriel 40-55 on va attendre les collègues. (...) J’espère que vous ne ferez pas ça à la sauvette parce sinon vous allez en entendre parler», a lancé François Bélisle. Le conseiller de Pointe-du-Lac s’absente jusqu’au mois d’août parce qu’il doit subir une chirurgie.

On sait que le maire Jean Lamarche est en arrêt pour cause de maladie. C’est le cas aussi de Geneviève Auclair, conseillère du district de Saint-Louis-de-France. M. Bélisle a demandé que tous les élus soient de retour avant qu’une décision ne soit prise concernant l’avenir du Carrefour 40-55.



À la séance de questions avec les journalistes, le maire suppléant Daniel Cournoyer ne semblait pas chaud à l’idée de retarder une éventuelle décision tant que des sièges demeurent vides. «La Ville doit continuer à évoluer et si on a des besoins comme tels, on ne peut pas attendre le retour de conseillers. Il faut que ça continue d’avancer», a-t-il affirmé.

M. Cournoyer a affirmé que la troisième mouture du projet n’était toujours pas terminée. Des conseillers souhaiteraient qu’elle fasse l’objet d’une présentation publique. Encore là, le maire suppléant ne débordait pas d’enthousiasme à cette idée. «Ça sera à discuter au conseil entre les élus. (..) Mais je répète toujours qu’on est élu par la population pour prendre des décisions.»

Dany Carpentier revient à la charge

Avec le Carrefour 40-55 en trame de fond, les élus ont repris leurs discussions sur la nécessité de mettre en place une vision d’ensemble pour le développement économique de Trois-Rivières. Si certains d’entre eux estiment qu’un plan est nécessaire, d’autres affirment que la Ville a déjà tous les outils nécessaires.

Dany Carpentier

Le conseiller Dany Carpentier a déposé une résolution pour que la Ville de Trois-Rivières se dote d’un plan directeur de développement industriel et technologique.



«Le dossier du Carrefour 40-55 mine le développement de notre ville depuis un petit bout de temps. Je pense qu’on doit aller de l’avant d’un côté ou de l’autre. On doit prendre position parce qu’à force de ne pas décider, j’ai l’impression qu’on retarde notre développement, et là-dessus, personne ne gagne», a affirmé M. Carpentier.

Le conseiller du district de La-Vérendrye avait présenté une résolution semblable le 17 janvier dernier. Elle avait été battue à 7 contre 7 [il faut une majorité des voix pour qu’une résolution soit acceptée].

Étant donné que la troisième mouture du projet devrait être dévoilée sous peu, il a jugé bon de présenter à nouveau une résolution qui permettrait à la Ville de se doter d’un plan directeur. Cela permettrait, selon lui, «de dégager des orientations claires» pour prendre une meilleure décision sur l’avenir du Carrefour 40-55. «C’est une décision qui est super importante parce que ça concerne évidemment l’avenir économique et industriel. On doit se donner l’occasion de prendre une décision rassembleuse et surtout judicieuse. Je pense qu’on en a vraiment besoin.»

Cinq conseillers ont appuyé la proposition de M. Carpentier. «Je pense que c’est important d’avoir une démarche globale pour vraiment voir où on s’en va comme Ville. Ce n’est pas de faire de l’attentiste ou d’avoir le pied sur les brakes - pour reprendre l’expression d’un ancien maire - mais c’est plutôt de dire qu’on veut savoir d’abord où on s’en va avant d’y aller à fond», a mentionné M. Bélisle.

«Notre espace à Trois-Rivières est très précieux. Il faut optimiser. Il faut faire les choses différemment. Il ne faut pas hésiter à faire mieux et à innover», a plaidé Pierre-Luc Fortin, du district des Estacades. «La proposition de Dany s’inscrit dans cette démarche d’inclure la voix des experts, la voix des chercheurs, la voix de la communauté d’affaires et surtout la voix citoyenne pour qu’on puisse réfléchir ensemble notre futur industriel», a renchéri Pascale Albernhe-Lahaie, du district des Rivières. «De quoi avons-nous peur? (...) On n’a jamais trop d’informations, surtout lorsqu’on se propose de faire quelque chose d’irréversible», a commenté Richard W. Dober, du district Marie-de-l’incarnation.

Luc Tremblay du district de Châteaudun estime qu’une telle démarche permettrait d’obtenir les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée dans ce dossier. «On sait qu’on a besoin d’un certain développement économique. On le sait, c’est clair. Mais il nous manque des données. Est-ce qu’il y a d’autres terrains à Trois-Rivières qui pourraient accueillir des parcs industriels? On ne les a pas ces données-là.»



Pierre Montreuil affirme que la Ville a déjà ces outils. «Si ça ne porte pas le nom de plan directeur de développement industriel et technologique, il y en a bel et bien un qui existe déjà. Il y a aussi une stratégie immobilière. Elle existe. Avec des indicateurs de progression», a expliqué le conseiller du district du Carmel.

La résolution a été battue à sept contre six. Outre M. Carpentier, François Bélisle, Pierre-Luc Fortin, Luc Tremblay, Pascale Albernhe-Lahaie et Richard W. Dober étaient pour. La conseillère Geneviève Auclair était absente.