La journée de mardi a commencé par une grande manifestation du milieu de l’éducation, qui s’est amorcée à la Bâtisse industrielle. Énergiques et déterminés, plusieurs centaines de grévistes ont voulu crier haut et fort leur indignation concernant les dernières offres du gouvernement. Ils veulent de meilleurs salaires, de meilleures conditions pour leurs élèves et pour eux.
«Les gens quittent le réseau de l’éducation. Depuis le mois d’août, c’est plus de 40 démissions. C’est du jamais-vu. Ils quittent pour de meilleures conditions, de meilleurs salaires. Le réseau est en train de craquer», dit Annie Laflamme, présidente par intérim du Syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy (CSN).
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Mme Laflamme sait qu’avec une compensation de quelques dizaines de dollars par jour pour chaque gréviste qui prend part au mouvement de protestation, la grève pourrait faire mal à la situation financière des syndiqués, et que certains pourraient même s’endetter davantage.
«Ils ont déjà de la misère à arriver. On a trois jours de grève et on peut se rendre à une grève générale illimitée. Malgré tout ça, les membres ont voté à 99,5 % [pour le mandat de grève]. C’est assez de toujours faire plus avec moins.»
Conditions de travail
Steve Bernier, enseignant au niveau primaire, est prêt à faire cet effort.
«Si on est prêt à se serrer la ceinture une fois de plus pour ces journées-là, c’est qu’on est rendus à un point où ça ne fait pratiquement plus de différence. On est prêts à sacrifier ces trois journées-là pour avoir de meilleures conditions. Pas juste salariales, mais de meilleures conditions dans nos classes pour aider nos élèves.»
— Steve Bernier, enseignant
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Sa consœur, Manon Carrier, est du même avis.
«L’enjeu, c’est les conditions de travail sur le terrain: le ratio prof-élèves, l’accès aux services, un peu d’autonomie dans notre tâche», énumère celle qui souhaite que le gouvernement revienne à la table de négociation avec une offre intéressante pour que les deux parties règlent la question rapidement.
En santé
Du côté des travailleurs de la santé, qui ont également sorti les piquets de grève, les revendications sont similaires, mais l’impact sur le portefeuille sera différent dans certains cas. En ce qui a trait au Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration du CIUSSS par exemple, un taux horaire est accordé par le syndicat.
«Pour notre part, le syndicat CSN, on a un fonds de grève national et local, donc oui, on a une bonne banque pour faire toffer nos salariés longtemps pour la grève. Madame LeBel peut s’attarder longtemps», mentionne le président Frédérick Beaulieu.
Il est question ici d’autour de 15-16$ de l’heure net. Compte tenu que ce syndicat regroupe beaucoup d’emplois qui tournent autour de 22-24$ de l’heure, selon le représentant syndical, la perte financière est présente, mais la marche n’est pas si haute. Des augmentations de salaire sont d’ailleurs particulièrement demandées.