Des inconnus marchent à côté d’elle, des chiens aboient, mais elle reste d’un calme absolu.

«Ça ne change pas, elle a toujours été comme ça. J’ai rien à voir là-dedans, je le lui ai pas montré ça, mais elle est très zen avant le départ. C’est autre chose dans le ring», explique sa maîtresse Cindy Sanfaçon, de Trois-Rivières.

Molly faisait partie des centaines de chiens qui ont participé en fin de semaine à la compétition d’agilité canine, au Complexe équestre de Bécancour, orchestrée par le Club d’agilité de Trois-Rivières. En tout, il y avait environ 300 compétiteurs d’un peu partout au Québec, 1800 départs, et six parcours différents sur deux surfaces.

À sept ans, Molly est dans la catégorie expert depuis peu.

«Ça s’est bien passé, au-delà de mes attentes. Elle a fait des choses que je ne pensais pas qu’elle ferait. C’est sûr qu’elle est très collée sur moi. La distance, s’éloigner, aller chercher des obstacles plus loin, c’est plus difficile.»

Molly compétitionnait notamment aux côté de Jolie-Bess, une chienne de onze ans, qui, comme elle, a été adoptée à la Société protectrice des animaux (SPA).

La maîtresse de Jolie-Bess est âgée de 81 ans, et est toujours dans l’arène. Hélène Lemay fait de l’agilité depuis plus de vingt ans. Elle est également la maitresse de Capitaine Sam, nouvellement retraité de l’agilité.

« Disons que c’est mes deux derniers chiens. Rendu à mon âge, monter un autre chien... Et après ça, si je tombe malade, qui va prendre mon chien? »

SPA

Molly fait partie de ceux qui ont eu une deuxième chance. À neuf mois, sa vie a croisé celle de Cindy Sanfaçon dans les bureaux de la SPA. Cindy Sanfaçon était endeuillée de son ancien chien, et le coup de foudre a été immédiat.

Molly avait environ deux ans quand elle a commencé l’agilité.

«On l’a essayé, et Molly a vraiment aimé ça, et moi aussi. On a continué, et de fil en aiguille, on n’a jamais arrêté. Assez que j’ai un autre chien pour continuer dans l’agilité. C’est vraiment elle qui m’a amené à ça.»

Il arrive que Mme Sanfaçon se questionne sur la vie que Molly aurait eue, si elles ne s’étaient pas croisées.

«Je repense à quelle autre vie elle aurait pu avoir. Et je me dis qu’elle est peut-être chanceuse, finalement, d’avoir du fun à l’année avec nous. Chez nous, on a des chevaux, elle vit la vie de campagne. Elle a une belle vie, pas juste en agilité.»

À sept ans, la chienne de races mélangées a toujours son coeur d’enfant, elle adore jouer et se coller.

« Elle n’a jamais vieilli, et c’est correct. C’est parfait pour l’agilité. Elle joue et elle a du bonheur. »