Bécancour veut une école nationale de la batterie

Le conseil municipal de Bécancour a appuyé le projet d'école de la transition énergétique.

La venue de la filière batterie à Bécancour a de nouveau été au cœur de la séance du conseil municipal de lundi soir, alors que les élus ont pris position sur deux enjeux qui y sont reliés, soit la formation et la densification.


Le conseil a d’abord appuyé la réalisation d’une étude technique pour le projet de l’école de la transition énergétique porté par le Cégep de Drummondville pour accélérer la formation de la main-d’oeuvre.

C’est un bâtiment situé sur le site du parc LaPrade qui a été ciblé pour la mise sur pied de cette école, alors que l’ensemble a été acheté par le gouvernement du Québec, cet été, afin de servir au développement de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB).

L’objectif est de permettre le financement des différents aménagements nécessaires à l’élaboration de l’école pour que celle-ci puisse voir le jour dans les plus brefs délais afin d’accueillir les premières cohortes dès l’automne 2024.

Avec les différentes prévisions qui indiquent que les besoins de main-d’œuvre directs et indirects pourraient varier entre 2000 et 10 000 emplois, l’enjeu de la formation a été identifié comme étant prioritaire alors que les mois sont comptés pour être en mesure de former tout ce personnel.

C’est pourquoi la Ville de Bécancour et le Consortium Formation-Énergie Mauricie–Centre-du-Québec, qui regroupe l’UQTR, les quatre Cégeps et les cinq centres de services scolaires, militent pour cette école depuis plusieurs mois.

Le projet vise l’implantation d’une école interordre d’inspiration européenne où se côtoient des formations professionnelles, collégiales et universitaires. Celles-ci ont pour objectif de former les nouveaux travailleurs qui seront nécessaires dans les usines à venir.

En établissant l’école à proximité du parc industriel et portuaire de Bécancour, il serait possible d’établir des collaborations et des formations en entreprise dans les différentes usines.

En plus de la formation d’une nouvelle génération de travailleurs liés au secteur de la batterie, l’école permettrait également de faire de la formation continue avec les travailleurs du secteur, de procéder à l’optimisation des compétences et de requalifier certains travailleurs.

L’objectif est que la main-d’oeuvre puisse être disponible plus rapidement pour les entreprises de la filière batterie, mais également pour les entreprises des autres secteurs d’activités qui ont des postes similaires.

«Ce serait une première au Québec», soutient la mairesse de Bécancour, Lucie Allard, qui souhaite que celle-ci devienne une école nationale.

Elle précise que la pertinence de cette école a été déjà été documentée, alors qu’avec Investissement Québec, le Consortium a pu démontrer que les formations qui y sont prévues ne nuiront pas à celles qui sont déjà offertes dans les différents établissements d’enseignement.

Le financement de la mise sur pied d’un centre de développement des compétences à Bécancour fait d’ailleurs partie des recommandations incluses dans un mémoire intitulé «L’innovation par la formation» résultant des travaux du comité de formation en lien avec la filière batterie qui avait été rendu public en février dernier.

La discussion entourant cette école avait été entamée dès l’annonce de la création d’un pôle de formation collégiale à Bécancour en lien avec la filière batterie, il y a près d’un an.

À la suite d’échanges avec des entreprises qui doivent s’implanter à Bécancour au cours des trois prochaines années, il était déjà acquis que les attestations d’études collégiales (AEC) devaient être priorisées. «[Les AEC] seront les types de programmes les plus appropriés pour répondre aux besoins dans les délais requis», indique-t-on dans le mémoire qui a précédé la mise sur pied du Consortium.

Celui-ci adressait également différentes demandes aux ministères concernés, dont des incitatifs pour les domaines liés aux quatre grands axes de la Vallée de la Transition Énergétique (VTÉ) qui sont les batteries, l’électrification des transports, l’hydrogène vert et la décarbonation industrielle et portuaire.

Des programmes favorisant le retour aux études, un accès aux permis d’études plus facile pour les immigrants, la création de nouvelles attestations professionnelles (AEP) et de nouveaux programmes postsecondaires ainsi que le financement de petites cohortes sont quelques-unes des propositions contenues dans le mémoire.

Un développement harmonieux

Par ailleurs, lors de la séance de lundi soir, le conseil municipal a adopté une Charte pour une croissance humaine et durable qui est le fruit d’une discussion entamée depuis le début de l’été.

Ce document constitue une prémisse au plan d’urbanisme actuellement en révision et détermine les principes qui guideront les décisions à l’aube d’une croissance historique et l’augmentation importante de la population qui est anticipée au cours des prochaines années.

Sans pour autant avoir force de règlement de zonage, la Charte vient donner les grandes lignes que la Ville de Bécancour souhaite donner aux promoteurs. On souhaite par exemple valoriser une mixité d’usages, favoriser une cohabitation de bâtiments de différentes tailles, protéger l’histoire architecturale des cœurs villageois et éviter l’émergence de quartiers parsemés de maisons clonées.

Bécancour souhaite également favoriser l’accroissement de l’offre de logements abordables et encourager une plus grande diversité de l’offre de logements afin de répondre aux différentes situations familiales.

La Charte comprend également un volet pour assurer un milieu de vie inspirant en soutenant l’offre de transport en commun en prolongeant les infrastructures pour la mobilité active et en végétalisant davantage les infrastructures pour s’adapter aux changements climatiques.

Elle vise aussi à soutenir une communauté dynamique grâce à des actions en matière de mobilisation, d’accessibilité, d’intégration et le développement d’infrastructures publiques.