Les sangliers courent toujours à Yamachiche

Les sangliers ont été aperçus sur le chemin de la Rivière-du-Loup, la semaine dernière.

Une dizaine de jours après s’être échappés de leur enclos, les sangliers en cavale aperçus à Yamachiche n’ont toujours pas été capturés par les agents de la faune qui sont à leur poursuite.


Selon ce qu’il nous a été permis d’apprendre, l’équipe spécialisée du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques et de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a pu repérer le secteur où ils se trouvent. Toutefois, les agents de la faune et les biologistes n’ont pas encore été en mesure de les localiser.

Jusqu’à maintenant, des rencontres avec des témoins, des validations des différents signalements ainsi que des visites sur le terrain ont été réalisées afin de trouver des indices de la présence des animaux qui se seraient enfuis de chez un éleveur clandestin.

De l’appâtage a également été réalisé sur plusieurs sites afin d’attirer les bêtes qui courent toujours dans les champs, les boisés et même sur la voie publique dans le secteur du chemin de la Rivière-du-Loup.

Un suivi par caméra est également réalisé afin de repérer les animaux et tenter de les fidéliser à un site en particulier en vue d’éventuellement procéder à leur capture.

«Il est important de ne pas déranger ou visiter les sites de capture réalisés par l’équipe spécialisée du MELCCFP. Les sangliers deviennent rapidement très méfiants et changent leurs comportements lorsqu’ils sont dérangés, ce qui nuit aux efforts de récupération.»

—  Eve Morin Desrosiers, conseillère en communications

Selon le MELCCFP, ce genre d’événement se produirait chaque année au Québec, alors que des sangliers qui s’échappent de leur enclos sont observés en milieu naturel. La rapidité des interventions est toutefois importante afin d’éviter qu’ils se reproduisent et que des populations sauvages s’implantent.

Comme les récoltes dans les champs n’ont pas encore toutes été effectuées à ce moment-ci de l’année, la capture des sangliers devrait prendre un peu de temps. Les prochaines semaines seront importantes, puisque la période de rut des sangliers est habituellement en novembre et en décembre alors que la période de gestation qui s’ensuit est de 120 jours.

Leur reproduction représente un risque d’introduction de cette espèce exotique envahissante en Mauricie, ce qui peut entraîner des effets néfastes pour la faune et l’environnement. En grand nombre, les sangliers peuvent également causer d’importants dommages aux agriculteurs

À ce jour, le Québec a toujours résisté à l’implantation d’une population sauvage de sangliers telle qu’il en existe dans une trentaine d’États américains situés au sud et dans l’ouest. Des problèmes sont aussi vécus dans l’Ouest canadien, où des animaux relâchés ou échappés seraient à l’origine des populations actuelles. Il y en a en Alberta et au Manitoba, mais particulièrement en Saskatchewan où le sanglier est considéré comme une «espèce nuisible».

«Pour le moment, il n’y a pas de population de sangliers établie dans les États ou les provinces limitrophes au Québec, ce qui diminue le risque d’une introduction par le déplacement d’animaux qui proviendraient d’une population établie», indique-t-on sur le site du gouvernement du Québec.

Rappelons que les deux bêtes qui ont été aperçues à plusieurs reprises depuis la semaine dernière seraient un hybride entre un porc et un sanglier. Elles auraient échappé à la vigilance d’un éleveur clandestin, puisqu’elles n’ont pas d’étiquette d’identification, ce qui est obligatoire depuis quelques années pour les propriétaires d’une ferme d’élevage.

Les gens qui auraient observé les sangliers sont priés de les signaler à SOS Braconnage – Urgence faune sauvage par courriel à centralesos@mffp.gouv.qc.ca ou par téléphone au 1-800-463-2191.

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