Marco Calliari de passage aux Rendez-vous culturels à Trois-Rivières

Le cinéaste Alexandre Dostie, l'animatrice Marie-Joëlle Beaudoin et le chanteur Marco Calliari ont participé à cette rencontre thématique sur la télévision et le cinéma québécois.

De Xavier Dolan à Pierre Falardeau en passant par Alexandre Dostie, de La petite vie à Elvis Gratton en passant par La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, une quinzaine de Néo-Québécois ont vécu un survol de la culture québécoise au petit comme au grand écran. Ils étaient réunis à l’initiative des Rendez-vous culturels au cinéma Le Tapis rouge, à Trois-Rivières, dimanche.


En quelques heures, on leur a brossé un portrait des caractéristiques des œuvres québécoises, en remontant aux racines de certains de ses traits, comme la nudité, la culture LGBTQ+, le fait qu’on y entend souvent des jurons religieux et les aspirations de certains personnages pour le «rêve américain». «Think big, s’ti!»

Le cinéaste Alexandre Dostie a fait une présentation à partir de son court métrage Les Mutants, pour ensuite passer la parole à Marie-Joëlle Beaudoin qui a remonté le temps vers diverses époques cinématographiques et télévisuelles.

Enfant de la Loi 101

Le chanteur Mario Calliari a eu le mot de la fin de cette rencontre par son témoignage de Québécois, fils d’immigrants italiens et «enfant de la loi 101». Celui qui a fait du métissage de sa double culture sa carte de visite partout dans le monde est aussi le porte parole officiel des Rendez-vous culturels. Son parcours a d’ailleurs fait l’objet d’un film d’Anita Aloisio, le documentaire Callieri.Qc qui peut être visionné dans la série Absolutely Canadian sur la plateforme de diffusion en ligne de CBC, Gem.

Le chanteur déplore cependant qu’aucun diffuseur francophone n’ait acheté les droits de ce documentaire qui donne aussi la parole à des artistes comme Paul Cargnello, Mam’zelle Ruiz et Kathia Rock, tous issus de la diversité linguistique au Québec.

La même documentariste avait réalisé un autre film en 2007 intitulé «Les enfants de la Loi 101» que Marco Calliari décrit comme «le chemin qu’on doit prendre dans la culture quand on est « autre chose » au Québec.»

«À l’époque, un enfant de la Loi 101 qui grandit dans le quartier Saint-Michel, à Montréal, dans sa classe il y a le Liban, le Vietnam, le Chili, le Portugal, l’Espagne, l’Italie à travers des Lavigne, des Loiselle, des Vanasse, des Boisvert... tous des noms québécois.» Voilà un apprentissage du Québec multiculturel qui a marqué le chanteur, ce qui se manifestait particulièrement à la cafétéria, où l’on pouvait humer «toutes les odeurs du monde», raconte-t-il.

Marco Calliari a aussi évoqué ses premiers balbutiements musicaux, alors qu’il jouait dans un groupe de musique heavy metal du nom d’Anonymus. Le groupe composé de jumeaux espagnols, d’un Chilien et un Italien se produisait régulièrement au mythique bar Les Foufounes électriques. «Ces quatre garçons-là, en 1994, on sortait le premier album heavy metal francophone, peut-être sur la planète», rappelle-t-il avec fierté, en recueillant des applaudissements.

Intégration par l’amour de la culture

«Si je parlais six langues, je les chanterais toutes. Et d’ailleurs, la musique, c’est une langue en soi. C’est la langue la plus importante», estime-t-il, parce qu’elle peut provoquer des émotions par elle-même. Le chanteur a conclut son témoignage avec sa version napolitaine du classique de Paul Piché, «Y’a pas grand-chose dans l’ciel à soir».

Depuis quatre ans, 15 à 20 nouveaux arrivants prennent part à ces rendez-vous pendant sept semaines, durant l'automne.

Cette rencontre, la sixième de sept pour cette cohorte des Rendez-vous culturels, s’insère parmi plusieurs autres activités en Mauricie, afin d’initier certains nouveaux arrivants à leur culture d’accueil. Dans le groupe, on retrouve des participants issus de la Biélorussie, de la Chine, de l’Ukraine, de l’Algérie, du Cameroun et du Mexique. «Certains d’entre eux n’ont encore jamais vu la neige», rapporte Pierre-Louis Paquin qui les retrouve de semaine en semaine dans différents contextes culturels: historique, gastronomique, artistique, etc.

«Nous, on fait cette cohorte-là pour qu’à la fin, on enlève le «néo» de Québécois, pour que vous soyez à la fois Québécois et d’Algérie, à la fois Québécois et Ukrainien, à la fois Québécois et Mexicain», a indiqué Pierre-Louis Paquin, l’animateur du programme. «T’es libre de garder ta culture, mais il y a aussi cette culture-là qui est empreinte de liberté et d’ouverture d’esprit, au Québec, qui attend juste de te tendre les bras», ajoute-t-il.

C’est en ces mots que Pierre-Louis Paquin résume les objectifs de cette activité d’intégration qui est l’œuvre commune du Gouvernement du Québec, du Mouvement national des Québécoises et des Québécois et la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie. Pour le recrutement des participants, les Rendez-vous culturels font appel aux Services d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières et de Shawinigan ainsi que du Département de francisation du Cégep de Trois-Rivières.