La MRC de Maskinongé a besoin de 400 logements

À Québec, l’Office municipal d’habitation (OMH) a traité au moins 461 demandes d’aide de recherche au logement depuis le début de l’année. C’est plus du double que les 220 acheminées à pareille date l’an dernier.

Quatre cents logements supplémentaires. C’est ce dont a besoin la MRC de Maskinongé d’ici cinq ans pour répondre à la demande au sein de son territoire.


La MRC a reçu la semaine dernière le rapport de l’étude menée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton sur l’état du logement. Non seulement le rapport fait état d’un parc immobilier âgé, mais celui-ci n’est plus en mesure de répondre aux besoins. Les 17 municipalités de la MRC doivent miser sur davantage de logements abordables pour répondre entre autres aux besoins provenant du marché de l’emploi, mais aussi pour offrir des logements à des prix qui correspondraient davantage à la capacité de payer de nombreux citoyens.

Le rapport indique qu’il manque actuellement 180 unités de logement. D’ici 2028, 213 logements de plus devront être sur le marché afin de faire face à la demande au sein de la MRC, notamment à Louiseville, à Saint-Alexis-des-Monts, à Saint-Étienne-des-Grès, à Sainte-Ursule, à Saint-Justin et à Yamachiche.

Se disant bien conscient du manque de logements au sein de Maskinongé, Jean-Yves St-Arnaud se dit un peu surpris de l’ampleur des besoins actuels.

«Je m’attendais à 70 ou 80. Mais c’est vrai qu’on a un parc immobilier qui est très âgé. J’ai regardé les demandes des entreprises pour la main-d’oeuvre et effectivement, 180 logements, ça correspond à leurs besoins», explique le préfet de la MRC de Maskinongé.

C’est bien beau avoir le portrait de la situation du logement, encore faut-il mettre en œuvre certaines mesures afin de parvenir à relever ce défi tout en prenant en compte la densification urbaine et les différentes exigences gouvernementales. La MRC affirme prendre acte de recommandations contenues dans le rapport, notamment la planification transparente des projets de construction et le développement d’une vision régionale stratégique et concertée.

Jean-Yves St-Arnaud adhère totalement à l’idée d’oeuvrer de concert avec le milieu, ce qui correspond à sa façon de travailler.

«On a prouvé dans la MRC qu’on est capable de travailler ensemble. On va être capable de rassembler les entrepreneurs en construction, les municipalités, les gens de tous les milieux. Pour les périmètres urbains, on est en train de travailler pour revoir le schéma d’aménagement. Est-ce qu’on agrandit? Est-ce qu’on met plus qu’une habitation sur un même terrain? Il faut regarder la réalité de chaque municipalité, car ce sont elles qui vont décider», déclare le préfet tout en précisant que le milieu exercera de la pression auprès des gouvernements afin de miser sur plus d’habitations à loyer modique.

Une autre voie qui pourrait aider le territoire à miser sur davantage de logements est la transformation d’édifices ayant déjà abrité des commerces ou des bureaux de professionnels. Chemise Empire, un manufacturier de chemises de Louiseville, a d’ailleurs acheté une bâtisse située en face de son usine pour la transformer en immeubles à logements afin d’accueillir des travailleurs étrangers.

«Aujourd’hui, avec le télétravail, ça pourrait être une solution», note M. St-Arnaud. «Et ce sont des immeubles qui existent déjà.»

L’ensemble des recommandations émanant du rapport de Raymond Chabot Grant Thornton sera étudié en octobre. Selon M. St-Arnaud, il est logique de penser que les grandes orientations du plan de la MRC seront connues au printemps 2024 dans le but d’être appliquées d’ici l’été 2025.